05/10/2017 – 17h15 Nantes (Breizh-Info.com) – Scène éprouvante pour tous ceux qui assistaient à une messe en l’église Sainte Croix, située au centre de Nantes, peu avant midi. Un individu, visiblement confus selon les premiers témoignages réunis, s’est avancé jusqu’au prêtre qui lisait les Évangiles pour pointer un pistolet sur lui.
Heureusement, aucun blessé
La messe avait commencé à 11h15. Vers 11h40, l’individu est entré dans l’église, parlant fort au téléphone. Il s’est adressé aux fidèles, tenant des propos rappelant plus une crise mystique chrétienne qu’un acte de terrorisme musulman. Puis il s’est dirigé vers le prêtre qu’il aurait mis en joue au milieu des cris des paroissiens. Le prêtre s’est enfui dans sa sacristie tandis que la police, appelée par des fidèles qui maîtrisaient l’individu, est intervenue très rapidement pour interpeller l’homme. Aucun blessé n’est à déplorer mais deux personnes, choquées, ont été hospitalisées.
« Un délire mystique » plutôt que l’acte d’un djihadiste
Nous avons recueilli le témoignage de sœur Marie-Anne, qui assistait au service de la messe à Sainte-Croix ce midi.
« Au début de la messe, lorsque le prêtre était rendu à la lecture de l’Évangile, un jeune homme s’est approché de l’autel. Il avait déjà été intercepté à l’entrée et a été invité à sortir, il était revenu et faisait des allées et venues dans l’église. » Son allure interpelle la religieuse : « Il avait entre 20 et 30 ans, les cheveux bruns, habillé en noir de façon classique. Il avait le teint blanc et même blafard, les yeux hagards, il marchait comme s’il était perdu, mais pas comme s’il était drogué. »
Clairement, « il n’était pas dans un état pas très normal. Il s’est mis face à l’Assemblée et a dit ‘Ecoutez moi’ puis ‘C’est moi que vous appelez’. Après il a tenu des paroles que je n’ai pas entendues en détail parce que je suis partie appeler la police, mais ça avait trait à la croix et à Jésus. C’était une sorte de délire mystique. » Après quoi « les fidèles ont demandé au curé de se mettre à l’abri » et il est parti à la sacristie. Le jeune homme « avait posé son pistolet sur l’autel, on pense qu’il avait un couteau aussi mais ce n’était pas très visible. Deux ou trois personnes sont intervenues calmement et l’ont maîtrisé avant de le remettre à la police. »
La religieuse précise qu’elle a « l’habitude de repérer les marginaux et déséquilibrés ; ça arrive assez souvent qu’ils entrent et certains parfois tentent de perturber la messe… mais je n’ai pas de souvenir récent. »
Le dernier exemple en date significatif d’une intrusion malveillante dans cette même église date d’il y a quelques mois. Un individu aviné et troublé avait uriné dans l’église en insultant la France et la police.
Un comportement déroutant
Une femme interrogée par Ouest-France a pu témoigner de l’étrangeté de comportement de cet homme puisqu’elle a pu discuter avec lui quelques instants seulement avant qu’il n’entre dans l’église.
« Il m’a dit : Regardez comme les gens souffrent. J’ai la solution pour eux. Mais protégez-moi, madame. Vous connaissez BFM TV ? Je vais rentrer, je vais tirer partout. On va parler de moi. »
Le prêtre, là encore interrogé par Ouest-France, assurait que l’individu semblait complètement déséquilibré et aurait tenu des propos décousus, voire incompréhensibles.
Rapidement arrivé sur place, le procureur de la République Pierre Sennès s’est logiquement montré prudent : « On va étudier la personnalité du suspect, âgé d’une trentaine d’années. Il a tenu des propos qu’on est en train de décrypter. Pour l’instant, on ne parle pas de terrorisme. »
Un deuxième individu louche ?
Selon le témoignage de la personne ayant pu discuter avec lui, l’individu semblait accompagné d’un deuxième personnage qui aurait disparu de manière floue durant le bref échange entre cette femme et l’individu prêt à rentrer dans l’église.
Effrayé par l’arme que lui avait révélée l’individu en rentrant dans l’église, la femme a couru après ce deuxième larron qui s’était déjà bien éloigné. L’ayant rattrapé, elle lui a demandé si cette arme était factice ou non mais le deuxième individu, au comportement décidément très étonnant, aurait purement et simplement refusé de lui répondre.
A ce stade de l’enquête, aucune hypothèse sérieuse ne peut être avancée concernant les motivations de l’agresseur.
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