23/07/2017 – 08h15 Carnac (Breizh-Info.com) – C’est la révélation française de cette saison estivale. Impossible de louper son titre, calibré pour l’été, Adolescente Pirate. Léa Paci a 20 ans mais elle possède surtout une superbe voix, souvent puissante, parfois fragile, à la limite de la fêlure. Une voix à l’image des 10 titres de son premier album Chapitre 1, sorti le 23 juin dernier.
Des titres pour l’été
Adolescente Pirate, divagation éthérée d’une « jeune fille de son âge » qui file la métaphore entre métropole ennuyeuse et plage ensoleillée. Cette pirate mélancolique qui voyage sans bouger sur un rythme entraînant ne laissera personne indifférent, surtout à l’heure de l’apéro, les pieds dans le sable.
Pour aller où, titre lancinant sur fond d’habillage qui rappelle presque la grande époque Boutonnat. Léa Paci ne sera jamais Mylène Farmer mais il y a quelque chose, dans la production de ses titres, qui rappelle cette grande époque.
« Sais-tu qu’aimer tue le peu d’innocence au fond de nos cœurs ? » questionne Léa, lascive, avant de se demander « où aller »…
A écouter sa jolie voix, on a envie de lui répondre qu’on prêt à aller partout, tant que c’est avec elle. Et tant pis pour l’innocence !
Sens unique est également une belle réussite musicale. Un symbole parfait de l’osmose entre la superbe voix de Léa Paci et les productions léchées qui l’accompagnent. Paroles mélancoliques et instrumentales éthérées et dansantes.
Tous les autres titres de son premier album méritent le détour. En cette période post-bac, mention TB à Mon IL, Adieu et à demain et Ne m’en veux pas. Mention Bien générale pour Chapitre 1.
Pour l’orientation post-bac, tout est dans le vert. Ne reste plus qu’à ne pas s’endormir sur les bancs de la fac et à transformer l’essai de ce premier album.
Léa Paci, de Julien Doré à Emma Daumas
Et qui dit premier album dit nécessairement comparaison. Un exercice complexe et périlleux que les artistes détestent généralement. Alors, on ne dira pas que Léa Paci nous fait penser à Julien Doré, que ce soit par ses paroles à la limite du yéyé et son utilisation très intelligente d’habillages sonores dans le vent mais restant élégants.
On dira par contre – ce n’est pas une comparaison – que certains de ses titres nous font étrangement penser à cette belle réflexion d’Emma Daumas à Olivier Bellamy, dans son émission Passion Classique. Après Star Academy, sa vie l’avait mené jusqu’au Brésil. Là bas, la chanteuse avait mis le doigt sur ce qui faisait la beauté de la musique locale : une « mélancolie joyeuse ».
Une mélancolie joyeuse, voilà ce qui caractérise parfaitement la musique de Léa Paci.
Parlant uniquement d’amour, la jeune femme mélange la fragilité et le spleen d’une époque sans ambition avec des rythmes enlevés qui rappelle qu’après la tristesse vient le plaisir, qu’après l’obscurité vient la lumière. Sol invictus, Léa Paci le sait, le soleil reviendra toujours. Et tant qu’elle continuera à chanter, il ne pourra que briller.
Alors, à l’été prochain Léa ?
NF
Crédit photo : Capture d’écran Youtube
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