21/07/2017 – 18h05 Nantes (Breizh-Info.com) – Samedi 22 juillet, le château des ducs de Bretagne accueillera la Nuit bretonne à Nantes. La décision de faire jouer des groupes proposant des sonorités orientales ainsi que des chants francophone a fait réagir un lecteur.
Un fest-noz et des concerts pour la Nuit bretonne
Pas question de laisser les danseurs bretons dans la poussière. Pour cette Nuit bretonne, un parquet sera ainsi installé dans la cour du château des ducs de Bretagne. Un élément indispensable aux danses bretonnes qui ravira tous les participants. Et ils sont attendus nombreux dès 18h30.
C’est d’abord la 5e promotion de Kreiz Breizh Akademi qui lancera la fête avant que le groupe Castor & Pollux « déambule dans l’enceinte du château dans un esprit fanfare » selon les organisateurs.
Ensuite, le groupe mi-écossais mi-breton Calum Stewart Trio.
A 20h50, Castor & Pollux remettront ça, mais en mode fest-noz cette fois-ci. Ils seront suivis pas le groupe nantais Oriaz, le chant a cappella d’Anne-Gaëlle Normand & Janick Péniguel.
Polémique sur les sonorités orientales et les chants francophones
Mais le programme ne plait pas à tout le monde. La décision de faire jouer la 5e promotion du Kreiz Breizh Akademi inquiète Yann (le prénom a été modifié), un habitué des rendez-vous bretons sur le pays nantais qui nous a contactés. En cause, l’annonce d’une musique bretonne aux sonorités orientales. « Je suis très inquiet. Une fois de plus, un rendez-vous breton va être mâtiné de sonorités extra-européennes, ici orientales selon les organisateurs. » Effectivement, le programme ne laisse pas de place au doute sur cette question : « De la musique bretonne aux sonorités orientales, le 5e collectif de Kreiz Breizh Akademi ou KBA pour les initiés, titille les cordes avec virtuosité autour du répertoire vocal de Basse-Bretagne. »
De quoi énerver cet amoureux de la culture bretonne : « Il est absolument insupportable qu’à chaque manifestation bretonne on trouve bon d’imposer des prestations qui, aussi belles qu’elles soient, dénaturent la culture bretonne. Les sonorités étrangères sont déjà bien assez présentes en Bretagne, notamment chez les jeunes. Pas la peine d’en rajouter dans des sanctuaires de notre culture qui est gravement menacée de disparition. Les seules sonorités étrangères acceptables dans un tel événement sont celles de nos frères celtes. Et les influences francophones sont tout aussi nocives que ces sonorités orientales qu’on veut nous vendre. »
Une remarque qu’un autre habitué de ces rendez-vous commente : « Ce genre de réaction intégriste existe dans nos milieux. Je les comprends d’une certaine manière. La culture bretonne est tellement menacée qu’il n’est pas illogique de voir avec méfiance tout ce qui provient de l’extérieur, que ce soit français ou encore plus exotique. Mais c’est une peur qui n’a pas lieu d’être, l’apport de nouvelles sonorités, de nouveaux rythmes est une chance pour la culture bretonne. Tant que ça reste dans des proportions correctes, c’est même quasiment nécessaire aujourd’hui pour coller à la nouvelle Bretagne et attirer de nouveaux publics. »
Interrogé sur ce débat, Pierre-François Parodi, chargé de la programmation culturelle du château des ducs de Bretagne, est clair : « Nous assumons pleinement le fait de choisir une culture bretonne largement ouverte sur le monde. A Nantes, ville portuaire du grand large depuis des siècles, c’est bien le minimum. »
Une polémique interne au milieu breton qui ne préoccupera sans doute pas les nombreux Nantais qui se rendront à cette Nuit bretonne samedi.
Horaire : 18h30
Tarifs – Entrée : 9€ / Détenteurs du Pass Château ou de la Carte Blanche, demandeurs d’emploi : 5€ / Gratuit – de 12 ans (réserver les places)
Pour réserver, cliquez ici.
NF
Crédit photo : Plindenbaum [CC BY-SA 3.0]
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7 réponses à “Samedi 22 juillet, Nantes au rythme de la Nuit bretonne… et orientale ?”
En général, les personnes qui jubilent à assimiler la culture bretonne à l’Afrique votent FN. J’ai mis un post-it sur le côté de mon écran d’ordi, à chaque fois que je lis sur Breizh-Info un commentaire pro-FN amalgamant bretons et africains je fais une marque au crayon.
J’en suis à 29 marques…
Ces gens ressentent un plaisir infini à dénigrer les Celtes. La seule explication que j’ai trouvé est le complexe d’infériorité qu’éprouvent les Français envers les Bretons du fait que les Bretons ont su conserver leur langue, leur culture et leur fierté.
La France est morte bien avant d’être née, elle est morte à Alesia. La France n’a toujours été qu’un zombie jaloux, en putréfaction.
J’ai bien ri !
Monique, celle qui rit quant on la…
Non, la France n’est pas morte à Alésia, car la France n’existait pas à cette époque (vous vous trompez de 15 siècles au minimum).
La Gaule aurait pu survivre à l’Empire Romain comme entité celtique, notamment avec l’apport et le soutien des Bretons qui détenaient à cette époque une puissance militaire importante. Mais les Gaulois n’ont pas pu redresser la tête et les Bretons ont dilué leur puissance en protégeant la Gaule contre les germaniques, ce qui a permis aux Anglo-Saxons de s’installer en Bretagne (sur l’île). Paradoxalement, c’est cette dilution qui a permis la création de la Bretagne continentale avec le soutien des forces militaires présentes sur le continent (seule entité continentale à résister aux Francs).
La France est morte à la Révolution Française avec la création de l’Etat-Nation… en prenant modèle sur Clovis (un Franc pour mémoire et non un Gaulois) qui a renié sa propre identité germanique (lois, langue et religion) pour s’assurer un pouvoir absolu sur le peuple…
La preuve, aujourd’hui un Français s’imagine qu’un Breton est également un Français comme hier il disait la même chose des Algériens, comme ils le disent également pour les migrants économiques après que ceux-ci aient passé 2 ans sur place…
Le risque pour les Bretons, c’est de suivre l’exemple français d’auto-destruction étant donné que c’est le modèle qui nous est imposé et dans lequel nous vivons pour l’instant…
Oui tout à fait, la « France » (Gaules gallo-latine : Gaules francique et occitane) est morte culturellement à la révolution bourgeoise jacobine ; enfin presque : Le processus s’est fait jusqu’à la fin de la première guerre mondiale (génocide de la paysannerie : voir monuments aux morts sur les places où on dansait autrefois – ce qui en dit long). Plus personne ne danse les branles,bourrées et rondes (sauf rares associations) dans les villages et quasi plus personne ne joue des instruments traditionnels (hautbois divers,vielles à roue,cornemuses régionales,accordéons,violons et flûtes,etc). Et rares sont ceux à connaître le répertoire musicale que l’on peut trouver dans multiples groupes folk des années 70 à aujourd’hui (Malicorne,Mélusine,etc) . Encore plus rares sont ceux à entendre les contes qui structuraient l’enfant à son passage à l’adolescence (comme les mythologies païennes structuraient l’adolescent à son passage à l’âge adulte dans l’antiquité tribale). Reste le terroir un peu en vogue actuellement, la France se résumant à la bouffe, sa culture d’élite et Paris. Les français étant déracinés à 95% (quantitativement et qualitativement) et en passe d’être submergés par des populations n’étant pas,eux ,coupés de leurs racines (abrahamiques) … ; la nature ayant horreur du vide.
Pour satisfaire tout le monde et dans un souci de juste réciprocité, on devrait rendre obligatoire un volet « musique celtique » dans tous les spectacles musicaux. Quant à la réaction de M. Parodi, elle est soit cynique soit, plus probablement, grotesque : la programmation culturelle officielle nantaise est au contraire de l’idée de « large ouverture » qu’il invoque. Elle est au contraire étroitement cadrée. Quand il est question de culture bretonne, l’objectif n’est jamais de la mettre en valeur mais au contraire de la relativiser et la métisser. Le public en demande, on lui en donne (il y a là un électorat à soigner), mais on en profite presque toujours pour la dégrader au passage.
Pour en revenir à M. Parodi, c’est lui qui avait interdit l’entrée du Tro-Breizh au château des ducs voici quelques années. Cet Aixois qui prétend avoir des idées sur la culture bretonne n’est d’ailleurs pas arrivé à son poste en raison de ses compétences culturelles mais pour des raisons purement politiques : il était précédemment directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault à la mairie de Nantes après avoir été secrétaire général adjoint de la mairie de Nîmes.
« coller à la nouvelle Bretagne et attirer de nouveaux publics »
La « nouvelle Bretagne » n’ a pas vocation à demeurer celte, les « nouveaux publics » n’ ont pas vocation à rester bretons. Vive le « progrès » et le grand mélange des identités, des races, des arts, vive la mondialisation et l’ homme hors sol interchangeable !
Ben voyez-vous, D-GAJ, cela heurte même un pro FN…
(effacez donc une marque)