17/10/2017 – 07h15 Rennes (Breizh-info.com) – A Rennes, la campagne pour les élections municipales de 2020 est lancée. Un brin péremptoire, Florian Bachelier (LREM), député de Rennes – Saint-Jacques-de-la-Lande, a lancé récemment : « » nous allons gagner la ville de Rennes » (Ouest-France, 27/09/2017). Vaste programme, car cette métropole est la chasse gardée des socialistes ; ils se considèrent comme propriétaires des murs et du fonds de commerce depuis 1997, année où Edmond Hervé devint maire. D’où leur profonde indignation et leur sentiment d’être victime d’une grave injustice lorqu’aux législatives de juin 2017, les « marcheurs » – avec leurs alliés François André (ex-PS) – raflèrent les cinq circonscriptions de l’agglomération rennaise.
Florian Bachelier, qui fait figure de leader des « marcheurs » à Rennes, a donc déclaré la guerre à des socialistes confortablement installés à l’hôtel de ville. La partie aurait été aisée dans la foulée de la présidentielle et des législatives. Elle le sera peut-être moins dans trois ans. Car leur locomotive – Emmanuel Macron – dégringole dans les sondages, mois après mois. L’évolution de sa cote de confiance se passe de tout commentaire : 57% en juin, 54% en juillet, 41% en septembre, 39% en octobre (Sofres, le Figaro Magazine). Donc, à cette allure, la dynamique qui caractérisait la fusée Macron risque de s’essouffler grandement en 2020. Grave handicap pour Bachelier et ses copains.
D’autant plus que l’électorat rennais, comme celui de Nantes, est sociologiquement favorable à la gauche grâce à une surreprésentation de la classe supérieure et des classes moyennes. Clientèle sensible aux thématiques tournant autour du « progrès », de l’« ouverture », de la « mondialisation », du multiculturalisme, du libéralisme culturel…donc au discours du PS.
Après avoir fait des infidélités à la gauche en 2017, rien n’interdit à ces électeurs de retourner au bercail en 2020 et de mettre fin aux espoirs des « marcheurs ». Car seule une installation à l’hôtel de ville permet de « tenir » la ville et de durer grâce à la mise en place d’un « système » (élus, collaborateurs, employés, obligés, courtisans, fournisseurs…). La « marche » de Florian Bachelier vers la mairie risque de s’apparenter à un parcours du combattant…
Bernard Morvan
Photo : Rosier/Wikimedia (cc)
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