Les vacances d’automne ont débuté. Le temps incitera sans doute à passer plus de temps au coin du feu. Cela devrait permettre de s’attaquer à des livres que vous n’avez pas eu le temps de lire depuis la rentrée. Voici une petite sélection de quelques unes des nouveautés sorties récemment et qui valent qu’on s’y plonge.
Speer, l’architecte d’Hitler
Par Martin Kitchen.
Présentation de l’éditeur :
Une remise en cause totale de la personnalité et du rôle du confident d’Hitler et ministre de l’armement du III Reich : derrière le technocrate affable et courtois se cache en réalité un meurtrier totalement dépourvu de sens moral.
Albert Speer, confident d’Hitler, ministre de l’Armement et acteur majeur de l’administration du Troisième Reich, a toujours insisté sur sa méconnaissance des crimes du régime et dissimulé la centralité de son rôle dans l’Etat nazi, notamment à travers ses célèbres mémoires, Au cœur du Troisième Reich et Journal de Spandau. Cette version mensongère lui a permis de duper ses juges à Nuremberg comme ses précédents biographes et s’est imposée aussi bien en Allemagne qu’à l’étranger. Jusqu’à ce livre.
Martin Kitchen conteste cette déformation des faits opérée de bout en bout par le principal intéressé. Il montre que ce qui rend Albert Speer particulièrement effrayant, et intéressant, c’est que cet homme creux et résolument bourgeois, d’une grande intelligence mais manquant totalement de vision morale, incapable de s’interroger sur les conséquences de ses actes et dépourvu de tout scrupule, est loin d’être un marginal. Représentant typique de sa classe sociale et de sa génération, voix des intérêts économiques et des barons de l’industrie, il appartient à cette catégorie d’hommes, au sein des ministères, des associations et cercles professionnels, qui ont permis l’enracinement du national-socialisme. Le Troisième Reich, en effet, n’aurait jamais été aussi dangereux et efficace s’il avait uniquement pris appui sur des aventuriers, idéologues à moitié fous et fanatiques racistes, qui finissent par créer un nuage de fumée. A la fois technocrate, expert et courtisan considérablement enrichi sous le régime, Speer, en réalité, représente bien mieux le type de personnalité qui a favorisé l’établissement et le fonctionnement de l’Etat nazi, y compris dans sa dimension génocidaire.
Martin Kitchen est un historien anglo-canadien, professeur émérite d’histoire à l’Université Simon Fraser (Canada). Spécialiste internationalement reconnu du IIIe Reich, il est auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire européenne et allemande, dont Rommel Desert War, The Third Reich : Charisma and community et Nazi Germany : a critical introduction. Il vit actuellement en Colombie Britannique.
Un livre intéressant qui donne une nouvelle image de celui que l’on surnommait « l’architecte du diable ».
Speer, l’architecte d’Hitler – Perrin – 27 € – Martin Kitchen
Petit manuel des valeurs et repères de la France
Par Dimitri Casali et Jean-François Chemin
Présentation de l’éditeur :
Les ennemis de la République ne sont forts que parce que nous sommes faibles et oublieux de nos principes fondamentaux…
Au lendemain des attentats de janvier 2015, nous nous sommes demandé ce que nous pourrions faire pour la France, notre pays si profondément touché dans sa chair et dans sa tête.
Avec ce « Petit manuel » des vingt valeurs et repères qui ont construit la France depuis 2 000 ans, nous avons voulu proposer à tous les Français, quelles que soient leurs origines, de retrouver leur héritage fondamental. Ce bref rappel des valeurs, symboles et repères, sur lesquels il n’est pas question de transiger, ne fait aucune concession à l’esprit de repentance et au politiquement correct qui nous envahissent… Il se propose de (re)découvrir la permanence de notre double héritage, chrétien et monarchique d’une part, républicain et laïc d’autre part, pour mieux comprendre qui nous sommes.
Soyons fiers des valeurs qui ont façonné la France d’aujourd’hui ! La liberté d’expression, l’humanisme, la langue française, les Lumières, le patriotisme nous ont transmis le goût de l’égalité, la liberté de la femme, le respect des lois et de l’État, le civisme, la croyance en la promotion sociale et le sens du mérite. Nous devons continuer à nous battre pour nos valeurs et nos modèles. Il n’y a pas de honte, bien au contraire, à vouloir rester fidèle à la mémoire de nos pères. Si nous voulons marcher vers le futur, retournons toujours à nos racines.
Licencié en histoire, Dimitri Casali est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages historiques et s’est spécialisé dans l’enseignement de l’Histoire. En 2011 il a reçu le prix du Guesclin du livre d’histoire pour son Altermanuel d’Histoire de France (Perrin, 2012) des propres mains de son maître et mentor Jean Tulard.
Jean-François Chemain est diplômé de l’IEP Paris, docteur en Histoire du Droit, agrégé et docteur en Histoire. Après une carrière de consultant et de cadre d’entreprise, il est devenu enseignant dans le secondaire et en écoles de commerce. Il est l’auteur aux Éditions Via Romana, de : Kiffe la France ; La vocation chrétienne de la France ; Une autre histoire de la laïcité.
Petit manuel des valeurs et repères de la France – Dimitri Casali et Jean-François Chemin – éditions du rocher – 18,9€
Almanach du chasseur (2017-2018)
Par Alain Philippe
Dans cette nouvelle édition, Alain Philippe s’entretient avec Olivier Thibault, le tout nouveau directeur de l’ONCFS, suivi d’une sérieuse mise au point sur la chasse à l’arc, par Vincent Lalande. Passionnante, la découverte de la vie des sangliers, mois par mois. Puis il fait découvrir aux chasseurs passionnés de gibier d’eau cette bible unique et recherchée, « La chasse à la sauvagine » de Georges Cocu, avec ses tableaux et statistiques par mois et par vents de 13 saisons de chasse à la hutte de l’Estacade. Comment éduquer son chien, douze histoires de chasse captivantes, le monde étonnant des oiseaux, ce que l’on sait… et ne sait pas sur la migration. Préface de Pierre de Boisguilbert, secrétaire général de la Société de Vénerie.
Almanach du chasseur – Alain Philippe – CPE éditions – 9,9€
Les dessous du 36
Par Mathieu Frachon
Comment ce bâtiment mal fichu, malcommode, d’un aménagement quasi infernal est-il resté le siège des plus prestigieux services de police de France ? Que se cache-t-il derrière cette façade austère accolée à l’historique Palais de justice de Paris ? Du rez-de-chaussée au cinquième étage, vous pénétrerez dans les secrets de la lutte contre le vice et le crime. Sans cours magistral, ni formules solennelles, le directeur va vous recevoir, la Brigade criminelle passera aux aveux et les mystères s’éclairciront. Depuis 1888, la lumière brille aux étages, les inspecteurs ont précédé les officiers, les gardiens de la paix enquêtent, les commissaires dirigent. La Mondaine n’est plus, l’Antigang est apparu, la Répression du banditisme planque toujours. Au deuxième, c’est stupéfiant, au troisième c’est criminel, au quatrième on terrorise, au cinquième on intervient.
Ce livre répond à quelques questions fondamentales : la Police a-t-elle eu des moyens ? Pourquoi Maigret occupe-t-il le bureau 315 ? Combien de marches comporte le fameux escalier du 36 ? Qui a tué Edmond Bayle ? Bertillon est-il un génie ?
Attention, la cour est glissante, et les escaliers sont raides comme la justice !
Baudelaire
Délaissant rumeurs, généralités et clichés, cet ouvrage est appelé à devenir la biographie de référence de l’un des plus grands poètes du XIXe siècle.
Enfant, Charles Baudelaire voulait être comédien. Cette fantaisie est très sérieuse : elle révèle toute l’importance que Baudelaire accorde à l’artifice, l’élément fondateur de son dandysme. Loin d’être une mode frivole ou juvénile, le dandysme représente pour lui une philosophie qu’il revendique et manifeste autant par sa vie que par son oeuvre. Voilà, parmi d’autres thèmes, ce qu’apporte cette biographie novatrice de l’auteur des Fleurs du mal : bien des pans de la geste du poète romantique méritaient d’être à nouveau questionnés.
Nourrie de sources premières (les oeuvres, la correspondance, les notes autobiographiques, les témoignages directs), Marie-Christine Natta ne se contente pas de réutiliser une matière déjà exploitée. Elle accorde une place nouvelle à l’entourage de Baudelaire et en particulier à son éditeur Poulet-Malassis. Elle montre la pluralité de son talent, celui du poète, du traducteur, du critique littéraire et du critique d’art. Elle n’oublie pas non plus – ce qui est moins connu – l’humour de Baudelaire. Ce faisant, elle met en évidence les contradictions déchirantes de celui qui n’est jamais bien là où il est, qui célèbre les vertus du travail et maudit sa fainéantise, qui rêve d’ordre et de luxe, mais mène une vie de « chien mouillé ». C’est de cette existence au cours paradoxal, magnifiquement restituée par la plume subtile et ciselée de Marie-Christine Natta, qu’est apparue, comme un miracle, l’oeuvre essentielle d’un créateur qui ne se sent pas fait comme les autres hommes, mais dans lequel chacun se reconnaît.
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine