07/08/2017 – 06h45 Nantes (Breizh-Info.com) – L’étau se resserre autour des auteurs présumés du meurtre d’un jeune clandestin algérien de 22 ans, dans la nuit du 20 au 21 juillet 2017, dans le tramway à hauteur de l’arrêt Hôtel-Dieu. Egorgé, il était mort au bloc malgré les soins rapides des médecins de l’hôpital tout proche.
Comme nous l’expliquions alors, l’enquête s’oriente sur un différend lié au trafic de drogue auxquels se livrent quelques 200 à 250 clandestins originaires du Maghreb dans le centre de Nantes depuis plus d’un an. Ils ne dédaignent pas à l’occasion les vols à l’arraché et avec violence qui empoisonnent notamment la vie du marché de la Petite Hollande tout proche, le marché de Noël l’hiver, ou la vie quotidienne des riverains et des usagers du centre. Fin juillet, après avoir protesté en vain par le passé, ce sont les agents de la SEMITAN qui ont mené une action pour dénoncer la transformation de Commerce en « zone de non-droit » par les dealers et le refus de la maire socialiste Johanna Rolland de faire cesser cette situation et de rétablir l’ordre en plein coeur de Nantes.
Les enquêteurs de la PJ ont établi que ce sont quatre Tunisiens en situation irrégulière qui ont attaqué deux autres jeunes hommes, un Marocain âgé de 17 ans et un Algérien âgé de 22 qui a succombé. Juridiquement, le Marocain est un « mineur isolé étranger », si du moins il a bien l’âge qu’il déclare : près de la moitié des « mineurs isolés étrangers » arrivés en Loire-Atlantique en 2016 étaient en réalité majeurs. La Loire-Atlantique est aussi le premier département de métropole, hors Ile-de-France, pour ce type d’arrivées.
Trois des quatre Tunisiens ont été identifiés. Le premier, interpellé il y a plusieurs jours, a été mis en examen le 28 juillet pour ne pas avoir secouru la victime et hébergé les auteurs du meurtre. Deux autres ont été arrêtés et mis en examen ce 3 août: le premier, âgé de 20 ans, pour violences volontaires et complicité de meurtre; le second, âgé de 27 ans, pour avoir aidé l’un des auteurs à fuir la police et pour ne pas avoir secouru la victime ou tenté de mettre fin à la rixe.
Dans la mesure où tous trois sont sans domicile fixe connus, et qu’ils n’hésitent pas à décliner des identités fantaisistes et différentes chaque fois qu’ils sont arrêtés, ils ont été écroués. La police recherche toujours le dernier Tunisien en situation irrégulière, qui a tranché la gorge du jeune clandestin algérien.
Selon nos informations, plusieurs des protagonistes de l’affaire étaient déjà très défavorablement connus dans le cadre des trafics divers – vols, recels et infractions à la législation sur les stupéfiants – qui sont monnaie courante autour de la place du Commerce et de ses abords immédiats (rues de Gorges, Kervégan, squares Daviais et Fleuriot, places du Bouffay et Neptune…).
Une délinquance enkystée, désormais meurtrière, que la Ville de Nantes ne cherche plus à déraciner qu’en abattant avec elle les arbres qui la protègent ; c’est ainsi que les squares Fleuriot et Daviais seront remplacés à court terme par des immeubles. Quant aux aubettes de la station Commerce de la ligne 1, elles devraient bientôt être rasées. Ce qui conduirait surtout « les trafiquants à se déplacer, notamment vers le secteur Bouffay/Neptune qui est déjà bien pourri pourtant », confie un policier nantais. La cité des Ducs n’en a pas fini avec la délinquance…
Louis Moulin
Crédit photo : DR
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Une réponse à “Nantes. Clandestin égorgé dans le tramway : deux des protagonistes du meurtre arrêtés”
La municipalité nantaise a bien raison de couper les arbres, la nature est clairement criminogène. Sans même parler de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, voyez les quartiers « sensibles ». En quoi diffèrent-ils du centre-ville ? Ils sont en général mieux lotis : en moyenne plus vastes et mieux équipés que les taudis des vieux quartiers, ils disposent le plus souvent de parkings, de commerces de proximité, d’équipements sportifs, de dispensaires et de centres sociaux. Mais alors, pourquoi les dit-on « criminogènes » ? Ne cherchez pas : ces quartiers ont des espaces verts au pied des immeubles !