2009/2017 – 05h15 Nantes (Breizh-Info.com) – Implantée près de Nantes, à Vertou en Loire-Atlantique, l’entreprise Côteaux nantais, dirigée par Benoît Van Ossel, est le leader européen de l’arboriculture en biodynamie.
Créée en 1943 sur la base d’un verger de 2 hectares de pommes et poires, les premières approches en agriculture biologique ont été réalisées dans le courant des années 70. Aujourd’hui, cette entreprise familiale produit 39 variétés différentes de pommes, 7 variétés de poires, des kiwis, des coings, différentes variétés de fraises, de rhubarbe et de prunes.
Répartis sur cinq vergers différents équivalents à une surface de 103 hectares, les fruits sont regroupés à la station fruitière de Vertou (Loire-Atlantique) où ils seront stockés puis calibrés.
La production et la fabrication des produits transformés sont assurées par 122 salariés en CDI auxquels se rajoute 70 saisonniers au rythme de la récolte.
Débutée depuis la mi-août, la récolte 2017 de pommes et de poires livre ses premiers verdicts. La qualité primera sur la quantité, à cause du gel printanier. Explications.
Le gel printanier a impacté une partie des vergers de l’arboriculteur Les Côteaux nantais. C’est un constat implacable : « Les pommiers ont été plus touchés que les poiriers. La récolte aurait dû être belle. On va battre un record à la baisse » constate Michel Delhommeau, directeur général, qui se souvient que l’année 1991 avait marqué un recul similaire, avec de fortes gelées en France et en Europe.
Pourtant des bougies ont été installées dans les vergers, de sorte que les cellules des arbres se réchauffent, complétées de fumigènes créant un brouillard protecteur des rayons du soleil au petit jour…Mais au final, c’est toujours la nature qui décide.
Précocité de la végétation
Aussi, l’entreprise enregistre une perte de 35% sur la récolte 2017. Le gel a endommagé les fruits en cours de formation, formés essentiellement d’eau et ne contenant pas encore assez de sucre pour résister. Michel Delhommeau relativise tout de même : « Parmi nos 46 variétés de pommes et de poires, nous avons pu constater que certaines espèces avaient une meilleure résistance ». L’arboriculteur va donc pouvoir récolter 2200 tonnes de pommes et 400 tonnes de poires.
Bien entendu, qui dit plus petite quantité, dit augmentation des prix. « Elle sera plus significative » estime le directeur général, mais bien là puisque les arboriculteurs d’Europe avec qui les Côteaux Nantais échangent régulièrement, ont dû subir eux aussi, les aléas météorologiques. « Nous espérons avoir un stock suffisant pour fournir nos points de ventes et nos clients fidèles jusque fin avril, mais il nous manquera probablement des pommes industrie pour assurer la fabrication de nos produits transformés très recherchés par nos consommateurs » précise-t-il.
Au rythme de la nature
La récolte qui n’est pas encore terminée, va se poursuivre jusqu’à la mi-octobre. Elle s’effectue par 3 ramassages, pour permettre aux consommateurs de déguster des fruits à pleine maturité, mais aussi pour assurer leur parfaite conservation. Cette philosophie est le résultat d’une démarche entreprise en 1995 qui a vu les Côteaux Nantais adopter la biodynamie, une agriculture durable et respectueuse de l’environnement, qui stimule la vie du sol et donne de l’énergie aux plantes en développant la biodiversité dans tout l’écosystème. Elle repose également sur une bonne connaissance du calendrier lunaire et des influences cosmiques.
Cercle vertueux
Si le gel a entrainé des défauts visuels sur les fruits, le triage fera le reste d’autant que la qualité gustative n’est en rien altérée. Après le calibrage, la récolte sera vendue en produits frais, livrée chaque semaine, d’août à avril. L’autre partie sera transformée pour la gamme de produits Côteaux nantais : jus de fruits, pétillants de pommes sans alcool, cidres, vinaigres de cidre, compotes et purées de fruits, confitures, côteaunades, gelées et compotées gourmandes. Enfin, les fruits non consommables, seront valorisés en compost.
Nouvelle variété
Une nouvelle variété a fait son apparition sur les étals en août : la pomme Lafayette ! Avec son jaune très attractif, ce fruit précoce a nécessité 10 ans de recherches et de culture avant d’être commercialisé. Il présente des qualités agronomiques et gustatives adaptées aux circuits courts défendus par les Côteaux nantais. Sa chair fine, croquante et juteuse rend cette pomme aromatique, sucrée et peu acidulée. Si sa production est encore limitée à quelques tonnes et sa conservation limitée à 1 mois et demi, les consommateurs s’en sont délectés pour ses qualités rafraichissantes. Si bien que les stocks sont désormais épuisés. Un signe encourageant pour Les Côteaux nantais qui croquent l’avenir à pleines dents.
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