09/08/2017 – 07H10 Paris (Breizh-info.com) – Le holding de la famille Pinault (Artemis) a donc abandonné sa participation dans l’entreprise Fnac-Darty. En vendant ses actions – soit 22,3% du capital – pour 452 millions d’euros aux Allemands de Ceconomy, François-Henri Pinault, fils de François et président d’Artemis, va donc disposer de ressources supplémentaires pour développer ses participations « chez Ponant, par exemple » où « nous avons commandé trois nouveaux brise-glace qui viendront compléter la flotte afin de développer notre offre de croisières – expéditions de luxe » (Le Figaro Économie, 28/07/2017).
Les investissements prioritaires d’Artemis : « Outre notre participation dans Kering, Château Latour, Christie’s, la Compagnie du Ponant et notre collection d’œuvres d’art sont au cœur de notre portefeuille. Il s’agit d’actifs longs destinés à rester dans notre patrimoine. Nous sommes un investisseur cohérent : tous ont en commun d’être dans l’univers du luxe. Le luxe de la personne pour Kering, le luxe expérientiel pour le vin, l’art et les voyages pour Artémis (…) Enfin, nous possédons des actifs « sentimentaux », tels Le Point, le Stade Rennais et le Théâtre Marigny. Ce ne sont pas des actifs de luxe, mais ils ne sont pas destinés à être vendus. » (Le Figaro Économie, vendredi 28 juillet 2017). Voilà un univers bien éloigné de celui qu’a connu François Pinault lorsqu’il travaillait dans la scierie familiale à Trévérien (près de Dinan).
D’après le classement des 500 fortunes professionnelles de France (Challenges, 28 juin 2017), en 2017, François Pinault et sa famille occupaient la septième place avec 19 milliards d’euros. Une ombre au tableau, paraît-il : la marge. Elle n’est que de 3,8%. Le palmarès 2017 des 100 Français les plus riches (Capital, juillet 2017) place François Pinault à la 8ème place avec une fortune estimée à 12,35 milliards d’euros, soit une progression de 60,8% par rapport à 2016. Un mode de calcul différent explique certainement les variations entre les deux chiffres indiqués par Challenge (19 milliards) et Capital (12,35 milliards).
Pour le premier semestre 2017, Kering – avec ses 20 marques : Gucci, Yves Saint-Laurent, Puma, Bottega Veneta, Balenciaga, Alexander McQueen, Boucheron, etc. – enregistre une croissance exceptionnelle de son chiffre d’affaires : 7,3 milliards d’euros, ce qui donne un résultat net de 826 millions d’euros, soit une progression de 77,6%, d’après un récent communiqué du groupe (Le Figaro Économie, 29-30 juillet 2017).
Tout va bien puisque le chiffre d’affaires a atteint 7,3 milliards d’euros au premier semestre (+ 28,2%), ce qui permet à Kering d’escompter « signer une nouvelle année de croissance et d’amélioration de sa performance opérationnelle » (Les Échos, 28-29 juillet 2017).
Tout cela est bel et bon et serait formidable si François Pinault consacrait une partie – même faible – de son immense fortune à la Bretagne. Par exemple la création d’une société de participation destinée à entrer dans le capital – à hauteur de 10% par exemple – de PME oeuvrant dans le secteur industriel serait de la plus grande utilité. C’est ce qu’avait compris en des temps lointains Yves Rocher avec la Pardib (société de participations pour le développement industriel de la Bretagne). Cette observation s’adresse tout autant à Vincent Bolloré (fortune estimée à 7,7 milliards d’après Challenges et à 6,13 milliards d’après Capital)
Bien sûr, François Pinault intervient – vite et généreusement – lorsqu’une catastrophe frappe la Bretagne (incendie de la forêt de Brocéliande, naufrage de l’Erika, par exemple). Mais une action continue serait appréciée. Il n’y a pas que l’art contemporain dans la vie d’un Breton !
B. Morvan
Illustration : Logo Kering (cc)
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Une réponse à “François Pinault pourrait faire beaucoup pour la Bretagne”
Bien sûr, il y a toujours moyen d’en faire plus ! Mais François Pinault tout autant que Vincent Bolloré montrent quand même un véritable intérêt pour la Bretagne. Ce n’est déjà pas mal, l’enracinement n’est sans doute pas une qualité si répandue parmi les milliardaires. Je préfère donc voir le verre à moitié plein…