02/09/2017 – 07h30 Morlaix (Breizh-Info.com) – Le thorium est un métal radioactif, cousin de l’uranium et du plutonium. Présent en grande quantité dans les sols de la planète, il existe notamment de belles réserves en Bretagne. Aux Pays-Bas, une expérimentation d’un réacteur fonctionnant au thorium a récemment été lancée. Et si le thorium devenait le futur combustible nucléaire ?
Les avantages du thorium n’ont pas suffi par le passé
Pour les observateurs, le Thorium est un combustible prometteur.
Il est abondant, à peu près également réparti sur toute la planète.
Les déchets nucléaires produits par l’utilisation du Thorium sont moins nocifs et ont une durée de vie bien plus courte que celle des déchets standards.
Meilleure sécurité en cas d’incident majeur, le Thorium étant exploité à l’état liquide ce qui permet de le vidanger du réacteur plus facilement.
Mais ces avantages n’ont pourtant jamais motivé la recherche. Pour le média New Scientist, c’est avant tout car la production nucléaire a été jumelée avec l’armement nucléaire et la recherche sur l’uranium et le plutonium. En conséquence, le thorium aurait été laissé de côté.
Pour des opposants au nucléaire, le thorium serait « une impasse ».
Une expérimentation aux Pays-Bas
Mais la recherche sur ce carburant nucléaire a été relancée aux Pays-Bas puisque le Nuclear Research and Consulting Group (NRG) a lancé le 10 août dernier la première expérience de fission menée sur un réacteur contenant du thorium.
Sander de Groot, ingénieur de NRG s’explique sur cette expérimentation qui est une première mondiale : « C’est une technologie qui dispose d’un gros potentiel pour la production d’énergie à grande échelle. Elle offre la perspective d’une technologie adaptée pour un système énergétique responsable qui serait propre, bon marché et sur lequel on pourrait compter. En principe, il s’agit de la plus sûre et de la plus efficace des solutions dans le domaine de l’énergie nucléaire. »
Du thorium en Bretagne
Les études géologiques ont permis d’établir que la Bretagne possédait des Terres Rares d’une grande richesse, dont la teneur en thorium est extrêmement élevée.
C’est Louis Chauris, de la faculté des Sciences de l’université de Bretagne occidentale qui a réalisé une étude instructive à cet égard. Dans cette étude, publiée par la revue Géologie de la France en 1992, il déclare : « De nombreux petits pointements de syénite quartzifère, riche en allanite […] ont été mis en évidence entre Morlaix et Ploumillieu en Bretagne septentrionale. Ces roches […] présentent des teneurs moyennes exceptionnellement élevées en lanthane et en cérium ainsi qu’en thorium. »
Alors, le thorium comme combustible nucléaire, une chance économique pour la Bretagne ? Le débat est ouvert et il risque d’être passionné !
Crédit photo : W. Oelen [CC BY-SA 3.0]
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5 réponses à “Nucléaire. Le réacteur au thorium, une chance pour la Bretagne ?”
Bonjour, Oui, le thorium a été « mis de côté », car l’objectif premier des concepteurs de réacteurs nucléaires, c’était de produire notamment du plutonium, qui permet de faire des bombes A plus petites (en taille) qu’avec de l’uranium. La production d’électricité n’est finalement qu’un « sous-produit »…bien utile quand même. Pour l’instant, autant que je sache, en Inde, en Chine, et, donc, maintenant aux Pays-Bas, des recherches sont entreprises pour concevoir un réacteur dont le seul but sera la production d’énergie. Le gros problème technique actuel est qu’il faut des sels fondus pour transférer l’énergie du coeur vers un échangeur de chaleur, et qu’on a du mal à touver des alliages résistant longtemps au contact avec les sels fondus: les problèmes de corrosion sont importants. C’est quand même une voie d’avenir. Il serait paradoxal que Chine et inde arrivent les premiers avec des réacteurs fonctionnels, alors que l’industrie française et celle des États-Unis seraient très en retard. Ils pourraient prendre des parts de marché importantes, dans un domaine vital: la production d’électricité bon marché, 24H/24, sans les aléas des productions « écologiques » (éoliennes, hydroliennes, panneaux solaires), avec une sécurité très améliorée par rapport aux centrales actuelles.
Thorium : Dans les années 1920 à 1940 , les deux filières , uranium et thorium , étaient étudiées sur un plan d’égalité : regardez par exemple les brevets de Joliot-Curie . Relisez » La bombe d’Hitler » de Rainer Karlsch , ainsi que : https://fr.sputniknews.com/insolite/201605171025072975-allemagne-armes-nucleaires/
C’est PLOUMILLIAU et non PLOUMILLIEU…
Pour davantage d’informations sur les réacteurs à sels fondus et le thorium :
http://fissionliquide.fr
Pour une fois je vois que des esprits éclairés répondent sur ce sujet polémique.
Et oui malheureusement le « nucléaire » électrique français découle du nucléaire militaire et il est sous l’emprise décisionnelle des x-mines c’est à dire des ingénieurs de l’école Polytechnique (qui est école militaire avant tout) qui ont aussi fait l’ENS des Mines à Paris.
Les x-mines: Eux seuls détiennent la vérité (sic)… Mais leur bêtise n’a d’égal que leur vanité. Alors pour les voir changer d’avis et lancer des études sur le Thorium, on va encore attendre quelques décennies.
De plus nos politiques jettent de l’huile sur le feu en privatisant une partie d’EDF. C’est donner un peu plus de pouvoir de décision dans le domaine de l’électricité à de de grosses multinationales qui réclament de grands intérêts financiers à court terme plutôt que d’investir dans la sureté et la recherche.
Il faudrait que le pouvoir démocratique contrôle totalement le secteur de l’énergie et impose à EDF et au CEA de faire des recherches dans cette direction.