MAJ 19h : Des dizaines de milliers de personnes ont convergé à Barcelone vers la place de l’université. Les rues du nord du centre-ville sont fermées. Une autre manifestation de protestation contre les violences policières a eu lieu devant la préfecture de police espagnole Via Laetana, au coeur de la ville.
Les grandes places des autres grandes villes de Catalogne étaient remplies de manifestants ce soir. Notamment à Vic, Girona, Figueiras, Sant Celoni… où des milliers de personnes ceintes de drapeaux catalans se sont données rendez-vous.
Alors que l’UE a condamné les violences et l’ONU a ouvert une enquête sur les abus de pouvoir de la police espagnole, le PP, parti du premier-ministre espagnol Rajoy, se radicalise. Rafael Hernando, vice-président et porte-parole du parti, a affirmé que la grève générale en Catalogne était « nazi ». Il a aussi asséné que le président de la Généralité catalane Puigdemont était disqualifié et devait être destitué.
Des propos qui s’inscrivent dans une gestion de la crise catalane catastrophique de la part du gouvernement espagnol et qui ne peuvent qu’encourager la répulsion croissante qu’eprouvent les catalans contre tout ce qui représente le pouvoir espagnol. Ainsi des policiers fédéraux espagnols ont été chassés de leurs hôtels dans la banlieue de Barcelone.
Le Roi d’Espagne pourrait toutefois calmer le jeu. Il doit s’exprimer ce soir à 21h
MAJ 15h00 : Des manifestants occupent les rues du centre de Barcelone. « Nous sommes ici contre la violence espagnole et pour nous libérer pacifiquement » explique Anna, qui est venue avec des amis.
On rencontre énormément de jeunes parmi les manifestants : « Nos aïeux se sont battus pour nos droits, nous on se bat pour notre liberté » m’explique l’un d’eux, ceint d’un drapeau catalan. « Nous sommes jeunes et révolutionnaires, nous ne voulons pas vivre dans la dictature espagnole, nous nous battrons pour la liberté. »
Les grèves et les manifestations touchent manifestement une base plus large que les deux millions de personnes qui ont voté pour l’indépendance. Ce soir à 18h une grande manifestation est prévue aux jardins de Gracia, au nord de Barcelone.
03/10/2017 – 14h00 Barcelone (Breizh-info.com) – Ce mercredi la Catalogne vit l’aturada general, la grève générale pour la paix. Objectif : montrer l’unité de la société civile catalane pour l’indépendance et surtout contre les violences policières espagnoles qui ont émaillé le jour du référendum dimanche.
Ce sont surtout ces violences, réaction désespérée de Madrid ou craquage des policiers fédéraux enfermés dans les étroites cabines des bateaux de croisière dans le port quinze jours durant, qui ont poussé vers l’indépendantisme des milliers de Catalans jusque là opposés à l’indépendance.
« J’étais contre mais j’ai vu les violences de la police nationale espagnole » nous explique l’employée d’une banque. Le secteur bancaire est réputé opposé à l’indépendance, notamment parce qu’une Catalogne indépendante pourrait se retrouver hors de l’UE et donc de l’euro. « Néanmoins, poursuit-elle, il n’y a plus de retour en arrière possible. Nous n’avons rien à faire dans un pays où la police tabasse les gens qui veulent voter. Nous sommes des européens, eux non ». Des milliers d’employés du secteur bancaire ont rejoint la grève générale, comme elle.
Lancée à l’appel de syndicats minoritaires, elle a été reprise par 41 organisations syndicales et l’ANC qui représentent la majorité des travailleurs de Catalogne.
Les bus et métros barcelonais ne roulent pas (sauf un train sur quatre de 6 à 9h et de 17 à 20h, la plupart des boutiques gardent leurs rideaux baissés, les supermarchés de chaîne, avec des employés catalans, sont souvent fermés. Comme certains musées; le point d’information touristique municipal ne fonctionne qu’avec un employé au lieu d’une dizaine habituellement. Le trafic est beaucoup plus fluide que d’habitude.
Pourtant, à de nombreux endroits de la Généralité les manifestants ont envahi les autoroutes et les routes principales. A Barcelone ils défilent lentement dans les rues larges de l’Eixample au nord de la ville, s’éparpillant autour du défilé principal. Certains se sont aussi rassemblés devant les lieux de la répression policière : 500 manifestants du quartier étaient devant l’école Ramon Llull où nous étions dimanche et où la police espagnole a tiré au flashball sur les manifestants.
De notre envoyé spécial Louis-Benoit Greffe
Crédit photo : Breizh-info.com
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