31/08/2017 – 06h30 Nantes (Breizh-Info.com) – L’été tire à sa fin, la délinquance continue. Tout feu, tout flamme, comme on peut encore le constater ces jours-ci à Nantes et dans le sud du département.
Durant le festival Couvre-Feu Frossay, 149 fêtards ont été interpellés avec de la drogue, principalement de la résine de cannabis. Plus de soixante permis ont été retirés ou suspendus, 31 pour conduite sous l’emprise de stupéfiants, le reste pour ivresse au volant. Trois vendeurs d’héroïne, ecstasy et cannabis ont aussi été placés en garde à vue.
Quartier Dobrée : un 4×4 prend feu, 1200 personnes privées de gaz
Dans la nuit du 27 au 28 août, un 4×4 Range Rover garé rue Rosière d’Artois, derrière le musée Dobrée, a pris feu. L’incendie a ensuite touché une Audi A4 puis un poste de distribution de gaz. Alertés par un voisin vigilant, les pompiers ont réussi à empêcher que l’incendie n’embrase l’immeuble devant lequel étaient garées les voitures et ne fasse détonner le réseau de gaz.
Celui-ci a ensuite été coupé jusqu’à 16h30 le lundi. 1200 habitants ont été privés de gaz. Deux jeunes filles qui vivaient au rez-de-chaussée de l’immeuble devront être relogées, le feu ayant détruit les huisseries de leur appartement.
L’incendie était criminel et a été revendiqué.
Au nom de « l’action directe », un militant d’extrême-gauche s’est vanté de ses exploits sur un média de la mouvance : « Décidé à nicker la bourgeoisie, j’ai repéré un gros 4×4 de gros bourges dans un quartier de gros bourges et je l’ai cramé avec joie ». Suscitant surtout l’ironie de ses comparses – moins allumés ? – il a aussi déclaré « toute la bourgeoisie, la grande, la moyenne, la petite et celles et ceux qui veulent leur ressembler, doit être attaquée ».
L’enquête devra dire ce qu’il en est précisément. Est-ce un avertissement pour de futures violences lors des manifestations prévues en septembre à Nantes?
Bouffay : deux mineurs de 14 et 13 ans mettent le couteau sous la gorge de leur victime
Bien que situés au cœur de Nantes, les environs de la place du Commerce sont gangrenés par la délinquance et pas une nuit ne se déroule sans un nouvel épisode tendu. Après un différend que deux maghrébins ont tenté de régler à coups de pistolet dans la nuit de samedi à dimanche, c’est un nouveau vol avec violence qui a eu lieu lundi vers 5 heures du matin.
Un jeune homme, qui attendait son amie en surveillant son sac près de l’arrêt Bouffay, s’est fait braquer par un jeune voleur. Celui-ci lui a littéralement mis le couteau sous la gorge pour s’emparer d’une carte bancaire et d’un smartphone. La BSTC (brigade de surveillance des transports en commun), rapidement prévenue, a pu relever la description des deux suspects.
Ils ont été ensuite repérés alors qu’ils tentaient de payer dans un magasin avec la carte volée. Finalement, ils ont été interpellés dans l’île Feydeau vers 21h50. L’un d’eux avait un couteau sur lui. Ils se disent âgés de 14 et 13 ans et ont été formellement reconnus par la victime. Ils devraient être présentés à un juge pour enfant.
Beaulieu : 1,6 kilo d’herbe de cannabis dans une voiture
Un véhicule qui cale, c’est fréquent. Mais qui cale et dont le conducteur tente de redémarrer fissa devant la police, c’est suspect. Surtout s’il grille un feu rouge. C’est ainsi que la police a pu coincer le 28 août vers 10 heures près de l’arrêt de tramway Mangin un véhicule et deux individus, de 41 et 31 ans, qui convoyaient un bien étrange passager : un sac de 1,6 kilo d’herbe de cannabis. Une enquête a été ouverte et les deux hommes placés en garde à vue.
Une voiture volée incendiée à Bellevue
Dans la nuit du 28 au 29 août, vers 3 heures du matin, les pompiers et la police découvraient une voiture incendiée dans la rue du Doubs, à quelques mètres de la place des Lauriers – dans le quartier (très) sensible de Bellevue, à l’ouest de Nantes. Vérifications faites, elle avait été volée le 26 août vers 23h au domicile d’une famille de Chantenay plongée dans son sommeil.
Les voleurs – qui ont commis ce qu’on appelle un home-jacking – se sont aussi emparés d’une télévision à écran plat, de deux smartphones et d’un ordinateur, qui n’ont pas été retrouvés.
Ivre et drogué, le clandestin marocain vole un téléphone dans le tramway : 6 mois ferme
Il était ivre, sous l’emprise de cannabis et d’anxiolytiques. Il dit ne se souvenir de rien, passant dans ses souvenirs de l’arrêt Bouffay à celui des Chantiers Navals. Il était pourtant bien conscient lorsqu’il a abordé sa victime, le 25 août vers 23h50 dans le tramway de la ligne 1. Il lui a demandé une clope, s’est vu refuser celle-ci, lui a souri puis s’est saisi du portable que la victime avait dans sa poche de chemise. Pas dupes, les contrôleurs qui avançaient dans la rame l’ont intercepté. Il s’est débattu, a crié. Puis a jeté violemment le téléphone qu’il niait avoir pris sur le quai. Il n’était pas plus calme quand la police est arrivée sur les lieux.
Ce 28 août, Mustafa Y. s’est retrouvé dans le box des comparutions immédiates. Né le 7 février 1999 à Casablanca (Maroc), il est arrivé en France clandestinement alors qu’il était mineur – du moins l’affirme-t-il.
Il est déjà connu – il a été condamné à Nantes le 13 février dernier pour des faits similaires, au même endroit. Il fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français, mais est retenu comme témoin dans une enquête criminelle. Il était là en effet quand un clandestin algérien avait été égorgé dans le tramway cet été à Hôtel-Dieu – par quatre autres clandestins tunisiens, cela soit dit en passant. Et il ne parle pas un mot de français – un traducteur est auprès de lui, qui traduit synthétiquement les débats. Bref, un profil classique pour la délinquance à Commerce.
Ce n’est ni la guerre, ni la persécution qui l’ont conduit ici : « je veux faire ma vie ici, je cherche du travail et une femme » dit-il sans ambages. Pour le travail, ce n’est pas gagné – mais il a trouvé une petite amie avec des papiers français, qui lui donne de l’argent pour qu’il boive et se drogue. Il dit vivre dans le quartier Bellevue, chez un certain Djamal. Vérification faite, l’adresse qu’il donne correspond à un trou béant, un immense chantier ouvert près de la Croix Bonneau.
Bref, résume le juge, le prévenu vit en « concubinage, n’a pas de travail, pas d’enfants, boit, fume de la drogue, ne se souvient pas des faits et n’a pas de problème particulier ». Bref, « profil parfait pour la prison », chuchote un habitué du prétoire. Le rappel de ses addictions n’a fait que l’enfoncer, tout comme ses descriptions larmoyantes de la mort de son père au Maroc dont le souvenir l’amènerait à boire. « C’est une réponse très fréquente devant le tribunal que de dire je ne me souviens de rien », relève l’avocat de la partie civile, qui rappelle l’insécurité constate à Commerce et la grève récente des agents de la TAN, lassés d’être agressés sur le réseau et importunés par les dealers à Commerce.
Le procureur fait lui aussi état du « sentiment d’insécurité » lié à la « délinquance très fréquente, récurrente à l’arrêt Commerce ». En ce qui concerne le prévenu, « un coup d’arrêt est nécessaire », soit trois mois ferme et la révocation – partielle – du sursis prononcé la dernière fois, soit trois mois de plus. Le traducteur est plus concis : « 3 +3 = 6 », explique-t-il à son client.
Comme il ne traduit pas la plaidoirie de l’avocat de la défense, celui-ci dit ses quatre vérités : « la zone de Commerce est celle d’une forme de misère sociale qui se réconforte au travers de la prise d’alcool, de stupéfiants, d’autres produits, parce qu’il y a des trafics et parce que tard dans la nuit on peut s’acheter ces produits ». Selon lui, les zonards de Commerce « subissent les revers de ce qu’ils pensaient être un rêve, celui de venir en Europe et en France ». De quoi faire bondir le prévenu, s’il entendait un mot de français.
En attendant, la République généreuse lui offre le gîte et le couvert : ce sera six mois ferme, dont trois mois de révocation de sursis, 109€ de dommages et intérêts pour la victime, 400 € pour ses frais de justice, et 127 € « pour les caisses de l’Etat », comme le précise aimablement le juge. Rendez-vous dans un peu moins de six mois – il y a les réductions automatiques de peine – pour voir s’il y a eu ou non un coup d’arrêt à cette carrière délinquante.
Louis Moulin
Crédit photos : Breizh-info.com
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2 réponses à “Nantes et Pays de Retz : drogue, vols et incendies volontaires pour la fin de l’été”
J’ai quitté l’Algérie en octobre 1957:à cette époque nos maisons n’étaient pas cambriolées, les femmes sortaient seules le soir sans se faire agresser.. mais, en 1962,les musulmans ayant obtenu »l’indépendance » de »leur » pays ont chassé de leur pays natal TOUS les non-musulmans et leur ont volé leurs biens.. puis ils ont suivi les »colonisateurs » en Métropole au lieu de RESTER dans »le beau pays » que leur avaient laissé les Pieds-Noirs!
Et maintenant, leur descendance vient mettre le « souk » en europe !