24/09/2017 – 07h15 Nantes (Breizh-info.com) – Dans l’insupportable vocable du marketing d’aujourd’hui, un concept doit vous parler « d’univers » ou bien « d’expérience » et chez Big Fernand, on en fait des caisses… car l’identité de la marque est particulièrement travaillée. Le positionnement se veut clairement haut de gamme, ce qui se ressent à la fois dans la qualité des produits et sur la politique tarifaire. Le cœur de cible de la franchise : une clientèle urbaine de bobos aisés (légèrement acculturée et régressive en matière de gastronomie) et surtout les ados fortunés de la bonne bourgeoise. De toute évidence, l’implantation nantaise devrait consolider l’assise d’une marque qui offre un contre-modèle qualitatif au hamburger plébéien de Mac Donald.
« L’univers » et « l’expérience » Big Fernand
Chez Big Fernand, tous les codes de la culture « fast-food » sont détournés pour revêtir une coloration « frenchie », décomplexée et rétro, poussée jusqu’à la caricature. Accoutré dans un simili look de titi parisien, le personnel moustachu ou barbu (très professionnel) affiche une décontraction de commande, qui laisse à penser que l’ambiance affectée de franche camaraderie, est imposée par le cahier des charges du concept. Reste néanmoins, un excellent accueil plein d’empathie et de disponibilité, qui se manifeste dès l’entrée par un serveur vous tendant la carte des burgers.
Une organisation taylorienne
Big Fernand innove davantage dans la mise au point d’un formidable process de production adapté à un hamburger « maison », que dans la révolution d’un sandwich répandu dans toute la restauration de brasserie. Au sein de « l’atelier » Big Fernand (en marketing on escamote le travail à la chaîne dans une terminologie artisanale), chaque étape de fabrication du hamburger est dévolue à une personne : du cuiseur de steak, à celui chargé de la garniture, du responsable des frites , au préparateur de commande, l’organisation Big Fernand ne souffre d’aucune faille et force l’admiration.
Et le goût dans tout ça ?
Le choix s’est porté avec un petit relent de régionalisme sur le breizh Burger (12€) ; intégrant du curé nantais, une petite fondue de poireaux, un steak gouteux et une sauce moutardée légèrement sucrée. Pas de frites ce midi, pourtant au visuel, rien à voir avec la friture malodorante et pâteuse de chez Mac Do… Au Final un savoureux burger, livrant le goût de bons produits dans une certaine harmonie de saveurs. Mais tout de même… voir autant de monde (file d’attente impressionnante) consacrer sans barguigner, un budget de 12€, à un simple hamburger (encore une fois bien fait) : il y a peut-être lieu de s’interroger sur le niveau d’éducation culinaire de la génération actuelle. Si la réhabilitation du burger version française apparaît comme une vraie réussite commerciale, la prospérité promise à Big Fernand traduit un détournement de l’appétit des Français pour une restauration conceptualisée, dépourvue de toute originalité.
Raphno
Big Fernand, 5/7 Rue des Halles, 44000 Nantes.
Téléphone : 09 83 57 40 27
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