L’Allemagne n’échappe pas aux polémiques liées aux questions religieuses, et plus particulièrement à l’Islam. Cette fois-ci, c’est par la voix du ministre fédéral de l’Intérieur Thomas de Maizière que l’affaire a débuté.
« Où il y a beaucoup de musulmans… »
Sa prise de parole en question date du 9 octobre dernier à Wolfenbüttel, alors qu’il assistait à un meeting de son parti, la CDU (Union chrétienne-démocrate d’Allemagne), la formation d’Angela Merkel. Thomas de Maizière s’est ainsi prononcé en faveur de l’institution de fêtes musulmanes dans certaines régions allemandes et a déclaré « Je suis prêt à discuter de l’institution d’un jour férié musulman ».
Avant de préciser sa pensée : « Il y a bien, après tout, des régions en Allemagne où l’on fête la Toussaint et pas dans d’autres ». Une comparaison que certains jugeront déplacée. Le ministre explique son projet : « Où il y a beaucoup de musulmans, pourquoi ne pourrait-on pas réfléchir à un jour férié musulman ? »
Une position qu’il tempérât juste après en arguant qu’il ne s’agirait que de mesures « régionales » qui ne s’appliqueraient pas à l’ensemble de l’Allemagne. Du moins, pas pour le moment. Tentant de rassurer les électeurs inquiets des changements sociétaux à l’œuvre dans le pays, il annonça : « De façon générale, nos jours fériés portent l’empreinte du christianisme et cela doit rester ainsi. »
Réactions en chaîne
Suite à ces propos, les réactions dans la classe politique et sur les réseaux sociaux ne se sont pas faîtes attendre. Les partis de droite se voyaient ainsi confortés dans leurs arguments sur une « islamisation de l’Allemagne ».
De son côté, le Conseil Central des Musulmans d’Allemagne a accueilli favorablement les commentaires du ministre fédéral de l’Intérieur. Son président Aiman Mazyek a d’ailleurs déclaré que « de tels jours fériés seraient favorables à l’intégration ».
En Basse-Saxe, c’est Bernd Althusmann, candidat à la présidence de la région et également membre de la CDU, qui a répliqué : « Les jours fériés ont une longue tradition en Allemagne ; je ne vois pas la nécessité d’un changement dans ces structures. »
Estimant que ce genre de thème risquait de faire resurgir le bilan de la CDU sur les questions d’immigrations, Bernd Althusmann enchaîne : « Fondamentalement, je ne pense pas que les discussions sur les fêtes religieuses soient appropriées pour les campagnes électorales ».
Neuf jours fériés
Il y a actuellement neuf jours fériés en Allemagne. Ce sont les Länder, ces grandes régions avec une large autonomie, qui les fixent dans leurs propres lois. Seul le jour de l’unité allemande relève du droit fédéral.
Plusieurs Länder tiennent déjà compte des diverses pratiques religieuses dans leur législation, et notamment du fait que les élèves peuvent être libérés de l’école les jours fériés islamiques importants. De même, les employés sont autorisés à assister à une messe ou à une prière.
En définitive, cette prise de position quelque peu désinvolte ne risque pas de redorer l’image de la CDU auprès d’une part d’Allemands de plus en plus significative.
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3 réponses à “Allemagne. Un ministre propose des jours fériés pour les musulmans”
Les allemants comme les français sont des moutons
Et un jour férié juif, bouddhiste, chrétien orthodoxe, shintoïste etc… ?
La France suit le même chemin que l’Allemagne et l’Angleterre, pays des défroqués et rois de la vaseline…
Seul 18 % des français ont regardé l’interview du playboy Macron ce Dimanche, moutons obligent…