06/07/2017 – 07h45 Rennes (Breizh-Info.com) – « Bonjour, je voudrais prendre rendez-vous avec le docteur Dupont mardi après-midi. », « Bien sûr, vous serez reçu(e) par son remplaçant ». L’été approche et les Français vont de plus en plus entendre cette phrase en prenant rendez-vous avec leur médecin. Mais qui est ce remplaçant inconnu ? Le point avec ReAGJIR, le syndicat qui rassemble et représente les jeunes généralistes (remplaçants, jeunes installés et chefs de clinique).
Qui est le remplaçant ?
Commençons par le début : comme son nom l’indique le remplaçant remplace un médecin installé pendant son absence. Il n’est pas stagiaire. Il est reconnu par le conseil de l’Ordre des médecins comme capable d’exercer. Le remplaçant exerce sous sa seule responsabilité, en lieu et place du remplacé. Il doit lui aussi respecter le code de déontologie médicale et aucun lien hiérarchique ne lie les deux professionnels. À noter que le médecin remplacé ne doit pas avoir d’activité autre pendant la période du remplacement.
Il existe deux types de remplaçants :
- Les médecins titulaires du diplôme d’Etat et inscrits au conseil de l’Ordre.
- Les étudiants en médecine titulaire d’une licence de remplacement, valable un an. Ces étudiants, en fin de cursus, sont tous inscrits en 3ème cycle et ont déjà effectué 3 semestres d’internat dont un chez un généraliste.
De ce fait, le statut du remplaçant peut être multiple : interne remplaçant, remplaçant thésé ou non thésé, retraité remplaçant, etc.
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Pourquoi mon médecin a-t-il recours à un remplaçant ?
Libéraux ou salariés, tous les médecins ont à un moment donné besoin d’être remplacés, que ce soit pendant leurs congés, un arrêt maladie, une formation ou encore un mandat politique. « Quelle que soit la raison qui fait qu’ils ne peuvent pas être présents auprès de leur patientèle pendant quelques jours ou quelques mois, avoir recours à un remplaçant permet aux médecins d’assurer une continuité des soins à leurs patients ! », explique le Dr. Sophie AUGROS, Présidente de ReAGJIR.
Ils sont aujourd’hui 7132 médecins généralistes remplaçants (Source : Atlas de la démographie médicale 2016 du CNOM) qui remplacent en moyenne, selon l’étude Remplact 3 qui analyse leur activité, 6 médecins. Leur moyenne d’âge est de 31 ans et il s’agit majoritairement de femmes, qi peuvent utiliser un outil dédié, RemplaFrance, permettant de trouver les besoins spécifiques sur tel ou tel territoire donné.
Le remplaçant, un futur installé
« Le remplacement est une expérience riche et précieuse qui permet aux jeunes médecins de s’approcher au plus près du quotidien de leur métier, sans avoir à monter une structure. », précise le Dr. Sophie AUGROS.
Le remplacement permet aux jeunes médecins d’assurer la continuité des soins, de rencontrer et de suivre des patients, de se familiariser avec un territoire. Il s’agit d’un tremplin vers l’installation dans la mesure où, en diversifiant ses premières expériences, le médecin s’installera en ayant connaissance du terrain et en sachant que cela correspond à ses attentes (exercice seul ou à plusieurs, libéral ou salarié, etc.).
« Dans notre étude Remplact 3, nous mettons en avant un fait : le remplacement est un exercice intermédiaire entre formation et installation. Pour bon nombre de médecins, il fait partie intégrante du processus. Les chiffres du CNOM révèlent d’ailleurs que 39% des médecins remplaçants sont âgés de moins de 40 ans et susceptibles de s’installer d’ici trois ou quatre ans. », ajoute le Dr. Sophie AUGROS.
« J’ai effectué des remplacements en libéral lors d’une année de césure en 2011-2012 : j’ai alors vu comment je ne voulais pas exercer (exercice seul, sans limite d’horaires, ou exercice « tiroir-caisse », etc.). J’en ai tiré des enseignements pour la suite. J’ai réalisé que mon exercice dépendrait de mes propres choix : c’est tellement varié qu’il faut savoir où l’on veut aller pour mener sa barque. Il ne faut pas seulement suivre le courant. […] Enfin, j’ai fait 2 années de remplacement en libéral en 2014 et 2015 (environ 20 cabinets différents) sur le bassin d’Annecy. C’est avec ce bagage que l’envie de m’installer s’est forgée. […] Même si je n’ai que peu de recul sur cette installation, j’espère que vous aurez compris le message principal : c’est passionnant. Après mon parcours, je n’envisage pas de pratiquer la médecine générale autrement qu’en libéral, au plus proche des patients, comme médecin de famille. […] », témoigne Clément D., médecin généraliste en Haute-Savoie.
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