En République tchèque, les élections législatives se sont tenues les 20 et 21 octobre dernier. Breizh-info.com vous avait présenté les enjeux de ce scrutin il y a quelques jours. Et, sans surprise, c’est donc ANO, la formation d’Andrej Babis, qui est arrivée en tête à l’issue de ces élections.
Les partis classiques balayés
Au moment de faire les comptes, les scores sont sans appel et riches en enseignements. C’est avec plus de 30% des voix que le mouvement ANO a remporté les élections législatives. Son chef de file, le milliardaire Andrej Babis, va donc avoir la charge de constituer le nouveau gouvernement. Qui va succéder à l’actuel de Bohuslav Sobotka, composé lui de trois partis de centre-gauche? Souvent qualifié de « Trump tchèque » par la presse et par ses opposants, Andrej Babis est notamment critiqué pour son sens de l’opportunisme. Dans les mois précédents la tenue de ces élections, des soupçons d’une collaboration entre Babis et la police secrète communiste avant 1989 sont apparus dans les médias.
Évoquons à présent le sort des partis classiques déjà au pouvoir. Les sociaux-démocrates (CSSD) de Bohuslav Sobotka n’obtiennent que 8% des voix, un score trois fois moindre que lors des précédentes échéances. Quant à leurs alter-égos de droite, les conservateurs du parti ODS, ils ne font pas beaucoup mieux avec un modeste 11% des suffrages. C’est la première fois depuis 1993 qu’aucun parti classique de droite comme de gauche n’arrive en tête de cette élection.
La question migratoire, mais pas que !
Des mauvais scores qui peuvent surprendre puisque ces deux formations traditionnelles n’ont pas hésité à défendre des positions souvent jugées comme « populistes » par les observateurs internationaux. Ainsi, CSSD et ODS se sont positionnés tous deux clairement contre l’immigration illégale ou encore pour le renforcement des frontières de Schengen au cours de la campagne électorale.
Mais cela n’a pas été suffisant dans les urnes. Bien que la lutte contre l’immigration soit, semble-t-il, un prérequis pour parler à l’électorat tchèque, ce sont les discours anti-euro et anti-corruption d’Andrej Babis qui ont fait la différence. Sa défiance affichée vis-à-vis de l’Union européenne a séduit les Tchèques.
La surprise SPD
Hormis ANO, l’autre grand vainqueur des législatives est le SPD (« Liberté et démocratie directe »). Avec un score de 11%, c’est une réelle percée pour cette formation au discours ferme sur les migrants, les Roms mais aussi sur l’Union européenne. Tomio Okamura, figure médiatique et leader du SPD, a exprimé sa satisfaction samedi lors d’une conférence de presse :
« Je suis heureux que nos idées et notre programme qui visent à introduire la démocratie directe, à arrêter l’islamisation de la République tchèque et à stopper tout accueil de migrants aient bénéficié d’un si grand soutien ».
Pas d’octobre rouge pour les communistes
Autres grands perdants des élections : les communistes. Ces derniers n’obtiennent, en effet, pas plus de 8%. Une étiquette qui ne fait plus recette à l’Est. L’électorat le plus délaissé par une croissance économique pourtant bien réelle s’est davantage tourné vers Andrej Babis.
Par ailleurs, le Parti pirate est une autre révélation de ce scrutin avec son score avoisinant les 11%. Il entre pour la première fois au Parlement tchèque.
Enfin, les autres formations à accéder à la Chambre des députés sont les chrétiens-démocrates, les Maires et indépendants (STAN) et le mouvement conservateur TOP 09. Ils franchissent tous légèrement le seuil nécessaire des 5%.
C’est la première fois dans l’histoire tchèque qu’autant de partis politiques (neuf) vont devoir cohabiter au Parlement. Le jeu des alliances et des négociations autour d’Andrej Babis va pouvoir commencer.
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Une réponse à “République tchèque. Victoire des « populistes », les communistes balayés”
Dans la vie y’a des gens bons et des andouilles, dans ce lot y’a 8% de super cons qui n’ont rien compris, comment peut-on encore être communiste avec ce que ces fascistes ont fait aux pays de l’Est…?