22/09/2017 – 07h00 Carnoët (Breizh-Info.com) – Le vendredi 15 septembre, en La Vallée des Saints (Carnoët), une rencontre était organisée par les granitiers de Bretagne, avant d’interpeller les élus et d’évoquer un nécessaire nouveau départ pour la filière du granit breton.
Rappelons que le 20 janvier dernier, l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) a homologué l’Indication Géographique Granit de Bretagne : la première en France dans le secteur des pierres naturelles.
Lors de cette rencontre, la mise en perspective d’une nécessaire solidarité et réussite collective face à la concurrence internationale s’est confirmée.
En Bretagne, la plupart des entreprises de la filière sont implantées dans les territoires ruraux.
« Dans une économie mondialisée, l’Indication officielle de l’origine du granit que nous avons enfin obtenue, outre la protection qu’elle apporte à ce matériau patrimonial de Bretagne, est une réelle opportunité pour notre profession ainsi que pour les territoires où sont ancrées les entreprises – carrières et/ou ateliers de façonnage – et bien sûr les emplois, souligne Franck Legout, Président de l’association.
De fait, l’industrie granitière bretonne n’a pas manqué ces dernières années d’être confrontée à la mondialisation des échanges, devant faire face à la concurrence des produits finis en provenance de pays à faibles coûts de main d’œuvre sur la plupart des marchés où les clients se réduisent en nombre et grossissent en taille. Région de granit, la Bretagne continue de consommer du granit pour les aménagements de ses bourgs et villes. Il n’est malheureusement pas rare d’avoir une utilisation de produits « exotiques » dans ces aménagements, parfois même à l’insu du maître d’ouvrage avec tromperies sur la provenance », déplore le Président Legout
A titre indicatif, les quantités importées sur la France de pavés, bordures et dalles de pavage en pierres naturelles (dont le granit) est passé de 125 000 tonnes en 1997 à 305 000 tonnes en 2016. Par ailleurs, le choix de produits finis d’importation, en particulier par les maîtres d’ouvrages publics (collectivités locales notamment) entraîne une diminution de la charge de travail et fragilise les entreprises granitières, pour la plupart implantées au cœur de territoires ruraux pour lesquels l’activité granitière est structurante. Elles représentent actuellement une centaine d’entreprises (PME/TPE) réparties sur le territoire pour environ 700 salariés.
« Nos entreprises sont souvent de taille modeste, voire très petites, face à des acheteurs qui se concentrent et dont les pratiques d’achat ont évolué. Dans le même temps, elles n’ont que de faibles capacités à investir dans des organisations industrielles et commerciales optimisées et efficaces. C’est pourquoi, désormais, cette IG les portera et les défendra au nom de leur savoir-faire, de leur proximité alors que notre granit régional est reconnu pour ses bonnes qualités physiques et mécaniques.» poursuit Patrick Legout.
Les pouvoirs publics et les entreprises face à leurs responsabilités
Avec cette homologation obtenue, les professionnels sont désormais en capacité d’éclairer et de sécuriser le choix des consommateurs, tant publics et que privés, sur la provenance des produits, évitant ainsi des actes de tromperie économiquement désastreux pour la filière régionale.
« En œuvrant à l’obtention de cette Indication Géographique, nous voulons que les consommateurs aient la garantie de l’authenticité du produit et fassent un choix responsable lors de l’acte d’achat. Nous y voyons aussi le moyen de valoriser en France et à l’export la production granitière bretonne, de développer les entreprises et de soutenir le développement économique local. Et participer au final au rayonnement de la Bretagne. »
A condition que les maires bretons s’engagent aux côtés des granitiers afin que le granit de Bretagne soit le matériau de référence dans leurs aménagements.
Lors de cette rencontre dans un sanctuaire de la Bretagne, c’est donc un appel à la solidarité et à la prise de conscience collective qui a été lancé. Pour le renouveau du granit breton.
Le granit breton en chiffres
Chiffres-clés 2015 de l’industrie granitière bretonne
– Une trentaine de carrières
– Une centaine d’unités de façonnage
– Environ 700 emplois directs
– Chiffre d’affaires (export compris) : 56 millions d’euros dont 2,5 M€ à l’export
La répartition de l’activité
En 2017, le Granit de Bretagne représente une centaine d’entreprises réparties sur l’ensemble du territoire employant environ 700 salariés.
Chiffres-clés 2015 de l’industrie granitière bretonne
– Une trentaine de carrières
– Une centaine d’unités de façonnage
– Environ 700 emplois directs
– Chiffre d’affaires (export compris) : 56 millions d’euros dont 2,5 M€ à l’export
La répartition de l’activité
– Marbrerie funéraire : 51 %
– Aménagements urbains et bâtiment : 27 %
– Blocs : 10 %
– Autres : 12%
– 29 000 m3 de blocs extraits de carrières
– 19 000 monuments funéraires
– 106 km de bordures et dalles de trottoirs
– 4 570 tonnes de pavés
– 49 000 m² de produits minces pour le bâtiment
– 3, 8 millions d’euros de produits ouvrés pour le bâtiment
A titre indicatif, les quantités importées sur la France de pavés, bordures et dalles de pavage en pierres naturelles sont les suivantes :
1997 : 125 507 tonnes
2007 : 410 826 tonnes
2013 : 452 655 tonnes
2015 : 326 985 tonnes
(Source : Direction Régionale des Douanes de Bretagne)
Crédit photo : DR
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