30/09/2017 – 13h30 Barcelone (Breizh-Info.com) Les indépendantistes catalans ont promis 2300 bureaux de vote aux électeurs dans toute la région pour voter dimanche 1er octobre pour l’indépendance catalane . Parmi ces 2300 bureaux, 200 se trouvent à Barcelone.
Depuis vendredi, des dizaines d’écoles sont ainsi occupées en ville. Reportage depuis l’une d’elles.
Place d’Espagne, une énorme banderole orne l’école Francesc Macia; des jeunes en accrochent une autre, clairement pro référendum au-dessus de la grille du portail: “Nous organisons ici une journée portes ouvertes”, nous expliquent-ils.
“Nous allons faire des activités jusqu’à dimanche (…) La plupart des écoles de Barcelone ont leur journée portes ouvertes aujourd’hui”. Près de 25 jeunes occupent l’école ce samedi matin. Ils seront le double cet après-midi.
Angel Blasco, l’un des jeunes qui hisse la banderole sur le portail, nous explique que la police les laisse tranquille; “les Mossos d’Esquadras (qui dépendent de la généralité de Catalogne) sont venus nous voir hier deux fois pour s’informer sur nos intentions”.
Quant a la guardia civil (qui dépend du gouvernement central) ils ne l’ont pas vue. “Évidemment” il votera demain; “Oui à l’indépendance pour notre dignité et les droits de la démocratie”
Sara, qui a 27 ans, vote aussi demain dans une autre école du quartier. “Je vote Oui à l’indépendance, parce que je veux que la Catalogne se sépare de l’Espagne qui est une fausse démocratie héritière de la dictature de Franco et un État qui opprime la Catalogne depuis des siècles”.
Elle n’est pas engagée dans un parti politique,mais a déjà voté pour la CUP (gauche radicale pro-indépendantiste, 10 députés au Parlement de Catalogne et 4 mairies) aux élections locales.
“Ici à Barcelone, il y a beaucoup de « diversité » dans la ville, c’est peut-être l’endroit de Catalogne le moins indépendantiste”, déplore-t-elle toutefois, en malgré les nombreuses affiches pro-référendum collées un peu partout et des drapeaux catalans aux fenêtres.
“Vic est la grande ville la plus indépendantiste, là bas ils parlent tous catalan”.
Une impression locale que nous confirme le militant catalaniste Llorenç Perrié Albanell, de l’autre coté des Pyrénées : “ à Barcelone il y a beaucoup de gens indifférents, ce n’est pas le cas dans d’autres villes comme Gerone qui est beaucoup plus nationaliste”.
Il arrive même que des Espagnols se retrouvent à occuper des écoles avec les indépendantistes. Victoria a 25 ans, elle est espagnole et occupe l’école Francesc Macia. Elle refuse de dire si elle votera pour ou contre l’indépendance catalane. En revanche elle est convaincue qu’il faut voter : “c’est une question élémentaire de démocratie, voter est un droit et tout le monde doit pouvoir le faire”.
Au carrefour de la rue de la Bordeta et de la grande route des Corts Catalanes qui relie la place d’Espagne à la zone industrielle et à l’aéroport, le bar d’Espagne est dominé par plusieurs drapeaux à l’étoile bleue des indépendantistes catalans (Estelada). Tout un symbole. La Catalogne pèse un cinquième du PIB espagnol avec ses 224 milliards d’euros.
L’agroalimentaire, la chimie, le tourisme tirent la Catalogne et lui assurent un excédent commercial de 27 milliards d’euros. Si la région la plus riche d’Espagne décide de s’en aller, il est fort à parier que l’Espagne vivra une nouvelle crie politique et économique violente.
De notre envoyé spécial en Catalogne, Louis-Benoit Greffe
Crédit photo : breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine