Ci-dessous une tribune que nous adresse Jean-Pierre Lehnisch, président-Directeur général du CNFDI (Centre National Privé de Formation à Distance), docteur d’Etat en droit, qui aborde la question de la formation initiale et continue avec leurs mutations possibles, au regard du chômage de masse qui touche la France.
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Jamais le chômage n’a été aussi élevé en France notamment. Les causes sont multiples. Mais tous les experts s’accordent sur un point : il n’y a pas d’adéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail. Des chômeurs cherchent, les entreprises cherchent. Et comme au théâtre, ils ne se rencontrent pas !
Pourquoi ?
Poser cette question c’est évoquer le problème de la formation professionnelle ! Et là aussi, les acteurs ne se rencontrent pas ! Les chômeurs font semblant de se former dans des secteurs qui ne les intéressent pas. Des stages ne trouvent pas preneurs. Et le nombre de demandes de formation augmente.
On évoque des chiffres qui donnent le vertige : 600 000 personnes à former dit-on ! Donc pour une moyenne de 10 personnes par session, il faudrait créer 60 000 classes de formation avec chacune d’elles des milliers d’heures d’enseignement et… des formateurs ! Où trouver les locaux ? Les animateurs ? Les structures administratives et financières ? Tout cela est utopique.
Reprenons notre titre « chômage de masse, solution de masse ! ». La solution existe en effet : c’est le mix-pédagogique qui intègre la formation à distance. Expliquons-nous : la seule méthode de masse doit intégrer l’enseignement à distance ouvert qui a le vent en poupe à travers le monde.
La formation des demandeurs d’emplois ne peut se défausser en organisant de manière non pensée des séminaires de quelques jours, voire quelques semaines. Cette formation représente souvent un recyclage, une refondation pédagogique impossible à assurer en présentiel exclusif. Seule la formation ouverte à distance peut relever ce défi.
Mais cette clé de voûte doit s’accompagner de compléments pédagogiques comme des regroupements en présentiel, des e-conférences, des forums, des relations permanentes en ligne avec les formateurs. C’est cela le mix-pédagogique qui permet de relier la solution de masse avec le suivi personnalisé de chaque formé.
C’est cette solution de la contradiction pédagogique (entre formation de masse et suivi personnalisé) qui donne des résultats extraordinaires. Oui, formation de masse et suivi personnalisé sont conciliables grâce à ce mix-pédagogique. De surcroît, cette méthode satisfait beaucoup les formés, adultes pour la presque totalité des demandeurs de formation, sur le plan pédagogique (la formation à distance est un bras séculier qui balaye tout un pays, voire le monde) et sur le plan psychologique : les formés ne souhaitent pas « retourner à l’école » dont ils gardent souvent un mauvais souvenir ! Sans compter le temps et les coûts que représentent les déplacements.
« Chômage de masse, solution de masse » : la formation à distance répond positivement avec, de surcroît, la qualité et la souplesse des prestations. Le schéma « classe-professeurs-candidats » ne doit plus être la réponse unique et exclusive pour les demandeurs de formation trop souvent désignés comme « demandeurs d’emplois ». La formation professionnelle précède l’emploi.
Le schéma de la pédagogie en présentielle doit s’intégrer dans un projet plus vaste de formation ouverte à distance. Toutes les parties concernées (Etat, marché du travail, entreprises, candidats) sont toutes ensemble, gagnantes !
Jean-Pierre Lehnisch
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Une réponse à “Formation professionnelle : Chômage de masse ? Solution de masse ! [Tribune libre]”
Il y a une solution toute simple : les MOOC. Cet acronyme anglo-saxon, pour « Massive Open Online Course », désigne une formation ouverte et à distance en télé-enseignement, ce terme ayant été laborieusement francisé en FLOT (« Formation en Ligne Ouverte à Tous »), ou en CLOM (« Cours
en Ligne Ouvert et Massif »).
Ce que l’on rappelait naguère le « e-learning » a connu une accélération foudroyante par le biais de la « Khan Academy » (https://fr.khanacademy.org et http://fr.wikipedia.org/wiki/Khan_Academy), dont le fondateur est Salman Khan : http://fr.wikipedia.org/wiki/Salman_Khan_%28%C3%A9ducateur%29
Celui-ci, né en Louisiane, d’un père originaire du Bangladesh, et d’une mère originaire d’Inde, est diplômé en mathématiques, en génie électrique et en informatique.
Fin 2004, Khan a commencé à servir de tuteur en mathématiques à sa cousine Nadia, grâce au bloc-notes Doodle de Yahoo. Lorsque d’autres parents et amis ont souhaité accéder également à ses petits cours, il a décidé qu’il serait plus pratique de distribuer les tutoriels sur YouTube. Leur popularité et les témoignages d’étudiants les ayant appréciés ont amené Khan à quitter son emploi dans la finance en 2009 et à se concentrer à l’Académie à temps plein : dès décembre 2009, les tutoriels de Khan hébergés par YouTube recevaient en moyenne 35 000 visites par jour, chaque vidéo durant dix minutes.
Aujourd’hui, la Khan Academy, association fondée en 2006, « pèse » 1,623 million de dollars de bilan,1,826 million de dollars de chiffre d’affaires, 200 pays, 10 millions d’utilisateurs par mois, 30000 classes, 5500 leçons vidéo, visionnées plus de 380 millions de fois, 4 millions d’exercices quotidiens, etc
Encore, les 1500 cours sont-ils circonscrits au domaine scientifique (mathématiques, physique, chimie,
biologie, astronomie, informatique, économie, finance, histoire, musique,peinture).
En 2014, j’avais, à sa demande, adressé à Madame Christiane TAUBIRA une note de 28 pages sur la question ; un semestre après, la Chancellerie me signifiait qu’elle n’avait rien compris …