24/10/2017 – 11h15 Rennes (Breizh-info.com) – Le 27 octobre 2017 est un jour très attendu par les amateurs de jeux vidéo de rugby. En effet, dans le vide sidéral qui existe actuellement en ce domaine pour ce sport, la sortie annoncée du jeu Rugby 18 est vécue comme une promesse quasi messianique.
Cette année, ce sont Big Ben et Eko Software qui s’y sont collés pour proposer ce Rugby 18. Il fait suite à l’échec lamentable de Rugby 15. Ce dernier avait réussi la prouesse de consterner la quasi intégralité des amateurs du genre. Il faut avouer qu’en matière de jeux vidéo de rugby il n’y en a jamais eu de totalement accompli, à la manière d’un Fifa ou d’un PES pour le football, d’un NBA2K pour le basket, d’un NHL pour le hockey.
La faute à une demande moindre, ce qui n’incite pas de gros développeurs, comme EA sports par exemple, à se lancer dans une réalisation poussée. Ce sont donc des plus petits qui le tentent, avec leurs moyens et avec leurs faiblesses. Ils proposent donc cette année un rugby 2018 que nous avons pu testé en avant-première sur PS4. Verdict.
Un contenu mitigé
Rugby 18 s’ouvre sur un menu assez basique, qui laisse présager qu’on va rapidement avoir fait le tour de la question : match rapide, compétition, carrière, réglages (qui incluent l’entrainement), un mode défi et un mode « my squad », qui permet de construire son équipe à la manière d’un Fifa Ultimate Team (avec de l’argent qui s’accumule en fonction des victoires et qui permet d’acheter les joueurs que l’on souhaite).
Les équipes promises sont bien là, et l’on regrette l’absence incompréhensible de l’équipe d’Irlande (comment se couper d’un nombre important d’acheteurs !), alors que l’on ne sait pas comment débloquer les Lions britanniques. Pour le mode compétition, c’est une saison unique qui s’offre à vous (Pro 14, Aviva, Top 14 ou Pro D2) ce qui laisse un peu sur sa faim.
Le mode carrière, lui, ressemble à la ligue des masters de Pro Evolution Soccer. Ne vous attendez pas à retrouver la Champions et la Challenge Cup, les championnats interconnectés, nada. Vous choisissez votre équipe, vous faites une sélection de joueurs (si possible pas cher car votre budget est limité, très limité), et vous débutez en 6ème division. Objectif : atteindre la division élite.
Pour l’atteindre, en débutant avec le RC Vannes, il va falloir vraiment vous accrocher, et enchainer les matchs , on vous prévient !
Point positif : les joueurs sont ressemblants, et les statistiques leur conviennent parfaitement. Toutes les statistiques de la saison 2017-2018 sont à jour, y compris le fait de retrouver les Kings et les Cheetahs en Pro 14.
Les championnats sont mélangés : on peut ainsi retrouver l’équipe du Pays de Galles dans la même poule que Gloucester, cela fait vraiment bizarre, on se demande pourquoi cela a été réalisé comme cela. Par ailleurs, l’absence des Blacks, de l’Afrique du Sud des Wallabies et des Saracens au sommet de la hiérarchie (à vrai dire ils ne sont pas du tout là) nous questionne : y a-t’il un championnat « combo » caché ?
Le mode défi n’a pas grand intérêt, si ce n’est gagner des points.
https://www.youtube.com/watch?v=B61XBDpn5dc
Un bon gameplay, mais dur à prendre en main
Passée la déception de ne pas avoir une base de donnée et des types de jeu aussi importants que dans Fifa (Mais en quoi est ce compliqué de faire un mode carrière avec la Champions Cup, les championnats, le 6 nations, la Coupe du monde ???) , plongeons nous dans un match en lui même.
Disons le tout de suite, les animations n’atteignent pas le niveau des grands jeux de sport actuels, mais elles s’en sortent plutôt pas mal. On progresse par rapport à la franchise de rugby à 13, Rugby Live League, qui reste la seule référence potable en matière de jeu de rugby.
Et c’est justement de ce jeu que se sont visiblement inspirés les créateurs de rugby 18, puisque le mode caméra principal reprend celui de RLL. Les amateurs ne seront pas déboussolés. Par contre, les débutants risquent de mettre un grand nombre de matchs à comprendre comment on joue – mais les développeurs ont eu la bonne idée d’insérer en permanence un tutoriel (désactivable) pour aider ce qui sert énormément.
La prise en main n’est pas évidente , clairement. Dans les rucks, qui sont bien reconstitués, on panique pour aller vite, du coup on fait n’importe quoi. Les mêlées ne sont pas trop mal faites, si ce n’est qu’elles ne sont jamais sanctionnées de pénalité et qu’elles consistent uniquement à pousser l’équipe adverse : pas de grattage, pas d’enchainement possible.
Idem – mais c’est peut être parce que nous avons testé une version avant première – concernant les cartons. On a eu beau avoir été plaqué en cathédrale ou de façon dangereuse, pas de carton, pas d’expulsion (expulsion pourtant indiquée dans les options à valider ou pas).
Le point noir reste la pénalité. A ce jour, je n’ai pas compris comment bien orienter la balle – une balle qui, et c’est un plus pour le jeu, rebondit de manière cohérente sur la pelouse durant les parties. Les replacements et l’alignement sont également un grand mystère.
De gros problèmes sont à souligner également concernant l’Intelligence Artificielle : nos coéquipiers se placent mal sur le terrain, tandis que l’adversaire fait aussi parfois n’importe quoi. Du coup, le jeu est assez répétitif, car il est difficile d’écarter le jeu, de faire de grandes chevauchées, de contrer une programmation qui semble bridée.
En ce qui concerne les graphismes, les joueurs sont bien reconstitués. Ils se fatiguent (mais on le remarque assez peu, ce qui pose problème pour faire des changements), ils se salissent, ils se blessent aussi.
Après plusieurs matchs d’adaptation (en privilégiant une longue durée de jeu), on commence enfin à prendre du plaisir à jouer, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps en rugby. On sent clairement que les concepteurs se sont creuser les méninges pour sortir un jeu qui colle à la réalité du terrain – et c’est particulièrement difficile à faire concernant le rugby. Une fois le jeu apprécié, on finit par regretter tout de même le peu de profondeur des modes de jeu.
En conclusion , Rugby 18 est bien meilleur en terme que Gameplay que ses prédécesseurs. En même temps, ce n’était pas dur de l’être. On s’interroge toutefois à savoir pourquoi les nombreuses remarques faites par les internautes sur les forums dédiés ne semblent pas être prises en compte dans la construction de nouvelles éditions. Les forums regorgent pourtant d’idées qui ne semblent pas insurmontables pour un développeur.
On regrettera l’absence d’un mode carrière digne de ce nom (cette ligue master n’est vraiment pas bien pensée), mais aussi de certaines équipes comme l’Irlande, d’autres équipes internationales ou celles du Super rugby. On regrettera aussi l’impossibilité de jouer des compétitions sur plusieurs saisons, avec promotion, relégation, coupe d’europe…une vrai carrière quoi ! Côté gameplay, tout n’est pas abouti, loin de là, mais les développeurs ne sont vraiment pas loin de trouver la recette du jeu vidéo de rugby, ils méritent donc des encouragements.
Néanmoins, si ce qui manque c’est l’argent (le jeu coûte tout de même cher pour ce qu’il offre) et donc le nombre de produits vendus, on ne peut que regretter l’absence de l’Irlande, qui va enlever potentiellement au jeu l’un des publics les plus amateurs de rugby.
Au final, la note de 12 sur 20 semble appropriée. Il y a une grosse marge de progression encore, mais il faut souligner les progrès accomplis. A vos commentaires !
Yann Vallerie
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine