13/09/2017 – 08h15 Rennes (Breizh-Info.com) –Alors que ce mardi 12 septembre était une journée de manifestation prévue de longue date contre la réforme du Code du Travail, les chauffeurs de bus de la Star (Service de transports de l’agglomération rennaise) avaient ainsi déposé un préavis de grève. À Rennes, seul 40% du trafic devait être assuré par les bus de Kéolis, la société exploitant le réseau de la Star. Plus de la moitié des conducteurs (250 environ) n’ont pas pris le volant en ce jour de mobilisation.
Insécurité grandissante
Mais les attaques contre le droit du travail dénoncées par les représentants de la CGT au sein de Kéolis ne sont pas les seules motivations de cette grève des chauffeurs. L’insécurité grandissante à bord des bus circulant dans l’agglomération rennaise est aussi la responsable de cette réduction volontaire du service.
Comme le rappelle régulièrement l’actualité (lire ICI ou LÀ), les rues de Rennes sont de plus en plus dangereuses. Mais cette violence et ces incivilités s’invitent également à bord des transports en commun.
Selon un délégué du syndicat des chauffeurs de Kéolis, le nombre d’agressions n’a jamais été aussi élevé que cet été. Pas moins de cinq agressions sur des chauffeurs lors de la première quinzaine du mois d’août. Tout aussi alarmant, l’un des bus de la Star aurait fait l’objet d’une embuscade sur un parking proche du centre Alma.
Des passagers pas rassurés
Malgré la présence d’agents de sécurité à bord de certains bus quand vient la nuit, les chauffeurs sont angoissés et les représentants du personnel de Kéolis ont réclamé la mise en place d’une police des transports auprès de Rennes métropole. Ce que l’entité, présidée par le socialiste (candidat battu aux élections législatives à Rennes au printemps dernier) Emmanuel Couet, a refusé. Pas de quoi rassurer les conducteurs de la Star.
Du côté des passagers, le sentiment d’insécurité est tout aussi présent.
Alors qu’elle attend son bus place de la République pour rentrer à son domicile, Charlotte, 24 ans, nous confie : « N’ayant pas de voiture et travaillant en ville, je prends le bus au quotidien. Mais lorsqu’il est tard, pour rentrer de soirée par exemple, je m’arrange avec les copines qui ont des véhicules. La nuit, c’est devenu trop dangereux, Rennes. Même dans le bus, il y a des individus pas rassurants. »
Une impression que nous confirme Madeleine, 65 ans et « rennaise depuis toujours » : « Maintenant, j’ai toujours un peu peur avant de monter dans le bus. Sans même parler de la politesse qui n’existe plus, certains groupes de jeunes se croient tout permis et insultent les chauffeurs et les passagers pour un oui ou pour un non. Parfois aussi, ils vous dévisagent sans raison. Comme s’ils attendaient que vous répondiez pour qu’ils vous sautent dessus ».
Dans un arrêt de bus près de la place Hoche, Saïd, 28 ans, est beaucoup plus nuancé : « L’insécurité dans les transports ? Je ne vois pas vraiment non. Ici c’est tranquille comme ville. Je suis arrivé de la région parisienne il y a deux ans. Rien de comparable avec les RER de banlieue. La Bretagne c’est plutôt les punks à chien et les types dans le genre que vous voyez rue Saint-Michel. Rien de bien méchant. Le Blosne c’est un peu chaud d’accord mais ce n’est pas Bagdad non plus ».
Des perceptions de l’insécurité différentes selon les avis. Mais que les chauffeurs de bus ne semblent plus pouvoir supporter.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “Rennes. Excédés par l’insécurité, les chauffeurs de bus font grève”
ça fait des années que les gens votent pour plus d’insécurité, et ensuite ils viennent se plaindre. Ils devraient savourer l’immigrationnisme et le désengagement des pouvoirs publics.
Trop fort ! Il n’y a que Saïd qui se sente à l’aise et qui ne comprenne pas où est le problème !!!