02/08/2017 – 09h00 Scrignac (Breizh-Info.com) – Septembre 2017 sera un évènement pour les passionnés d’histoire de Bretagne : c’est en effet à cette date que sortira « J’ai tant pleuré sur la Bretagne », biographie de l’Abbé Yann-Vari Perrot rédigée par Youenn Caouissin. Un ouvrage de 700 pages sur la vie, l’œuvre et le martyre de l’abbé Yann-Vari Perrot.
C’est le journal Ar Gedour qui en a révélé, en exclusivité, la parution avec en prime, une interview donnée au journal par l’auteur Youenn Caouissin ( voir ci-dessous). Recension par nos soins à suivre courant septembre.
Youenn Caouissin, pouvez-vous nous dire qui était l’abbé Yann-Vari Perrot, à qui est consacré ce livre ?
L’abbé Yann-Vari Perrot (1877-1943), a été incontestablement la plus grande figure bretonne du 20e siècle, aux sources du monde culturel breton, à la racine de bien des fruits encore actuels. Mais aujourd’hui encore, qui le sait ? Qui connaît l’abbé et son oeuvre ?
Dès le début de son sacerdoce, qu’il voyait comme un combat pour Dieu et la Bretagne, il sera calomnié par les ennemis de la foi et ceux de la Bretagne qui s’acharnaient à détruire tout ce qui faisait l’âme bretonne. Il sera placé sur la liste noire des anticléricaux les plus farouches : les jacobins de toutes obédiences, les franc-maçons, les libre-penseurs, les communistes et par la frange très progressiste de l’Eglise. Ses adversaires, durant quarante années, vont s’employer, non seulement à entraver son œuvre immense, mais aussi à accumuler sur sa tête un monceau de calomnies, le «tuant» d’abord moralement, en attendant les temps propices où ils pourront enfin le tuer physiquement.
Et c’est la Seconde Guerre mondiale, avec l’occupation et la résistance, stimulant des cortèges de haine qui vont donner l’occasion de l’abattre. Il sera assassiné par un tueur professionnel, qui, sous le couvert du patriotisme de la Résistance, exécutera un véritable contrat. En effet, l’homme avait été payé 10.000 francs de l’époque pour mener à bien sa sanglante mission. L’abbé Perrot sera assassiné le 12 décembre 1943, jour de la Saint Corentin, alors qu’il revenait de dire la messe dans la petite chapelle de saint Corentin de Toul-ar-Goaz en Scrignac (Diocèse de Quimper & Léon).
Mais n’est-il pas risqué de consacrer un livre à un sujet aussi sensible ? Tout n’a-t-il pas déjà été dit ?
Plus de 70 ans après ce crime crapuleux et sacrilège, considéré par la Résistance comme un acte hautement héroïque, l’abbé Perrot reste un « sujet brûlant » qui provoque les passions les plus controversées, et qui, hélas, ne sont que les répétitions de tous les clichés les plus usés et mensongers forgés par les communistes, inlassablement repris en boucle par tous ceux qui entendent parler d’un homme dont finalement ils ne connaissent rien.
N’en déplaise à beaucoup, aujourd’hui encore, tout ce qui existe d’authentiquement breton, tant dans les domaines culturels que religieux, remonte vers l’abbé Perrot. Il fut le phare et le fédérateur de toute une génération. Aujourd’hui, les Bretons qui revendiquent leur identité, leur culture, leur langue sont, en quelque sorte, ses héritiers, mais ils ne le savent pas. Les communistes qui l’ont assassiné savaient parfaitement quel homme était l’abbé : un chef, un meneur d’hommes, capable de « réveiller un peuple trop longtemps endormi dans ses complexes ». Il était dangereux et il fallait donc le faire taire. On n’assassine pas les êtres insignifiants, mais les hommes de caractère, les chefs. En cela, les communistes s’y connaissaient parfaitement.
Lire la suite de l’interview ici
Publication : septembre 2017, aux Editions VIA ROMANA
700 pages. Soixante photos et documents. Prix souscription AR GEDOUR : 34 euros, port compris pour toute commande avant parution. Fin de l’offre de souscription AR GEDOUR le 15/09/2017
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Crédit photo : DR
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6 réponses à “« J’ai tant pleuré sur la Bretagne » : le livre événement sur l’abbé Yann-Vari Perrot”
Cette biographie de l’Abbé Yann-Vari Perrot par Youenn Caouissin, fils de son secrétaire particulier, est l’ouvrage que nos compatriotes fidèles à l’esprit « Feiz
ha Breizh » attendent depuis de nombreuses années.
Poursuivant inlassablement le combat de son père Herri, pour la perpétuation du souvenir de cet homme de Dieu, et patriote breton hors du commun, nous ne doutons pas du contenu de l’ouvrage, en vue de sa réhabilitation aux yeux du grand public conditionné par la pensée unique et obligatoire.
Il parait cependant étonnant que ce livre écrit par un Breton, sur un Breton à l’aura incontesté sur le mouvement intellectuel et religieux de la première moitié du siècle dernier, n’ait pas trouvé une maison bretonne pour être publié ! A croire que le courage ne soit plus une vertu dominante chez certains de nos compatriotes qui font œuvre commerciale.
Un seul reproche toutefois destiné soit à l’éditeur VIA ROMANA soit à l’auteur : c’est la maquette de couverture qui n’est guère incitative à la lecture. Nous avons là une
présentation des plus vieillottes, avec des couleurs ternes, avec des larmes, certains
parleraient du style Saint-sulpicien dans le mauvais sens du terme, sans oublier le titre qui pourrait faire croire au lecteur non averti qu’il s’agit là d’un pavé de 700 pages de lamentations. Ce qui n’est pas le propre de la religion catholique
traditionnelle, bâtisseuse de cathédrales, à la générosité souriante, au sacrifice sans plainte et au combat transcendant.
A défaut de faire relier cet ouvrage, serai-je condamné à recouvrir cette maudite couverture de papier kraft, si sa maquette actuelle n’est pas modifiée ?
L’auteur ne parlant pas du tout breton, il n’a pu avoir accès qu’à des sources secondaires (traductions, témoignages en français…). Or, ce qui est le plus intéressant chez Yann-Vari Perrot, ce n’est pas tant sa vie que sa pensée et son œuvre littéraire qui ne sont accessibles qu’en breton.
Pour aller au cœur de ce qui faisait l’originalité de Y.-V. Perrot, il faut se pencher sur des sources primaires et lire ses articles dans Feiz ha Breiz, son Buez ar Sent ou ses pièces de théâtre. Ce qui manque cruellement à la bonne compréhension de qui il était, c’est donc une étude générale en breton sur l’œuvre de Yann-Vari Perrot.
Je lirai toutefois ce livre car elle devrait fourmiller d’anecdotes personnelles inédites sur le célèbre prêtre et l’auteur a une belle plume. Assez d’accord sur le style de la couverture qui fait vieillot.
Et qui vous dit, Piti Stoup, que l’auteur n’a pas fait le nécessaire pour traduire les textes bretons ? Je vous rappelle que le livre est basé sur une importante correspondance personnelle de l’abbé que vous n’avez certainement jamais lue (et pour cause puisqu’elle n’était pas accessible au grand public). Il ne s’agit donc pas de sources secondaires mais de sources premières.
Evitez donc les commentaires sans connaître l’ouvrage.
L’activité de Perrot était liée aux services secrets de l’armée allemande bien avant la guerre. Et ce n’est nullement par hasard que les armes livrées par les nazis, en août 1939, aux nationalistes bretons, par mer, et récupérées à Locquirec, se retrouveront dans la cache du presbytère de Scrignac. Les futurs SS bretons disposaient d’une clé que leur avait confiée l le curé, en leur précisant qu’ils pouvaient déposer là « tout ce qui leur plaira ».
Durant l’occupation, Perrot reçoit beaucoup, et pas n’importe qui. Les nationalistes bretons « les plus compromis avec les Allemands » sont des assidus. En novembre 1940, on y trouve le directeur du Bureau des questions raciales de la SS. Chargé de mission par Himmler, Joseph Otto Plassmann était accompagné du Dr Benning. Gerhard von Tevenar, agent de l’Abwehr et soutien incontesté du Parti National Breton (PNB) avant la guerre, se rend aussi à Scrignac. Encore plus significatif, s’il se peut, on y trouve, le 13 août 1942, un officier du S.D. de Rennes, Hans Grimm, accompagnant Debeauvais, chef nationaliste. Le déplacement d’un officier des services spéciaux SS de Rennes à Scrignac situe la place de Perrot dans le dispositif de la Collaboration.
A ces multiples liaisons s’ajoute encore celle du sinistre Kommando de Landerneau Qui comprenait plusieurs membres du PNB. Ceux-ci avaient pour mission de conduire les nazis dans leur chasse aux Résistants. Perrot était pour eux un vieux complice. Le presbytère de Scrignac était, on le voit bien, une véritable plaque tournante pour les occupants et les nationalistes qui s’étaient mis à leur service. C’est pour tenter de dissimuler ces faits que ceux qui se veulent les héritiers de ces nationalistes avaient lancé et entretenu la fameuse légende du curé abattu par les rouges. Ce qui est une absurdité totale. Pour s’en convaincre, il suffit de lire , sans œillères, l’histoire de la Résistance. Le nombre de curés et de militants catholiques engagés dans la lutte pour la liberté du pays, rouges, bleus et blancs mêlés, témoigne des choix majeurs de cette époque.
Et j’imagine, Monsieur le Dextre, que pour asséner de tels propos, vous connaissez parfaitement la figure de ce prêtre ? Que vous avez eu accès à sa correspondance privée ?
Parce que vos propos ne font que reprendre les discours habituels qui d’ailleurs ne se basent souvent que sur des dénonciations et non sur des preuves. Vous en avez ?
Vous dites de lire l’histoire de la Résistance ? Discutez même avec des anciens combattants, et vous verrez que finalement, tout n’est pas aussi simple que ce que vous assénez. Car vous racontez n’importe quoi.
Au-delà de ces questions, comme c’est habituellement le cas vous enfermez l’abbé dans le carcan de ces 4 années de guerre. Or le livre, à ce que présente l’auteur, dépasse ces 4 années pour découvrir la vie de l’homme, qui était avant tout un prêtre. Il a eu une vie avant ces 4 ans et elle est la plupart du temps laissée de côté pour rentrer dans les questions polémiques où chacun croit avoir raison. Or aucune lecture de la vie de Perrot ne peut se faire sans prendre en compte cette dimension sacerdotale.
Attendons de lire l’ouvrage…
C’est gênant ces 4 années de guerre, ça fait tache sur l’habit sacerdotal. Mais comptons sur Caouissin pour une bonne lessive …