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Les langues s’adaptent au milieu naturel

24/09/2017 – 06h30 Rennes (Breizh-Info.com) –  Quoi de plus culturel a priori que les différentes langues humaines ?

Si un chien vivant au Pérou parvient sans peine à se faire comprendre d’un autre chien vivant en Chine, c’est que leur langage est entièrement instinctif et donc déterminé.  A l’inverse, l’extrême diversité des langues humaines et l’incapacité qu’ont des individus venant d’aires linguistiques différentes à se faire comprendre semble indiquer que la formation d’une langue est une pure construction humaine, dénuée de toute autre influence que la créativité des peuples qui en sont à l’origine

Et pourtant, des chercheurs observent depuis quelques années déjà des corrélations significatives entre certains aspects d’une langue et l’environnement dans lequel vivent les populations qui la parlent.

Quelques exemples :

Plus le milieu est riche en végétation, plus la langue qui y est pratiquée comporte de voyelles. Une explication possible serait que la végétation aurait tendance à détériorer les ondes acoustiques, et notamment les hautes fréquences qui sont davantage sollicitées pour la production des consonnes. Utiliser davantage de voyelles faciliterait donc la communication entre individus. Progressivement, les peuples habitant des zones boisées auraient donc eu tendance à utiliser davantage de voyelles pour dialoguer.

Le froid favorise au contraire l’usage des consonnes, et ce pour une raison assez simple : la prononciation des consonnes nécessite une moindre ouverture de la bouche que celle des voyelles. Or à basse température, on préfère garder la bouche fermée et conserver ainsi la chaleur corporelle. C’est ainsi que des langues d’Europe du sud comme l’italien ou l’espagnol pourront paraître plus chantante que le polonais par exemple.

En zones humides, les langues parlées ont davantage de chances d’être tonales, ce qui veut dire que le sens de ce qui est exprimé dépend de la tonalité utilisée pour prononcer une syllabe. Le mandarin, qui utilise 4 tons différents, en fait partie. En fait on devrait plutôt dire que c’est la sécheresse d’un milieu qui défavorise l’usage des tonalités. En effet il est plus compliqué de moduler la fréquence des sons lorsque les cordes vocales sont déshydratées.

L’altitude, quant à elle, influerait sur l’utilisation des consonnes éjectives. Ces consonnes, qui se produisent au niveau de la glotte, sont plus faciles à prononcer à haute altitude du fait de la moindre pression atmosphérique. Et comme elles ne nécessitent pas d’expulsion d’air depuis les poumons, elles permettent de ralentir la déshydratation, chose importante à haute altitude. La quasi-totalité des langues à consonnes éjectives sont parlées dans des régions de haute altitude, comme le quechua par exemple.

On dit souvent que les langues sont vivantes. Cette idée est d’autant plus vraie que celles-ci semblent suivre la même logique d’adaptation au milieu que les êtres vivants. Il ne serait donc pas malvenu d’étudier le langage dans une logique évolutionnaire comme on le fait avec les espèces.

Voilà en tout cas des observations qui donnent une autre vision du langage. Considéré comme un objet d’étude sans déterminismes environnementaux, il ne peut guère offrir d’explications sur la diversité des langues parlées sur terre. En intégrant l’influence du milieu sur l’édification d’une langue, on enrichira certainement sa compréhension.

Victor Séchard

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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3 réponses à “Les langues s’adaptent au milieu naturel”

  1. An dit :

    « des chercheurs observent depuis quelques années »
    Lesquels ? Où ? Depuis quand ?
    C’est bien joli de vouloir aborder des sujets complexes mais quand on ne sait pas écrire correctement un article journalistique, on perd de suite en crédibilité.

  2. Extrait d’un de mes livres, déposé à la BNF en mai 1996:

    La tonalité des origines à phonèmes graves appuyés, tendant à l’hyper consonantisme – donc très résonnante -, exigeait une implication corporelle forte, caractéristique des langues pré-indo-européennes agglutinantes (comme les langues caucasiques: oubykh à 84 consonnes pour 2 voyelles, ou tcherkesse à 54 consonnes et 3 voyelles).
    Ces idiomes à aperture réduite, permettaient la prononciation franche de 3 voyelles: E.O.U ; les autres amuissées étaient rares comme étouffées: I.A.E. C’était le parler des peuples du froid, et des régions boréales humides.
    L’idiome des Néandertaliens, qui comme nous possédaient l’os hyoïde, support de muscles base des prononciations articulées, s’est construit ainsi en fonction du climat, de l’air et ses vibrations.

    Un mot donné, subira des distorsions, diphtongaisons et métathèses ou des contractions euphoniques, selon que la voix de tête ou de poitrine portera, tout comme selon la perception de l’ouïe. De ce fait, le son pourra être amputé du début: Aphérèse, ou de la fin: Apocope, du dit vocable, par la force de projection ou non de celui-ci, dû aux variations climatiques, à l’acoustique et à l’environnement géographique. Le même son voisé, raisonnant en forêt, s’amuisse en mer, s’allonge en montagne, sera nasal en zone tempérée, ou sourd en climat froid.

    Repris, filtré et enregistré différemment, selon l’impédance du transcripteur et du locuteur (amphibologies et erreurs dites: maladie du langage ou graphique) d’où choix possible de diverses écritures d’un même mot…

  3. JeanPhi85 dit :

    Intéressante théorie !

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