10/07/2017 – 07h30 Madrid (Breizh-Info.com) – « Le Fascisme en Espagne : ses origines, son développement, ses hommes » : pour la première fois, un éditeur français (Ars Magna) vient de traduire les écrits de Ramiro Ledesma Ramos.
Le Fascisme en Espagne rend compte de l’ambiance politique du début des années 1930 dans la péninsule Ibérique. Une ambiance marquée par les assassinats politiques, la répression, l’incapacité des libéraux et des monarchistes, le laïcisme militant des partis de gauche et la montée aux extrêmes qui aboutit au Fronte Popular et à la Guerre d’Espagne. Le lecteur y découvrira les premiers pas de la Phalange espagnole des JONS, ses débats stratégiques et idéologiques, ses conflits internes et sa scission de 1935 suscitée par l’auteur de cet ouvrage.
En voici un extrait de la préface ci-dessous :
L’année 1931 est décisive dans la vie de Ledesma Ramos. Il a vingt-cinq ans et, par un revirement radical, ce qui est une prometteuse trajectoire intellectuelle se convertit en un activisme et un militantisme politique. Un grand intellectuel s’est-il mutilé au profit du caractère éphémère de la politique ? S’il n’avait pas choisi cette voie, le Ledesma Ramos philosophe serait peut-être aujourd’hui un personnage consacré dans les encyclopédies. Mais il n’en fut rien car Ramos avait été contaminé, comme tant d’autres de sa génération, par ce que Mussolini appela : « la maladie du XX° siècle », le fascisme.
Politiquement, Ramiro Ledesma Ramos comme doctrinaire est presque aussi important, et beaucoup plus connu, que pour sa fonction intellectuelle. Il assoit les bases de l’idéologie nationale-syndicaliste que font leurs, ensuite, la Phalange espagnole et, au moins de façade, le franquisme. Tout d’abord avec La Conquête de l’État (en 1931), un hebdomadaire aux profondes réminiscences malapartiennes, ensuite avec les Juntes d’offensive nationale-syndicaliste (JONS), Ramiro Ledesma Ramos tente de donner une forme politique à sa pensée philosophique (en 1932-1933). Durant la II° République Ledesma Ramos assoit les fondements idéologiques, donne les consignes, les mots d’ordre et les symboles, qu’il apporte avec lui à la Phalange de José Antonio Primo de Rivera, le fils du dictateur, lorsque fusionnent, en 1934, leurs formations politiques respectives.
Il est également intéressant de noter les relations que Ramiro Ledesma Ramos a avec les groupes non-conformistes français des années 1930 et l’influence qu’ils exercent sur sa pensée politique. Nous nous référons aux contacts avec les groupes Ordre nouveau, la revue Plan et tout le réseau d’intellectuels non-conformistes qui durant cette décennie innovent dans le monde de la culture et de la politique française. Aucun biographe de Ramos n’a encore étudié cette relation. Ledesma Ramos peut être considéré comme le représentant espagnol de ce courant que l’universitaire suisse Armin Mohler a appelé la Révolution conservatrice.
Le Fascisme en Espagne : ses origines, son développement, ses hommes – Ramiro Ledesma Ramos – Ars Magna (30 euros à commander ici)
Il est toujours particulièrement intéressant de découvrir la pensée d’un homme qui a payé de son sang son engagement révolutionnaire : en effet, arrêté peu avant le soulèvement franquiste de juillet 1936, Ramiro Lesdesma Ramos est détenu dans le Madrid républicain et le 29 octobre, exécuté, sans jugement préalable, par des miliciens du Front populaire et jeté dans une fosse commune à Aravaca, dans la banlieue de la capitale.
Un livre pour l’histoire, incontestablement.
Quelques citations extraites de la pensée de l’auteur :
« Notre patriotisme est un patriotisme révolutionnaire, social et combatif. C’est-à-dire que nous ne nous réfugions pas dans la Patrie pour calmer ou pour arrêter les élans de quiconque, mais pour agir, combattre et obtenir ce qui nous manque. »
« La vulgarité bourgeoise et parlementaire doit périr dans un piège efficace. Nos campagnes d’exaltation espagnole, d’anticapitalisme et de sentiers impériaux tendent à ceci : supplanter dans l’âme des gens les objectifs médiocres qu’on leur offre aujourd’hui, par d’autres de rayon plus étendu, plus adapté à la grandeur historique de notre peuple. »
« L’Espagne, par nature, essence et puissance, doit être candidate à l’Empire. Les phrases nationalistes sont ici des phrases impériales. L’Espagne est un pays de l’Univers, comme les lignes cosmiques d’Einstein. Ses routes font le tour du monde, comme nos glorieux navigateurs. À l’heure actuelle, face aux projets fédéralistes, il faut accentuer le caractère impérial que renferme le caractère espagnol. Que ce grandiose concept d’Empire soit le souffle efficace qui préside à l’union des régions autonomes.
Octroyer et permettre des autonomies régionales, oui, mais en échange de la reconnaissance par tous que la grande Espagne est matrice d’Empire. S’il y a encore des opinions craintives que la grandeur de ce vocable effraie, elles doivent être condamnées au silence, comme ennemies de l’authentique grandeur nationale. »
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Une réponse à “Ramiro Ledesma Ramos : Le fascisme en Espagne”
Selon la « pensée » de Ramiro Ledesma Ramos, n’importe quel indigène d’Amérique du sud ou d’ailleurs vivant dans un pays conquis par l’Espagne est un compatriote espagnol. Sa « pensée » est en cela similaire à celle de Jean-Marie Le Pen, qui considère tous les Algériens comme des compatriotes français. Cette « pensée » impériale est le poison qui irrigue tous les partis politiques de dégénérés tels le Front National. Aujourd’hui plus que jamais ce rêve de société bigarrée, dont le premier avatar fut le funeste empire romain, s’étendant des deux côtés de la méditerranée, doit être combattu avec force. Le cancer de l’universalisme gréco-romain doit être stoppé. Plus jamais ça.