03/09/2017 – 06h35 La Chapelle Basse Mer (Breizh-Info.com) – Reynald Sécher a gagné son pari : les sommes nécessaires ont été recueillies et le mémorial des guerres de Vendée, tout proche de la chapelle Saint-Pierre aux Liens de la Chapelle-Basse-Mer, a eu son toit. Le chantier – qui englobait aussi la couverture de la salle des Généraux, à l’est du cloître, a été achevé pour l’Assomption 2017. Plus de 360 mètres carrés ont été couverts grâce à 60.000 euros de dons.
L’association Mémoire du Futur, présidée par l’historien et auteur Reynald Sécher, a fait converger comme chaque année sur le site des jeunes, futurs ingénieurs, juristes, militaires ou en fac de lettres, qui ont délaissé leurs études ou leurs outils de travail pour manier la pioche, la truelle, et surtout cette année le crochet de toiture et l’enclume de couvreur.
Du reste, il n’y avait pas que la toiture qui faisait l’objet d’un chantier. Des scouts de passage ont réalisé un calvaire à l’est de la chapelle, une porte du cloître a eu son parement de tuffeau, un puits a été paré de pierres au sud du terrain, et d’autres jeunes ont continué à creuser et à consolider les galeries de la crypte qui feront partie, à l’avenir, du musée.
L’une d’elles abrite déjà l’un des autels utilisés par les curés pendant la Révolution : alors que la Foi était pourchassée et les curés tués par dizaines par la Terreur, ils continuaient à baptiser, marier, donner les derniers sacrements. Et à célébrer la messe. De nuit, dans des granges, des galeries souterraines, des carrières, d’anciennes chapelles dont les toitures avaient été enlevées pour éviter qu’elles ne soient brûlées… c’était alors une autre époque des Catacombes.
La charpente a été posée par des professionnels – l’entreprise Moreau du Loroux-Bottereau. Gilles Aubert, compagnon couvreur et ami de longue date de Reynald Sécher, a encadré les jeunes et leur a appris les rudiments du métier de couvreur. Pas une mince affaire, puisqu’ils étaient 70 cette année, dont une trentaine de nouveaux. D’autres viennent d’année en année. Il nous confie : « je forme en trois jours les jeunes au métier, mais je suis souvent appelé pour des petites choses, des combines du métier qui sont naturelles pour nous et qu’eux ne connaissent pas ».
Nombre de jeunes viennent des environs de Rennes, d’autres de Paris et de Versailles. Réseaux catholiques ? Oui, mais pas seulement. Certains sont venus cette année ou les précédentes car leurs amis étaient sur le chantier de la chapelle. Moyenne d’âge ? « 18 à 27 ans. Mais beaucoup ont 19 ou 20 ans ». Tous des hommes ? Plusieurs filles font partie des cadres du chantier, qui cette année en a attiré une quinzaine de nouvelles. Horaires ? De 8 à 9 h du matin jusqu’à 19h le soir, avec une grosse pause déjeuner suivie, aux jours chauds, d’une réparatrice sieste postprandiale.
Maxélande, qui vient de Rennes, nous explique son parcours sur le chantier. « Au début j’ai fait le pigeon, j’ai ramassé des pierres » – pour simplifier le travail des maçons, elles sont triées selon leur taille en épaisseur de doigts. « Étonnante occupation pour un pigeon », s’étonne un jeune qui s’y connaît et qui a été sur le chantier l’an dernier. « Le pigeon pond de manière sporadique, pas toujours des œufs, et éventuellement transporte du courrier, pas toujours à l’heure. Péremptoire ? Tellement vrai. »
Pendant que certains s’ébrouent comme des chèvres, Maxélande continue son récit : « puis je suis montée sur le toit. Je suis très heureuse de monter des ardoises à la Chapelle Basse Mer. C’est un patrimoine, c’est toute une histoire, une intégrité dans le mouvement de jeunesse. Et c’est aussi avec de petites tâches qu’on réalise de grandes choses », en l’occurrence un musée consacré aux guerres de Vendée et aux massacres de la population locale par les colonnes infernales de la République.
Pierre est un vendéen de Sainte-Cécile. Il a troqué l’océan des mogettes pour celui des bretons, et est actuellement à l’école maritime de Saint-Malo. « Je suis passionné de ferronnerie. C’est ma première année sur le chantier ». Pour lui, ça valait la peine d’y venir « pour le patrimoine, pour se dépasser, vivre à la dure… et pour la cuisine de Boul ». Autonome, le chantier de la chapelle assure son propre approvisionnement – notamment avec les dons alimentaires d’un Intermarché près de Rennes – et son cantonnement, dans une ancienne grange dîmière située dans le bourg de la Chapelle-Basse-Mer.
Martin est de Bordeaux. « C’est ma première année aussi, avant j’étais en camp scout. C’est stylé ici. Bref, c’est beau, c’est bon, c’est vrai ». Passoire est chinois, d’où son surnom – la totalité des membres du chantier, y compris Reynald, ont des surnoms, liés à leur caractère ou leurs origines, et qui ont tendance à les suivre dans la vie civile. « C’est ma première année, je suis venu avec Judas », un autre jeune qui lui vient depuis des années et est devenu, à force, un maçon chevronné. « Judas m’en a vanté les mérites, et comme on est meilleurs potes depuis la quatrième… Je trouve exemplaires les chefs qui nous encadrent, et très bon aussi le coté religieux ». Chaque journée au chantier commence avec une prière, et le Benedicité est dit avant chaque repas. Cela dit, il ne se voit pas aller dans le BTP : bien qu’il ait fait un bac S, il veut « faire des études artistiques ».
Bist est chef de camp depuis le 7 juillet. « C’est ma cinquième année ici ». En école de commerce, il loue la « simplicité. Ici il n’y a pas de prise de tête ». Lui, c’est sa famille qui l’a lié au camp : « mes frères et sœurs ont fait le camp dans les années 1997-2000 », alors que la chapelle seule était debout, et qu’elle a été peu à peu restaurée. Il trouve qu’il « participe à une œuvre pérenne et qui [le] dépasse ». Il goûte aussi la « forte dimension religieuse, les messes, les prières. Il y a des prêtres une à deux semaines par mois, les abbés de l’abbaye de Lagrasse sont aussi venus », comme ils le font chaque année.
Marie-Liesse, alias Fifi, fait elle aussi partie des cadres du chantier. Elle, elle est de Versailles et son domaine, c’est la maçonnerie. Si l’an dernier, les maçons étaient tout près du ciel, puisqu’ils montaient les hauts pignons du Mémorial – bâtiment parallèle à la chapelle qui a été couvert cette année – cette année, elle joue les taupes modèles. C’est dans les galeries de la crypte qu’elle monte avec soin des murs et des voûtes de pierre, encadrant quelques autres filles.
Elle aime « former les futurs maçons », mais aussi « découvrir, par le travail manuel la richesse de chacun. Ici les masques sociaux tombent, il n’y a que la vérité du travail ». Pour elle, « il y a une dimension culturelle et spirituelle, une dimension patrimoniale finalement, qui donne du sens à nos vacances. On travaille sur une œuvre qui évolue, que nous avons créé ». Elle salue aussi une rupture avec ses « études très théoriques. Ici, c’est la dimension pratique qui prime, celle du travail bien fait et bien exécuté ».
Une chose est sûre, les chantiers de jeunes continueront. L’an prochain, il y a le cloître à couvrir. Des lambris à poser sous la toiture dans le futur musée. Une fresque à réaliser dans la salle des Généraux. L’aménagement de la crypte a finir. Les abords à arranger et à améliorer… il y a du travail pour plusieurs années.
Pour l’instant, Mémoire du Futur souhaite faire connaître son travail. Lors du week-end des Journées du Patrimoine, les 16 et 17 septembre, le site de la chapelle Saint-Pierre aux Liens sera ouvert de 10 à 19 heures.
Louis-Benoît Greffe
Crédit photo : DR
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3 réponses à “La Chapelle Basse-Mer : le mémorial des guerres de Vendée a un toit”
Mon rêve : ouvrir les yeux à Mgr Laurent DOGNIN , évêque de Quimper , qui a célébré , le jeudi 25 mai 2017 , en l’église N-Dame des Carmes , à Pont-l’Abbé , la béatification du père Vincent LHENORET , natif de cette ville , membre du groupe des 17 martyrs du Laos . A l’instar de Ludovine de la ROCHERE , égérie de LMPT , Mgr DOGNIN pourrait inviter Mr Daniel RABOURDIN ( port : +33 610926748 , mèl : [email protected] ) , à présenter son film , « La rébellion cachée » ( https://www.youtube.com/watch?v=UTv5JMtr5eg ) en donnant une conférence au Juvénat Notre-Dame ( Penn Feunteun, 29150 Châteaulin , tel : +33 0298861156 ) . C’est un lieu magique , parce que , via les voies express 12 , 164 et 165 , on draine en une heure toute la population , non seulement du Finistère , mais au-delà , jusqu’à Vannes et Saint Brieuc ; l’auditoire minimum est de 500 personnes
( http://www.letelegramme.fr/finistere/chateaulin/manif-pour-tous-un-tour-de-france-qui-passe-par-chateaulin-11-06-2015-10662669.php ) .
Étapes suivantes : béatifier les 110 martyrs des Lucs sur Boulogne , canoniser le maire d’Angers , abroger les trois lois génocidaires des 1er août , 1er octobre et 7 novembre 1793 , enfin , réduire la CEDH au néant .
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