06/09/2017 – 06h50 Paris (Breizh-Info.com) – Le 5 septembre 2017, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publiait un dossier complet reprenant plusieurs études dédiées à la santé des migrants. Dans ce numéro intitulé La santé et l’accès aux soins des migrants : un enjeu de santé publique, on apprend notamment que la Jungle de Calais a vu plusieurs maladies contagieuses se répandre… dont la grippe H1N1. A Paris, les migrants sont, pour un quart de ceux ayant réalisé un bilan, en surpoids. Décryptage.
Dans la « Jungle », varicelle, gale et grippe H1N1
Les auteurs de l’étude expliquent qu’en « novembre 2015, un système de surveillance épidémiologique a été mis en œuvre, à Calais et à Grande-Synthe. […] Les objectifs étaient de détecter précocement toute situation épidémique nécessitant la mise en œuvre urgente de mesures de contrôle et de suivre les tendances de certaines pathologies-cibles afin d’adapter l’offre de soins curatifs et préventifs. » Ce sont donc les résultats de près d’une année de surveillance (novembre 2015-octobre 2016) qui sont présentés dans cet article du BEH.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les services associatifs et administratifs ont eu du travail pour aider les migrants. Dans la Jungle de Calais, en moyenne 162 recours aux services de médecins ont eu lieu chaque jour.
La répartition des consultations :
Infections respiratoires hautes et ORL : 16,7 %
Gale : 13,1 %
Traumatismes : 7,3 %
Syndrome grippal : 6,6
Infections respiratoires aiguës basses : 6,0 %
Autres affections cutanées : 5,6 %
Troubles psychologiques : 3,8 %
Abcès : 1,7 %
Varicelle : 1,6 %
Etc.
Pour les maladies les plus graves, on apprend qu’un « total de 15 cas de tuberculose a été déclaré » à Calais. « Parmi les cas, 9 présentaient une forme pulmonaire dont 3 étaient bacillifères. Aucune forme multi-résistante n’a été identifiée » conclut le rapport.
La gale a également « été un motif constant et important de demande de soins » selon les auteurs de l’étude.
Durant l’été 2016, une épidémie de varicelle a également été notée, obligeant la mise en place d’une campagne de vaccination.
Enfin, en « novembre 2015, plus d’une centaine de cas de grippe ont été pris en charge par le SAU de Calais, dont 25 ont été confirmés pour un virus grippal A(H1N1). » Une ONG a mis en place une campagne massive de vaccination (3 000 doses) limitant l’impact d’une épidémie qui aurait pu avoir de graves conséquences.
À Paris, 97 % d’hommes et de très nombreux migrants en surpoids
Les auteurs de l’étude le reconnaissent : « La population était essentiellement masculine et jeune. » En effet, 97,4 % des migrants ayant réalisé un bilan infirmier entre octobre 2015 et 2016 étaient des hommes. Pour 84 % d’entre eux, ils étaient originaires de trois pays : le Soudan, l’Afghanistan et l’Erythrée.
Fait intéressant, ils annoncent que « si près de la moitié des personnes étaient mariées, très peu étaient accompagnées par leur conjoint(e) en France. » Le regroupement familial pourrait donc entraîner une nouvelle vague d’immigration si les migrants mariés obtiennent l’asile.
Comparés aux migrants de la Jungle de Calais, les migrants parisiens étaient globalement moins atteints par les maladies infectieuses graves. Par contre, les auteurs notent que « près d’un quart [des migrants] avait un IMC correspondant à un surpoids ».
25 % des migrants parisiens ayant réalisé un bilan de santé sont donc en surpoids. Une drôle d’information qui laisserait presque croire que les migrants parisiens ne sont pas si mal traités que certains observateurs militants aiment à la clamer.
Les bilans médicaux sur lesquels se sont appuyés les chercheurs étaient facultatifs. « Par ailleurs, notent-il, les données recueillies sont en grande partie déclaratives et soumises à d’éventuels biais d’interprétation liés à la présence d’un traducteur. De même, les pathologies déclarées n’ont pas été confirmées médicalement et les mesures biométriques restent assez sommaires, Ainsi, il est impossible d’affirmer que les taux observés sont représentatifs de l’ensemble de la population hébergée. Pour autant, sur la base des données recueillies, il est possible de faire un certain nombre de constats. »
Contrairement aux affirmations de certains militants, cette étude confirme le coût important des migrants pour les services de santé.
Crédit photo : Breizh-Info.com
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3 réponses à “Entre grippe H1N1 et nombreux surpoids, le drôle de bilan de santé des migrants”
En surpoids ? Pas étonnant car ce sont les nantis de ces pays qui arrivent. Les misérables restent chez eux car ils n’ont pas les moyens de payer les passeurs.
Vous ne parlez pas des MST ?
[…] Extrait de: Source et auteur […]
[…] 5 septembre 2017, le bulletin épidémiologique hebdomadaire publiait un rapport relatif à l’état de santé des demandeurs d’asiles présents en France. […]