02/10/2017 – 08h50 Barcelone (Breizh-Info.com) –Deux millions de voix pour le oui, 178.000 pour le non, 42% de participation… l’exécutif espagnol a beau clamer qu’il « n’y a pas eu de référendum », celui-ci s’est produit.
Malgré l’absence d’infrastructures correctes, malgré l’irruption violente de la police espagnole dans 92 bureaux, malgré plus de 800 blessés dont un jeune eborgné par un flash-ball à Barcelone, malgré des pannes d’Internet, malgré l’absence d’isoloirs, malgré la volonté obstinée de Madrid d’empêcher le référendum, celui-ci a eu lieu.
Et si nous avions quitté Gerone en état de siège, avec 5000 personnes massées autour des 3 dernières écoles ouvertes, nous retrouvions Barcelone en liesse. Pétards et concerts de casseroles saluaient la réussite de la votation.
Place de Catalogne, au fond, des drapeaux sardes s’agitent. A côté, une dizaine de bretons sous un Gwenn ha Du. Enfin surtout des bretonnes en vacances : « on est fiers des catalans, ils sont top », dit l’une d’elles.
Nicole Caboury fait partie d’une délégation de 31 observateurs québécois du PLQ. « On est là depuis le 23/9, on a rencontré les représentants de tous les partis sauf du PP, des syndicalistes ». Elle nous présente Stéphane Brugeon, député de Vercheres au Parlement du Québec.
Présent à l’école Eiximenia de Gerone aujourd’hui, il est le responsable des Relations Internationales du PLQ. « Je suis là pour témoigner de ma solidarité, dire ce que j’ai vu et apprendre en temps que souverainiste ». Pour lui, c’est clair, « un jour le Québec partira ».
Il explique que lorsque son école a été menacée, « il y a eu une info comme quoi ils attendaient le départ des observateurs étrangers pour attaquer. Alors nous avons filé nos insignes à des civils qui sont devenus à leur tour des « observateurs » de complaisance pendant que nous nous repartissions entre les 3 autres écoles ouvertes ».
Joana vit à Gasteiz, en Pays basque espagnol. « Je suis venue pour apprendre comment faire ce référendum d’indépendance dont nous avons tellement besoin. J’ai beaucoup appris. Pour nous la Catalogne est devenue ce soir l’exemple à suivre. La référence ».
Silvio vient de Vicenza, avec d’autres amis. Il agite le drapeau de la République de Venise : « on veut se tirer de l’Italie, on est tellement mieux. Elle gomme nôtre histoire des manuels pour les enfants et nous opprime. Mais nous ne sommes italiens que depuis 150 ans alors que nous avons 3000 ans d’histoire ».
Alan quant à lui vient d’Écosse. « Avec ce qui s’est passé, on doit revoter. On va revoter ». Il est presque une heure du matin, les résultats sont proclamés. Malgré les dénégations de Madrid et un formalisme électoral défaillant la Catalogne a gagné dans la douleur son « droit à être un état indépendant et républicain ». Mardi, une grève générale a été annoncée.
De notre envoyé spécial à Barcelone, Louis Benoit Greffe
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2 réponses à “Référendum. Nuit de liesse chez les indépendantistes à Barcelone”
Ce résultat est incompréhensible. Les Catalans paraissent miser sur une entrée de la Catalogne dans l’Union européenne comme pays membre indépendant de l’Espagne. Mais cela nécessite l’accord de TOUS les membres actuels, dont l’Espagne !… ce qu’ils n’ont donc aucune chance d’obtenir. Complètement irréaliste.
En théorie oui … en pratique l’Espagne subira de telle pression qu’elle se couchera.