Loi travail. Macron à l’épreuve de la rue

13/09/2017 – 07h20 Rennes  (Breizh-Info.com) – Le président de la République Emmanuel Macron a fait face, mardi 12 septembre, à ses premières manifestations dans le cadre de la loi travail. Une mobilisation qu’il a suivie tout au long de la journée depuis Saint-Martin dans les Antilles, où il est en déplacement après l’ouragan qui a dévasté ces territoires d’Outre-mer.

En France, pas loin de 200 manifestations étaient organisées, et ont rassemblé seulement 20.000 manifestants environ , réparties en Bretagne comme suit :

  • Quimper : 2 500
  • Nantes : 10 000
  • Saint-Nazaire : 4 000
  • Rennes : 6.000
  • Brest : 3000
  • Châteaubriant : 200
  • Fougères : 100
  • Vitré : 70
  • Lorient : 3.000
  • Pontivy : 400
  • Quimperlé : 500
  • Douarnenez : 60
  • Morlaix : 900
  • Lannion : 1.000
  • Saint-Brieuc : 1500
  • Carhaix : 500
  • Guingamp : 400
  • Saint-Malo : 350

A Nantes 2 policiers ont été blessés ainsi que deux manifestants. 9 interpellations ont eu lieu.

La mobilisation n’était pas seulement un test pour l’exécutif, elle était aussi un test pour les syndicats.

Et de ce côté on peut dire que le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur des attentes (400 000 manifestants au total en France). En effet, si la CGT semble être à la manœuvre, appuyée par des centrales d’extrême gauche comme Sud, la FSU ou encore l’officine étudiante UNEF, une partie des syndicats historiques était absente… Parmi ces derniers on pense surtout à la CFDT, premier syndicat de France, qui a entamé un virage réformiste mais aussi à Force Ouvrière qui n’a pas appelé à suivre les mobilisations même si la fédération a vu une partie de ses effectifs se mobiliser… De leur côté la CFTC et l’UNSA n’ont pas appelé à la mobilisation.

Une mobilisation en baisse donc un an après la dernière manifestation contre la loi El-Khomri.

A Nantes, le « MacRon » a été attaqué à coups de barre de fer

Le mouvement de grève a cependant été suivi chez les historiques de la contestation : Air France, la SNCF, la RATP, chez les fonctionnaires mais aussi chez quelques étudiants et lycéens.

Le plus gros cortège était à chercher du côté de la capitale. Un peu partout en France des milliers de manifestants sont descendus dans les rues avec parfois des affrontements avec les forces de l’ordre notamment à Lyon et à Paris.

Quant au texte de loi il fait à peu près consensus chez En Marche et du côté des Républicains, les socialistes ayant rendu leur discours un peu plus inaudible en soutenant les initiatives anti loi travail sans pour autant appeler à manifester. Restent donc Jean-Luc Mélenchon et sa “France insoumise” qui organise sa propre manifestation le 23 septembre et le Front National, plus discret mais globalement hostile à la réforme.

Pour, contre, tout le monde a donc plus ou moins sa petite idée… mais finalement, que contient la réforme ?

Concernant les licenciements, les indemnités prud’homales vont être plafonnées et les recours encadrés dans le temps, les indemnités légales vont pour leur part être augmentées hors faute grave et lourde. Les difficultés d’une entreprise qui envisage de licencier seront désormais envisagées au niveau national et non plus international.

Dans le volet “dialogue social”, les textes prévoient de fusionner les instances représentatives du personnel. Les petites structures, TPE et PME sans délégués syndicaux pourront avoir pour représentant un délégué du personnel non mandaté par un syndicat, mesure qui ne plaît pas aux centrales syndicales qui y voient une attaque contre leur monopole de représentativité.

Enfin s’agissant du contrat de travail, il semblerait que les pistes envisagées favoriseront le travail de mission, c’est-à-dire des embauches temporaires de type CDD pudiquement appelé  CDI de chantier”.

Il ne s’agit donc pas d’une révolution du code du travail : un peu moins de syndicats, un peu plus de flexibilité, une optimisation du dialogue social… chacun est en droit de penser ce qu’il voudra…

Une chose est sûre, le syndicalisme d’inspiration marxiste joue gros dans ce face à face avec l’exécutif. Si le mouvement ne se prolonge pas Philippe Martinez et la CGT pourraient bien encore y perdre des plumes.

Crédit photo : breizh-info.com
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