21/10/2017 – 07h00 Paris (Breizh-Info.com) – Exit ramage et plumage, ce qui intéresse les scientifique chez les oiseaux, c’est désormais leur cerveau !
En septembre dernier, une étudie scientifique menée par des chercheurs américains venait rappeler que la problématique de l’intelligence n’était pas seulement circonscrit à l’espèce humaine. Pour tenter de résoudre une problématique chère aux scientifiques – pourquoi le cerveau grossit-il plus chez certaines espèces que d’autres – l’équipe menée par Trevor Fristoe a mené un énorme travail d’analyse. Avec un résultat mi-figue mi-raisin qui n’avance pas beaucoup.
Un consensus sur l’adaptation au milieu ?
Chez tous les animaux – et donc chez l’homme également bien entendu –, la taille du cerveau est très largement corrélée à l’intelligence. Plus précisément, c’est le rapport entre la taille du cerveau et la taille globale de l’animal qui est important. Ainsi, les corbeaux sont plus intelligents que certains primates !
Mais, si cette question ne fait plus débat depuis longtemps, il en est une qui hante l’esprit des scientifiques. A quoi est due l’augmentation de la taille du cerveau chez les espèces ?
L’augmentation de la taille du cerveau serait due à l’adaptation au milieu si l’on en croit le consensus mou autour de la question.
Schématiquement, un milieu complexe, au niveau climatique par exemple, entraînerait mécaniquement une sélection des oiseaux les plus intelligents qui survivraient plus que les oiseaux moins intelligents et donc moins capables de s’adapter aux contraintes extérieures. Comme pour les humains, la taille du cerveau est corrélée avec l’intelligence.
C’est donc logiquement que, peu à peu, les oiseaux vivant dans certains endroits du globe ont évolué différemment de leurs camarades vivant dans des endroits moins hostiles. C’est ce qu’on appelle la pression évolutive ou évolutionnaire.
Cette théorie, admise de manière générale comme crédible par tous les spécialistes, a été validée par une étude du chercheur espagnol Ferran Sayol le 22 décembre 2016 dans un article publié – déjà – chez Nature.
Une nouvelle étude qui admet le principe mais le rejette en partie
Dans cette nouvelle étude, les conclusions des chercheurs sont doubles. Premièrement, une partie des analyses effectuées par leurs soins vient confirmer cette idée d’une pression évolutive. « Nous concluons donc qu’il existe des preuves soutenant le mécanisme proposé [dans le cadre de cette théorie], qui affirme que des cerveaux plus gros qu’attendus améliorent la survie quand le changement de l’environnement est fréquent et inattendu. »
Mais, d’un autre côté, les chercheurs estiment que cette théorie ne peut pas expliquer l’augmentation du cerveau des oiseaux étudiés !
Si les oiseaux à plus gros cerveaux prospèrent bien dans les environnements complexes, les données recueillies par leur soin laissent à penser que, chez les oiseaux au moins, des espèces ont vu leur cerveau grossir dans des conditions environnementales stables avec un climat doux par exemple.
Pour expliquer ce décalage, il faut se pencher sur les conclusions détaillées de l’équipe. « Il est néanmoins possible que des variables non-inclus dans cette étude expliquent » les augmentations de la taille du cerveau. Et les chercheurs d’expliquer que certains oiseaux qu’ils ont estimé vivre dans des environnements stables, comme le perroquet par exemple, vivaient bien sous un climat stable et doux. Mais qu’il n’en restait pas moins que « ces espèces doivent typiquement s’accommoder de grandes variations dans les lieux et temps de floraison des arbres fruitiers. »
Cette étude n’est donc pas un point final à la recherche scientifique mais bien une invitation à découvrir, enfin, les raisons qui font augmenter la taille du cerveau chez les oiseaux… et tous les membres du règne animal.
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5 réponses à “Oiseaux et intelligence, les scientifiques patinent”
Cette étude ne vaut pas un clou. « Chez tous les animaux – et donc chez l’homme également bien entendu –, la taille du cerveau est très largement corrélée à l’intelligence. » Eh non ! Elle est avant tout corrélée au poids de l’animal que le cerveau doit gérer. Sinon l’éléphant serait 4 fois plus intelligent que nous et la baleine 6 fois.
Si l’on corrèle poids de l’animal et poids de son cerveau, c’est le moineau – donc un oiseau – qui remporte la palme et serait 3 fois plus intelligent que nous (http://david.olivier.name/fr/les-humains-ont-ils-le-plus-gros-cerveau).
L’intelligence est avant tout basée sur la connaissance stockée en mémoire. Tous les animaux sont intelligents même les arbres et même les unicellulaires ! Mais, dans ce domaine, l’homme a la plus vaste mémoire du règne animal et… il s’en sert pour parler et communiquer. Cela change complètement la donne.
La phrase suivant celle citée par vos soins rend votre critique nulle et non avenue.
« Plus précisément, c’est le rapport entre la taille du cerveau et la taille globale de l’animal qui est important. »
« Plus précisément, c’est le rapport entre la taille du cerveau et la taille globale de l’animal qui est important. » Jamais je n’ai dit ça…
L’adaptation à un changement de l’environnement ne passe pas nécessairement par une augmentation de la taille du cerveau ! De multiples formes d’adaptation sont possibles selon les circonstances (l’espèce devient plus/moins grande, ses dents plus robustes, son cuir plus épais, etc.). Quant à l’augmentation de la taille du cerveau, pourquoi répondrait-elle nécessairement à un changement de l’environnement ? Si dans un environnement stable les perroquets plus intelligents se reproduisent plus facilement que les perroquets idiots, parce qu’ils savent mieux trouver un abri ou leur nourriture, par exemple, la taille du cerveau des perroquets augmentera, non ?
« De multiples formes d’adaptation sont possibles selon les circonstances »
Oui, mais ici les scientifiques s’intéressent spécifiquement à la modification de la taille du cerveau.
« Quant à l’augmentation de la taille du cerveau, pourquoi répondrait-elle nécessairement à un changement de l’environnement ? »
Parce que, dans un environnement sans contraintes environnementales, il n’y aurait pas de pressions évolutionnaire assez forte pour créer une sélection significative des oiseaux plus intelligents.
C’est en tout cas le présupposé scientifique (mou, comme dit dans l’article) sur la question.