02/09/2017 – 06h00 Nantes (Breizh-Info.com) – Le Livre Blanc pour l’emploi vient tout juste d’être édité grâce à la contribution de 80 chefs d’entreprises réunis pour l’aventure The Bridge. Un livre qui sera remis et présenté le 20 septembre à la Ministre du Travail, alors que la rentrée sociale s’annonce chargée et mouvementée en France, sur fond de contestation du régime Macron.
« L’ouvrage de 110 pages a été co-construit autour des grandes thématiques pour l’Emploi et réunit des témoignages, des idées et des solutions d’entrepreneurs humanistes.» expliquent les initiateurs du projet. « Tous n’ont qu’un but : lutter contre le chômage, développer l’emploi et libérer la croissance des entreprises. La raison d’être de cette démarche collective est ainsi de faire réagir dans le cadre de la réforme sur la nouvelle Loi Travail.»
« En France, 500 000 postes sont non pourvus alors que le niveau du chômage n’a jamais été aussi haut entrainant une fracture sociale sans précédent. Partant de ce douloureux constat, 80 chefs d’entreprises ont partagé leurs meilleures pratiques et leurs expériences dans le domaine de l’Emploi. » expliquent-t-ils encore.
L’ouvrage a été rédigé courant juillet après une semaine complète d’entretiens et d’échanges avec les chefs d’entreprises du Club des 100 réunis sur le Queen Mary II pour l’opération The Bridge. Il est particulièrement intéressant car il permet de se mettre dans la tête de chefs d’entreprises de tailles diverses.
Vous trouverez les grandes lignes du projet ci-dessous, avec la possibilité de télécharger le livre blanc dans son intégralité.
Livre blanc de l’emploi (2017) by Breizh Info on Scribd
Mobilité et Territoires
Le constat :
• La mobilité n’est pas facile en France, notamment pour des raisons liées au prix du logement et à l’attachement des personnes à leur région.
Ce qu’il faudrait :
• Favoriser les territoires hors des métropoles : développer une meilleure connexion des campagnes, former en local et adapter les règles pour permettre de travailler de chez soi.
• Rappeler aux grands groupes leur responsabilité sociétale en réservant 20 % de leurs commandes aux TPE-PME-PMI pour faire vivre le tissu économique local.
Missions principales de l’école
Le constat :
• L’école a du mal à former des personnes en mesure de s’adapter aux évolutions du monde actuel.
• Il est utopique de penser que l’école forme à des métiers.
Ce qu’il faudrait en priorité :
• Donner le goût d’apprendre et de travailler en équipe.
• Donner confiance en soi, stimuler la curiosité.
• Permettre la maîtrise du français et de l’anglais.
• Enseigner le savoir-être avant le savoir.
Ecoles et entreprises
Le constat :
• L’école est très déconnectée du monde des entreprises.
Ce qu’il faudrait :
• Créer des passerelles et favoriser toutes les initiatives de dialogue entre le milieu enseignant et le milieu entrepreneurial.
• Faire venir les enseignants dans les entreprises.
• Faire une place aux entrepreneurs dans les conseils d’administration des lycées.
• Faciliter les stages et jobs d’été pour les adolescents.
Apprentissage
Le constat :
• L’apprentissage est un excellent outil de formation pour faire la transition entre l’école et l’entreprise.
Ce qu’il faudrait :
• Revaloriser l’image de l’apprentissage auprès des parents et des enseignants du cursus général.
• Abaisser le seuil d’âge à 14 ans et assouplir certaines interdictions (ex. : autoriser un apprenti couvreur à monter à l’échelle).
• Diminuer le coût de l’alternance.
• Favoriser la venue des enseignants dans l’entreprise de leurs élèves.
• Envisager la création d’un service entreprise au même titre que le service civique ou militaire.
• Développer l’apprentissage pour toutes les filières.
Formation continue
Le constat :
• Dans un univers économique bousculé en permanence par les nouvelles évolutions technologiques, la formation continue est une nécessité pour garantir l’employabilité du plus grand nombre.
Ce qu’il faudrait :
• Mettre davantage en adéquation les besoins de compétences des entreprises et les plans de formation prévus par les organismes spécialisés.
• Intégrer des filières de formation diplômante au sein des entreprises qui le peuvent.
• Développer le tutorat entre les aînés qui vont quitter l’entreprise et les nouveaux arrivants.
• Inviter les chefs d’entreprise à s’impliquer davantage dans les questions de formation continue.
Métiers Manuels
Le constat :
• Les métiers manuels ont été beaucoup trop dévalorisés dans notre société alors même qu’ils sont un atout et une richesse pour ceux qui les pratiquent et pour notre économie. Ce qu’il faudrait :
• Revaloriser leur image, en premier lieu auprès des enseignants et des parents et bien sûr aussi auprès des jeunes.
• Reconstituer des filières. • Remettre du manuel dans l’enseignement dès la maternelle.
Génération X,Y…Z
Le constat :
• Les comportements et les priorités de vie de la génération XY qui arrive sur le marché de l’emploi désarçonnent plus d’un chef d’entreprise.
Ce qu’il faudrait :
• Mener une réflexion en profondeur sur le management adapté à cette nouvelle génération.
• Prendre davantage en compte ses besoins d’une vie hors entreprise.
• Accepter son hyperconnexion.
• Soigner la marque employeur.
Valeur travail
Le constat :
• Le différentiel de revenus entre une personne au smic et une personne vivant avec les aides sociales est aujourd’hui trop faible pour motiver le retour à l’emploi.
Ce qu’il faudrait :
• Augmenter le pouvoir d’achat des bas salaires par une baisse des charges sociales.
• Imposer une part de travail d’intérêt général aux bénéficiaires du chômage de longue durée pour revaloriser le travail.
Licenciements
Le constat :
• La difficulté de licencier freine les entreprises pour embaucher.
Ce qu’il faudrait :
• Aider les entreprises à saisir les opportunités de croissance qui se présentent à elles, et donc à créer davantage d’emploi, en leur permettant d’anticiper sereinement les conséquences d’une possible baisse d’activité (cf. infra).
• Donner de la visibilité sur le coût induit par une rupture du contrat de travail.
• Simplifier les modalités permettant de mettre fin à un contrat de travail.
• Permettre aux entreprises engagées dans un plan de redressement de garder prioritairement les salariés les plus à même de relancer leur activité.
Prud’hommes
Le constat :
• Les prud’hommes sont nécessaires mais méritent d’être profondément réformés.
Ce qu’il faudrait :
• Veiller à des rendus de jugement moins disparates sur le territoire pour garantir aux salariés et entrepreneurs une justice équitable.
• Pénaliser les procédures prud’homales injustifiées.
Rupture conventionnelle
Le constat :
• La rupture conventionnelle a été un réel progrès dans les modalités possibles de rupture du contrat de travail mais elle donne lieu à certains abus et place le chef d’entreprise face à des cas de conscience.
Ce qu’il faudrait :
• Dans le cadre conjoint des réflexions menées sur la flexisécurité, s’interroger sur la protection, l’accompagnement et l’encadrement que la société civile souhaite donner aux salariés démissionnaires.
Contrats de travail, salariat, intérim
Le constat :
• Le CDI, qui était considéré comme un Graal, n’est plus souhaité par bon nombre de salariés alors même qu’il demeure une référence pour accéder à certaines prestations (prêt bancaire, logement…).
• Les contrats de travail dans leur forme actuelle sont perçus comme trop rigides, trop peu lisibles, trop multiples.
• Au vu des évolutions des modes de vie et de l’émergence des différentes formes de travail indépendant, de nombreux entrepreneurs souhaitent une simplification.
Ce qu’il faudrait :
• Remettre à plat rapidement les formes de contrat actuelles pour aller vers un contrat unique facilement adaptable, avec une constitution de droits proportionnelle au temps passé dans l’entreprise.
Flexisécurité
Le constat :
• Le concept de flexisécurité, venu des pays scandinaves, est largement plébiscité par les entrepreneurs. Mais permettre le déploiement d’un système général de flexisécurité implique un véritable contrat de société qui dépasse la seule responsabilité des entreprises. Cela implique également une évolution des mentalités, en premier lieu chez les entrepreneurs.
Ce qu’il faudrait :
• Réfléchir davantage en compétences et moins en référentiels métiers.
• Considérer chaque salarié dans son unicité sans le réduire à sa fonction dans l’entreprise.
• Intégrer plus de formation continue pour donner à chacun un maximum d’employabilité.
Représentation du personnel et dialogue social
Le constat :
• Les modes actuels de représentation des salariés, notamment pour leur part syndicale, sont obsolètes et non représentatifs.
Ce qu’il faudrait :
• Avoir des syndicats financés par les cotisations des salariés.
• Avoir des syndicats et des représentants du personnel qui représentent une proportion significative des salariés (par exemple, vote obligatoire).
• Utiliser davantage les outils digitaux pour mettre en place de nouveaux moyens de participation directe.
• Privilégier un système de représentation qui mette sur la table les problématiques de l’entreprise et de ses salariés plutôt que des problématiques nationales politisées.
Seuils sociaux
Le constat :
• Les effets de seuil liés au nombre de salariés amènent les entrepreneurs à stabiliser leurs effectifs en dessous des seuils.
Ce qu’il faudrait :
• Augmenter les seuils significativement pour libérer l’embauche des entreprises qui « plafonnent ».
• Remplacer les seuils par une progressivité des charges et des obligations.
Crédit photo : DR
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3 réponses à “80 entrepreneurs signent un livre blanc pour l’emploi en France”
Tous ces braves gens sont à la masse , aucun n’a jamais mis les pieds dans l’une quelconque des trois millions de TPE , les entreprises de moins de dix salariés : rien sur le RSI , qui siphonne la moitié du CA .
L’intelligence dans l’élégance du travail manuel, dans cette mise en force de l’être qui se révèle bâtisseur, inventif jusqu’au bout de ses doigts avait été foulée d’un pied méprisant par cette caste gauchiste qui n’a su et ne sait que se masturber dans des concepts « humanistes » (sic) aliénants et liberticides.
Après ces décennies rouges, l’édredon asphyxiant de ce collectivisme structurel français prédateur qui n’a su que dilapider les potentiels avec l’argent du contribuable, bienvenue au libéralisme structuré pour un secteur privé respecté avec une Société Française respectable dans son travail et les fruits de son travail.
« bienvenue au libéralisme structuré pour un secteur privé respecté avec une Société Française respectable dans son travail et les fruits de son travail. »
Bienvenue aux brebis galeuses qui, parce qu’elles n’ont pas les compétences mais seulement la possibilité d’exercer, font baisser la valeur qualitative du travail et les tarifs, fragilisant les vrais professionnels dont une minorité seulement pourra choisir le haut de gamme pour conserver des CA corrects. Les autres devront à la fois baisser leurs tarifs et la qualité de leurs savoirs-faires. Double peine matérielle et morale.
Suffit d’aller voir en Angleterre les résultats.
Le problème n’est pas gauche/droite. Le problème est le colbertisme jacobin.
Macron est son champion.
Avec sa libéralisation, les TPE vont exploser en nombre et régresser d’autant en qualité de travail.
Les PME resteront des sous-traitants avec des bénéfices trop maigres pour investir sur le long terme.
Et les grosses entreprises continueront à payer dirigeants et actionnaires à des montants records en Europe.
C’est bien joli de critiquer la gauche. En attendant, c’est la gauche qui a privatisé le plus. Et elle n’empêche en rien les entreprises du CAC40 à être les plus rentables, devant Anglais et Allemands, pour les dirigeants.
Le gauche-droite est une fable.
Lisez Jean-Claude Michéa: il a bien déconstruit ce paravent idéologique cachant la montée en puissance exponentielle du libéralisme.
Sarkozy de droite ? Hollande de de gauche ? Macron du centre ?
Vastes blagues.
Tous libéraux.
Le problème du modèle économique français n’est pas qu’une question de charges et de lattitudes mais de centralisme psychotique.
On pourrait supprimer le Code du Travail tout court que les TPE-PME ne s’en sortiraient pas mieux.
Le nœud du problème, c’est la collusion entre l’Etat et le CAC40.
Ça date de Louis XIV. Règne catastrophique sur le territoire le plus riche de son époque qui cachait sa vacuité par de pathétiques gains militaires mais sera surtout à l’origine de la Révolution française, elle-même premier coup de pelle dans la tombe de l’Europe occidentale.