26/08/2017 – 06h45 Berlin (Breizh-info.com) – L’AFD, l’Alternative für Deutschland, est arrivée en troisième position des élections législatives en Allemagne, dimanche 24 septembre 2017. Avec un score situé entre 12,5 et 13,5%, le parti identitaire et patriote devrait remporter 94 sièges (contre 246 pour l’alliance CDU/CSU de Merkel, 153 pour le SPD et 80 pour le FDP).
Un résultat qui fait hurler la presse mainstream de chaque côté du Rhin, mais également leurs quelques pions activistes habituels de gauche et de l’extrême gauche, qui ont manifesté (quelques centaines seulement dans plusieurs communes allemandes et notamment à Berlin) dès le dimanche soir, pour dénoncer le vote démocratique.
Dès dimanche soir, un journaliste de l’Obs titrait « nazis dehors : des centaines d’allemands contre l’extrême droite », et débutait par : « Eux aussi, ils sont sous le choc. Des centaines de personnes ont manifesté dimanche 24 septembre au soir dans plusieurs villes d’Allemagne pour protester ..». Traduction : une poignée d’allemands est, comme le journaliste auteur de l’article, mécontent du vote choisi par 6 millions d’allemands.
Cet exemple, tout aussi symbolique qu’il soit, est le reflet, plus global, d’une situation alarmante – mais assez peu évoquée – pour la démocratie, en France comme en Allemagne.
En effet chaque élection, chaque meeting, chaque mouvement orchestré en Allemagne, par l’AFD, en France, par le Front national mais aussi par d’autres mouvements à qui l’on reproche principalement l’opposition à l’immigration et à l’islamisation (comme si c’était interdit de l’être) , donne lieu à une campagne de presse, suivie d’une mobilisation de militants de gauche et d’extrême gauche. Pour dénoncer, pour interdire, pour s’opposer y compris physiquement.
Et tout cela est accepté par les autorités, alors même que l’on se retrouve avec d’un côté des opinions qui représentent des millions d’électeurs dans un pays – qui bien souvent ne s’expriment que par le vote à bulletin secret – et de l’autre des opinions qui ne représentent que la poignée d’activistes qui entendent renverser la table et qui sont soutenus (et relayés) par une presse qui touche pourtant des subventions d’Etat.
A-t-on déjà vu des manifestants d’extrême droite appeler à empêcher la tenue d’une manifestation pour la défense des migrants et à contre manifester ? A-t-on déjà vu des étudiants de droite réclamer l’interdiction de leur faculté et des syndicats étudiants de gauche ? L’extrême droite converge-t-elle, à chaque soir d’élection, vers le siège des partis politiques de gauche, pour tenter de s’en prendre verbalement et physiquement à ses membres ?
Lorsque des millions d’électeurs expriment clairement, par leur vote, le rejet d’une politique (en l’occurence chez Angela Merkel, c’est essentiellement sa politique migratoire qui est en cause) , est-ce la démocratie que de vouloir empêcher de parler ceux qui sont pourtant les seuls à incarner et à représenter ces millions d’électeurs ?
Les médias mainstream (et les journalistes de gauche qui y travaillent) jouent un rôle parfaitement huilé dans cette remise en cause de la démocratie – remise en cause qui sert par ailleurs parfaitement le système qui les fait vivre. Ainsi, il n’y a qu’à lire la presse en ce lendemain d’élection en Allemagne pour pouvoir se rendre compte de l’unanimité quasi totale des éditorialistes contre l’AFD – qui représentent désormais presque 6 millions d’allemands il faut le rappeler :
« Césure en Allemagne » titre le journal ZDF, repris par Courrier International qui titre « Avec l’AfD, “les fantômes du passé sont de retour ». Manque juste une petite moustache pour illustrer le tout, et le geste militant sera parfait ! Le journal « conservateur » « Le Figaro » ose lui : « L’Allemagne se prépare au choc des nationalistes de l’AfD ».
L’agence de presse Reuters – avec laquelle travaillent une grosse partie des journalistes – titre : « Merkel remporte son pari, terni par la poussée de l’extrême droite ».
Le journal de Montréal titre : « La victoire de Merkel assombrie par la poussée historique des nationalistes » : c’est donc le choix de nouveauté d’une partie des électeurs qui est condamné, pas celui d’une autre partie de donner un 4ème mandat à un chef d’Etat – longévité qui serait dénoncée comme dictatoriale s’il s’agissait d’un Trump ou d’un Poutine. Le Québec est rejoint par Le Point dans son analyse : « Allemagne : la victoire de Merkel assombrie par un séisme nationaliste » que les auteurs ont ensuite remanié en « affaiblie ».
Durant la campagne des législatives déjà, certains médias ne se sont pas privés de calomnier et de militer : « En Allemagne, l’AfD fait campagne avec des affiches ouvertement racistes » titrait Slate. Mais aussi Le Temps (suisse) avec « L’AfD choque avec ses affiches xénophobes et sexistes »
A noter que, contrairement aux élections législatives en France – où l’Assemblée national a été élue par une minorité de Français – ces élections allemandes ont rassemblé une majorité de citoyens (75,6% de participation). L’entrée de l’AFD au Bundestag n’en est que plus légitimée (presque 20% des votes en Allemagne de l’Est, et 27% des voix masculines en ex-RDA) : n’en déplaise aux petits soldats du journalisme !
Crédit photo : Flickr (cc)
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2 réponses à “Élections en Allemagne. La presse mainstream contre la démocratie ?”
L’extrême droite..
Tant que l’Europe aura une politique migratoire laxiste, »l’extrême-droite » progressera!.. »L’extrême-droite » allemande est un parti patriote anti-clandestins!…Un régime »démocratique » qui ne respecte pas les urnes est une »dictature ».. Les adeptes de »la pensée unique » n’admettent pas qu’un autre parti que le leur arrive au pouvoir…Il n’y aucun rapport entre le nazisme qui est le national-socialisme et »l’extrême droite » allemande qui est l’expression »démocratique » d’un courant de pensée différent du nazisme!
« A-t-on déjà vu des manifestants d’extrême droite appeler à empêcher la tenue d’une manifestation pour la défense des migrants et à contre manifester ? A-t-on déjà vu des étudiants de droite réclamer l’interdiction de leur faculté et des syndicats étudiants de gauche ? L’extrême droite converge-t-elle, à chaque soir d’élection, vers le siège des partis politiques de gauche, pour tenter de s’en prendre verbalement et physiquement à ses membres ? »
Non, et c’est justement la raison pour la quelle la gauchiasse se croit toute puissante, comme il n’y a pas d’opposition dans la rue ces extrémistes gauchisants se prennent pour des dieux.