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Finlande : l’auteur de l’attentat de Turku s’était fait passer pour un Palestinien pour obtenir l’asile en Finlande (MAJ)

21/08/2017 – 11h00 Helsinki (Breizh-info.com) –  L’enquête continue sur les raisons qui ont poussé Abderrahman Mechkah,, un Marocain âgé de 18 ans seulement, à commettre la première attaque terroriste de l’histoire moderne de la Finlande. Vendredi 18 août, il s’est en effet rué, armé d’un couteau, sur la foule sur la place du Marché dans le centre-ville de Turku, à 140 km à l’ouest de la capitale Helsinki. Avant d’être neutralisé par la police – qui lui a tiré dans le pied – il a blessé dix personnes, dont deux sont décédées. Deux blessés sont toujours en soins intensifs ce 20 août. La police finlandaise a reconnu officiellement qu’il s’agissait bien d’un acte terroriste.

Peu après l’attentat, la police a perquisitionné un appartement dans le quartier « sensible » de Varissuo, à l’est de Turku, dont un tiers de la population est d’origine étrangère. Les investigations continuent : le journal local révèle qu’un immeuble situé au coin des rues Aninkaistenkatu et Yliopistonkatu  dans le centre-ville de Turku a été perquisitionné, ainsi qu’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile.

En tout, quatre hommes – trois Marocains et un individu avec un passeport espagnol – ont été arrêtés par la police ; l’enquête continue pour établir leur niveau d’implication. La police finlandaise a révélé ce 20 août que le titulaire du passeport espagnol était lui aussi marocain, et qu’elle avait lancé un mandat d’arrêt international contre une autre personne, suspectée d’être liée à l’auteur de l’attentat.

D’autres éléments ont filtré sur la personnalité de l’auteur de l’attentat, toujours soigné à l’hôpital après avoir été atteint à la cuisse par le tir d’un policier. Il fréquentait assidûment une mosquée de Turku proche de la place du marché au bois, Puutori, mais avait cessé d’y venir après le Ramadan. Il y avait lié amitié avec certains compatriotes. Pourtant, c’était pour un Palestinien qu’il s’était fait passer auprès des autorités finlandaises lorsqu’il était arrivé dans le pays au printemps 2016. Celles-ci avaient fini par découvrir la supercherie et avaient refusé sa demande d’asile – le Maroc est considéré comme un pays sûr en Finlande, et ses ressortissants ne peuvent pas avoir l’asile politique.

Depuis le refus de sa demande d’asile, il s’est maintenu à Turku sans avoir d’emploi ni de revenu connu. « Il ne semblait pas avoir trouvé sa place dans la société », ont confié au Turun Sanomat, un journal local, des fidèles de la mosquée. Ce qui ne l’a pas empêché de rester en Finlande, et de tourner sa vindicte contre le pays d’adoption qui avait refusé de lui accorder l’asile.

350 islamistes radicaux connus et surveillés en Finlande

L’auteur de l’attentat – dont le nom est toujours gardé secret – a refusé de parler à la police, a affirmé le commissaire Christa Granroth, du bureau national des enquêtes, aux journalistes étrangers. La police finlandaise estime qu’il a « visé surtout des femmes » et  qu’il a un « profil similaires aux membres d’autres attaques terroristes qui ont eu lieu récemment en Europe », faisant référence notamment aux attentats de Barcelone et de Cambrils organisés par la même cellule islamiste marocaine.

L’attentat de Turku a été rapidement suivi d’une autre attaque similaire, cette fois à Surgut en Sibérie, à 2100 km à l’est de Moscou. La police a abattu cette fois le terroriste, fils âgé de 19 ans d’un djihadiste originaire du Daguestan connu des forces de l’ordre ; le jeune homme armé d’un couteau avait eu le temps de faire sept blessés, principalement des femmes… comme à Turku. Cet attentat commis le 19 août à 11h20 a été revendiqué le soir même par l’Etat Islamique, mettant à mal la volonté des forces de l’ordre russes de le faire passer pour le coup de folie d’un déséquilibré, pour des raisons de politique interne. La Russie qui compte 20 millions de musulmans – dont la très grande majorité vivent depuis toujours dans des régions ou des républiques autonomes majoritairement musulmanes (Tchétchénie, Ingouchie, Tatarstan…) , est directement impliquée dans la lutte contre l’Etat Islamique et est régulièrement la cible d’attentats – même si la situation s’est améliorée depuis plusieurs années –, la poudrière du Caucase faisant partie du territoire russe.

Antti Pelttari, directeur de l’agence de renseignement finlandaise SUPO, a déclaré à la presse que « l’un des principaux objectifs de l’enquête sera d’établir s’il y a ou non un lien entre l’attentat de Turku et l’EI ». Il a aussi affirmé que le risque terroriste en Finlande s’était nettement renforcé depuis quelques années : l’agence surveille environ 350 individus connus pour leur radicalisation islamiste, soit une augmentation de 80% depuis 2012.

Ce nombre a augmenté sensiblement en même temps que celui des demandeurs d’asile : il y en a eu jusqu’à 32.500 en 2015 (dont 28.216 ont vu leur demande rejetée et ont été expulsés), puis leur nombre est retombé à 6.500 en 2016 (dont 2900 ont été approuvées, parmi lesquelles celles de 1250 irakiens, 757 afghans, 602 syriens) alors que les finlandais réduisaient les  prestations sociales accordées aux migrants et durcissaient leurs conditions d’asile.

Fin 2015, la Finlande a mis fin à la protection automatique accordée aux citoyens irakiens, afghans et somaliens ; leur demande d’asile n’est plus acceptée que s’ils viennent des zones les plus menacées, et les services de sécurité finlandais vérifient soigneusement les déclarations des migrants. La Finlande a restreint aussi le regroupement familial : pour faire venir sa famille, un migrant en situation régulière doit prouver qu’il gagne assez d’argent pour subvenir aux besoins de ses proches.

La Finlande ne compte que 5.5 millions d’habitants, dont 4.865.000 ont le finlandais comme langue maternelle et 290.000 bilingues qui parlent le suédois et le finnois. Parmi les minorités , le pays comptait en 2015 70.000 russes (dont 5000 présents depuis l’époque où la Finlande faisait partie de l’Empire russe), 17.800 somaliens, 15.000 personnes dont l’arabe est la langue maternelle – près de 10.000 d’entre eux sont irakiens, 10.700 kurdes, 10.000 chinois, 8.100 iraniens, 6.700 turcs, 3.300 personnes originaires du sous-continent indien…

Les souverainistes finlandais de Suomi Ensin manifestent sur les lieux de l’attentat

Des centaines de Finlandais se sont recueillis sur les lieux de l’attentat, dans le centre-ville de Turku. A l’appel de deux réfugiés vivant à Turku, Diyaa Muhamad et Mohammed Ali Moora de nombreux immigrés et demandeurs d’asile, notamment syriens, turcs, irakiens ou afghans, se sont rendus sur les lieux, par petits groupes, pour rendre hommage aux victimes et dire leur réprobation face à cet attentat terroriste.

Malgré une tentative de négociation, les forces de l’ordre n’ont pas obtenu du parti Suomi Ensin (la Finlande en premier) qu’il annule son rassemblement, le 19 août. Créée en 2016, l’association – qui aspire à devenir un parti – a pour objectif de faire sortir la Finlande de l’UE, démanteler les accords de Schengen et restaurer la souveraineté du pays. Le mouvement s’oppose aussi à la montée en puissance de l’islam dans le pays, aux promotions du Ramadan dans les grands centres commerciaux, à l’ouverture de centres d’accueil de demandeurs d’asile, ou encore à l’emprisonnement de militants nationalistes.

De février à juin 2017 Suomi Ensin a installé aussi un petit campement permanent à Helsinki pour s’opposer à la politique pro-immigrés du gouvernement. Désavoué par le mouvement après plusieurs incidents avec les forces de l’ordre ou les fonctionnaires municipaux, le campement a finalement été démantelé par la police le 26 juin dernier.

Alors que Marco de Wit, l’un des ténors de l’association, s’en prenait devant 200 personnes, à la politique immigrationniste du gouvernement, une trentaine de contre-manifestants, massés dans un coin de la place, criaient « non au racisme ! ».  Marco de Wit a notamment déclaré : « Presque tous les partis politiques finlandais approuvent l’immigration sans contrôle. Nous devrions suivre au contraire l’exemple du Japon et ne permettre l’entrée en Finlande qu’aux époux de Finlandais et à ceux qui ont trouvé un emploi ».

MAJ 21/8/2017 22h30 : La police a confirmé que la demande d’asile d’ Abderrahman Mechkah avait été rejetée, mais qu’il avait fait appel ; la procédure n’était pas terminée. Par ailleurs l’Allemagne l’avait fiché comme immigré clandestin de fin 2015 à début 2016 lorsqu’il y avait briévement séjourné.

Début 2017, les services de renseignement finnois (SUPO) avaient reçu un signalement concernant la radicalisation islamiste du jeune homme, cependant celui-ci n’indiquait pas que le clandestin avait l’intention de commettre un attentat terroriste.

Par ailleurs le Helsingin Sanomat rapporte que l’un des suspects arrêtés en lien avec l’attentat – un marocain âgé de 18 ans – a déjà été condamné à cinq mois de prison avec sursis pour agression sexuelle en réunion, en juillet 2016 alors qu’il avait encore 17 ans. Alors qu’un de ses compatriotes avait touché la poitrine d’une femme handicapée, tétanisée par la peur, et l’a forcé à lui toucher le pénis, il a observé l’agression, a intercepté la victime quelques instants plus tard et lui a touché l’entrejambe. Il avait fait appel de sa condamnation. Les autres suspects arrêtés, y compris l’auteur de l’attentat, sont inconnus de la justice finnoise.

Louis-Benoît Greffe

Crédit photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Finlande : l’auteur de l’attentat de Turku s’était fait passer pour un Palestinien pour obtenir l’asile en Finlande (MAJ)”

  1. karr dit :

    J’ai bien peur que les autorités politiques occidentales ne soient à l’origine de ces attentats dans une grande partie de l’Europe,en se focalisant sur ces crimes les médias ne nous parlent jamais du nombre croissant d’envahisseurs .La seule réponse de nombreux européens est que les religions engendrent les guerres,de ce fait l’Occident, en plus de la crise économique,se détourne de ses valeurs spirituelles,l’islam n’a plus qu’à s’installer partout,le phénomène est déjà bien engagé depuis plusieurs années.
    Il ne me semble pas que les campagnes meurtrières de Napoléon I° étaient de nature religieuse,idem pour la guerre franco-prusienne de 1870 puis de 1914-1918 et enfin la guerre de 1939-1945.
    Les nazis comme les communistes sont à l’origine des plus graves conflits et massacres de l’histoire de l’humanité,aucune religion n’étaient invoquée par les uns ou les autres,bien au contraire des chrétiens ont payé le prix fort en résistant aux nazi,un nombre important de prêtres et de religieuses ont été massacrés par les païens hitlériens,encore de nos jours les régimes communistes persécutent les chrétiens tout comme le font les pays mahométans,mais de cela les politiques comme les médias ne disent mot!

  2. Yvette Prétet dit :

    La plupart des  »migrants » ne sont pas des  »réfugiés », il n’y a pas la guerre dans leur pays!
    En 1958,un gauchiste m’a dit:  »On ne peut pas faire d’omelette sans casser des oeufs » pour justifier la barbarie des fellouzes …mais cette barbarie a continué APRES que le F.L.N. ait obtenu  »l’indépendance de l’Algérie » avec les  »Accords d’Evian », le 19 mars 1962…Mais, actuellement, POURQUOI les musulmans font-ils des attentats en Europe???Que veulent-ils??Il nous faudrait, en France, une autre Isabelle la Catholique qui a expulsé d’Espagne les musulmans, en 1492..et les a RENVOYES dans le pays d’où ils étaient partis(au 7ième siècle) l’Arabie! Les non-musulmans d’Algérie (les Juifs et les Berbères chrétiens) auraient dû, eux aussi, chasser d’Algérie, les musulmans, à cette époque.. car en 1962,le F.L.N. a chassé TOUS les non-musulmans de leur pays natal.. bien que certaines familles de ces non-musulmans se trouvaient en Algérie bien avant la  »colonisation » musulmane au 7ième siècle!…

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