28/08/2017 – 06h45 Nantes (Breizh-info.com) – Suite au départ d’Alain Avello – qui a suivi la démission de Florian Philippot – plusieurs remaniements ont été opérés au sein du Front national de Loire-Atlantique. C’est ainsi qu’Eléonore Revel a été nommée chargée de mission, c’est à dire secrétaire départementale par intérim en attente d’une validation du bureau politique.
Nous l’avons rencontrée et interrogée sur ses nouvelles responsabilités et sur la situation au Front national.
Breizh-info.com : Quelle a été votre réaction à l’annonce du départ de M. Philippot ?
Eléonore Revel : Le départ de Florian Philippot est regrettable. Pour autant, nous continuons notre route vers la refondation du mouvement, sans lui mais avec tous les autres.
Florian Philippot a refusé le débat interne qui se préparait. Sa boite à idées s’est avérée être un embryon de parti et le conflit d’intérêt entre ses responsabilités de vice-président stratégie et communication du FN et celles de président de cette association s’est révélé au grand jour, particulièrement lorsqu’il se servait de ses interventions télévisées pour faire la publicité de son association.
Marine Le Pen lui a légitimement demandé de faire un choix. Il a choisi. Dont acte.
Breizh-info.com : Certains ont l’impression que le FN est, comme d’autres partis d’ailleurs, un sacré panier de crabes. Quid ?
Eléonore Revel : Notre mouvement a toujours délivré un discours clair et sans tabous aux Français. Nos idées sont limpides : défense de l’identité française, de la valeur de la nationalité face à tous les communautarismes, de la souveraineté de notre pays sur tous les plans, des entreprises et des salariés français contre la concurrence internationale.
Notre parti n’est pas comme les autres sur ce point : nous ne sommes pas une structure destinée à rassembler des gens qui n’ont rien à voir entre eux, mais à créer un mouvement uni de citoyens qui ont de réelles convictions, lequel a pour l’heure réuni presque onze millions de suffrages au second tour de l’élection présidentielle, ce dont nous nous félicitons. Cette fausse impression perçue de l’extérieur est au contraire le signe que nous nous stabilisons, dans la mesure où nous avons perdu une poignée d’individus qui n’était pas véritablement fidèle à Marine Le Pen et à ses idées pour la France.
Breizh-info.com : Vous reprenez la fédération de Loire Atlantique. Dans quel état se trouve-t-elle ? Quelles sont vos ambitions ?
Eléonore Revel : J’ai l’honneur d’avoir été nommée par Nicolas Bay comme chargée de mission en attendant qu’un bureau politique valide ma responsabilité à la tête de notre fédération. Cela fait deux ans que je suis adjointe aux secrétaires départementaux précédemment en poste. Je connais donc bien la situation de notre fédération. Je prends à cœur la tâche qui m’incombe et je remercie Marine le Pen de la confiance qu’elle m’accorde.
J’accueille cette nouvelle responsabilité avec gravité, tout en sachant que j’ai derrière moi la totalité de la fédération de Loire-Atlantique. En effet, seules trois personnes, qui avaient été nommées récemment par le précédent secrétaire départemental à quelques menues responsabilités, ont quitté notre mouvement. Force est de constater que l’épiphénomène du départ du secrétaire départemental ne prend pas dans notre fédération, laquelle demeure unie et soudée autour de Marine Le Pen.
Mes objectifs sont clairs. Je souhaite que nous nous remettions au travail, que nous allions de l’avant. Depuis le discours de Brachay, les militants se remobilisent pour repartir sur le terrain et être acteurs de la refondation.
Sur la base de cette unité créée autour de Marine, nous allons développer notre dynamique militante. En ligne de mire : préparer la campagne des élections européennes au niveau local, et bien sûr nous organiser en vue des municipales. Nous continuerons à être des acteurs politiques à la fois locaux et nationaux, particulièrement avec les élections qui s’annoncent.
Breizh-info.com : En dehors des périodes électorales, on voit finalement peu le FN sur le terrain (hormis sur les réseaux sociaux). Est ce que cela ne vous dessert pas lorsque les élections arrivent ?
Eléonore Revel : Je conteste absolument cette analyse. Une de nos forces est justement le fait que nous ayons été présents tout au long des campagnes locales et des périodes sans élection précédant la présidentielle. Au moins, les Français connaissaient déjà notre candidate. Ce fut un gage de stabilité et de clarté, alors que les militants LR ne savaient même pas quel était leur candidat début mars.
Après, c’est sûr que nous sommes davantage actifs en période électorale, mais notre militantisme ne s’arrête pas une fois les élections terminées. La période qui s’ouvre sera d’ailleurs propice au développement du militantisme à l’échelle locale : je vais nommer un responsable dans toutes les villes où nous pensons mener des listes aux élections municipales, lequel sera chargé de former un pôle militant en vue des actions préparatoires à la campagne et de la constitution de la liste.
Nous avons été entendus comme défenseurs de la ruralité durant ces élections sénatoriales. Je ne vois pas pourquoi nous nous arrêterions avec cette période précédant les élections municipales.
Breizh-info.com : Quels sont vos commentaires après les résultats électoraux en Allemagne ?
Eléonore Revel : Je suis heureuse de voir que 94 députés de l’AfD s’apprêtent à entrer dans l’hémicycle du Parlement fédéral allemand. Nos amis d’outre-Rhin se sentent légitimement floués par la folle politique migratoire menée par Angela Merkel.
Je note aussi que le système proportionnel permet ici au peuple d’être véritablement représenté. À score égal, le FN n’a chez nous que 8 sièges – alors qu’il aurait pu en avoir 77 avec ce score à la proportionnelle –, ce qui pose la question de la réalité de notre démocratie représentative.
Breizh-info.com : Marcherez- vous pour la réunification de la Bretagne samedi 30 ?
Eléonore Revel : Je ne serai pas présente car Marine réunit le même jour à Poitiers ses cadres et ses élus. Néanmoins, à titre personnel, j’ai signé la pétition pour que la Bretagne historique soit réunie. Chacun de nos militants demeure libre de s’y rendre ou non.
Propos recueillis par Yann Vallerie
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