06/08/2017 – 08H00 Bouguenais (Breizh-info.com) – Véritable combinat rural à taille humaine, La Ranjonnière, à Bouguenais, associe ferme éducative, épicerie fine du terroir, centre de loisirs et restaurant. Ce dernier, Du coq à l’âne, bio et locavore autant que faire se peut, privilégie les produits du terroir avec des plats emblématiques comme le confit de lapin ou le croustillant de porc fermier. La carte du jour, agréablement diversifiée, propose une bonne demi-douzaine de plats et autant de desserts.
L’exécution est excellente. Si le lapin, savoureux, n’échappe pas à une certaine sécheresse, la moussaka de veau est moelleuse à souhait, le dos de cabillaud saisi juste comme il faut, l’assiette de saison diversifiée. Côté garnitures, riz et frites sont oubliés sans regret au profit de légumes goûteux, craquants et colorés. La présentation est sans chichis mais non dénuée d’élégance. Au dessert, une tarte au chocolat parfaite. Impossible en revanche de goûter le biscuit aux amandes avec crémet nantais, plébiscité au point d’en être épuisé. Il faut se rabattre sur le cheese-cake, la juteuse salade de fruits avec sauce chocolat ou le mille-feuilles, pas de regret, tout est bon. Le choix de vins au verre est honorable et le muscadet est mis en valeur.
Le cadre est rustique, comme il convient au concept du restaurant. La salle aménagée dans un ancien bâtiment de ferme est dépourvue de fioritures surajoutées : c’est dans l’assiette que l’action se passe. Idéale aux beaux jours, une grande terrasse de bois permet de déjeuner sous les parasols sur des chaises pliantes plus sympathiques que confortables. Le grand calme, 99 % du temps. Reste 1 % : ce restaurant perdu au fin fond de la campagne est en même temps dans l’axe de la piste de Nantes Atlantique, à moins de 500 mètres de là. Les avions en approche le survolent à basse altitude, train d’atterrissage sorti. On pourrait regarder les pilotes dans le blanc des yeux. Gênant ? Fascinant, plutôt, et de quoi épater les petits enfants ‑ et les grands. En tout cas, cette particularité contribue au caractère hors norme de cet établissement inclassable.
Côté prix, la maison ne brade pas son charme et ses talents. Le menu plat + dessert est proposé à 17,90 euros. Aux Pellières, « restaurant nature » de Baron-Lefèvre qui fait plus ou moins écho à Du coq à l’âne sur la rive droite de la Loire, en plus chic, c’est 15,50 euros, un ordre de grandeur qu’on retrouve couramment dans les bons restaurants du centre de Nantes. Le verre de muscadet est à 3,50 euros ; 2,50 euros aux Pellières. Mais ces prix relativement élevés n’empêchent pas les clients de revenir – hommage à la qualité de la table.
Le gros point noir, en réalité, c’est le service, vraiment calamiteux. Aux stagiaires, on pardonne volontiers quelques cafouillages pourvu qu’ils montrent de la bonne volonté. Mais notre homme ne semble s’intéresser ni aux clients ni à la cuisine. De quoi nuire assez vite à une réputation. Heureusement, un stagiaire est plus facile à transférer qu’un aéroport.
Du coq à l’âne, La Ranjonnière, 44340 Bouguenais. Téléphone 02 40 34 72 10. Ouvert le midi seulement, du lundi au vendredi. Il est prudent de réserver.
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