03/07/2017 – 06h45 Vannes (Breizh-Info.com) – Samedi 1er juillet, le président de la République, Emmanuel Macron, a inauguré la ligne LGV qui rapproche Paris de la Bretagne. Dans le même temps, une vingtaine de manifestants ont tenu à rappeler, à Vannes, que la Bretagne n’était pas à vendre.
Emmenés par Bertrand Deléon, militant indépendantiste breton de longue date, ces derniers ont rencontré Mme Bénéat-Chauvel, responsable de l’agence immobilière du même nom, pour lui expliquer l’objet du rassemblement « La Bretagne n’est pas à vendre ! » / « Breizh n’emañ ket e gwerzh ! » qui se tenait devant cette même agence.
En effet, le même jour, cette agence inaugurait une campagne d’affichage très offensive – profitant de la fièvre ambiante autour de la LGV Paris > Bretagne – représentant la tour Eiffel au cœur de l’intra-muros vannetais avec un slogan pour inciter les Franciliens à acquérir des biens immobiliers dans la région de Vannes.
L’action a touché des passants, puisqu’il est vrai que le sud de la Bretagne est déjà très touché par la spéculation immobilière : dans des communes comme Damgan, 80 % des maisons gardent les volets fermés l’essentiel de l’année.
« La LGV, notre mort, l’exil forcé de nos enfants.»
Pour ces manifestants, qui ont également distribuer des tracts, « la LGV financée en grande partie par les Bretons, hors de la Bretagne historique, a pour effet de renforcer un centralisme facteur de désastre social, de chômage et d’exode : les forces vives de la Bretagne partent trouver du travail à Paris et les Parisiens s’installent massivement. Ce phénomène est accéléré par la montée du prix de l’immobilier. Nous avons financé notre caveau funéraire et les agences immobilières s’enrichissent de notre agonie, avec l’appui des élus.»
Et Bertrand Deléon de poursuivre : « Il faut plus de 4 h. pour relier Brest à Nantes par le train, nos axes de communications routiers internes au territoire sont encore en travaux, voire à leurs balbutiements. Nous pourrions bénéficier aussi de liaisons ferroviaires et routières Nord-Sud au sein de l’Europe mais il n’en n’est rien. Pourtant, la position de la Bretagne est privilégiée sur l’arc atlantique : nous passons à côté d’opportunités en termes d’emploi à cause d’intérêts bien éloignés de ceux des Bretons. Le seul souci étant de transformer notre territoire en une vaste station balnéaire littorale et d’y générer une économie de dépendance et de précarité de l’emploi liée au tout-tourisme.
Les agences immobilières encouragent une colonisation de la Bretagne, la perte d’une identité et la mort économique. Voudrez-vous êtes encore les larbins des Franciliens ? De toute façon, si vous n’acceptez pas, il y aura toujours des travailleurs pour vous remplacer, le monde est vaste.
De nombreuses nations du monde s’organisent pour résister à la loi du marché de l’Etat dominant : des voisins européens Corses, Basques ou Catalans jusqu’à de nombreux pays d’Afrique. ».
Outre le fait de dénoncer cet état de faits, trois propositions sont faites par les militants indépendantistes bretons :
- La priorité d’embauche pour les résidents bretons, les membres de leurs familles expatriées et toute personne extérieure, conjoint-e-s ou s’engageant clairement à œuvrer pour l’emploi ou l’identité bretonne ;
- La création d’un statut de résident permanent pour limiter la spéculation immobilière et permettre aux actifs de se réapproprier nos villes et villages.
- L’arrêt du financement des transports publics franciliens d’une part (dont le montant permettrait de développer nos réseaux) et des transports au profit de Paris, comme la LGV, d’autre part.
Des thématiques qui trouvent un écho croissant chez une partie de la jeunesse bretonne, qui ne voit aucun avantage à ce rapprochement entre Paris et la Bretagne.
Lettre aux imbéciles qui se réjouissent de la LGV Paris > Bretagne [Tribune libre]
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3 réponses à “LGV Vannes. Des manifestants rappellent que « la Bretagne n’est pas à vendre »”
Tout ça pour permettre aux bobos de la banlieue ouest de quitter Paris infesté par les migrons. La Bretagne est déjà surpeuplée et ravagée par les bipèdes, stop !
Vous avez raison, lorsqu’on voit, près des côtes, toutes ces maisons secondaires fermées tout l’hiver, on ne peut s’empêcher aux jeunes Bretons qui ne trouvent plus de terrains à construire près de leur lieu d’origine, ou alors à des prix exhorbitants. Il y a longtemps que la Bretagne aurait dû protéger ses terres en utilisant le droit de veto !!!!!!
Ben oui, l’idée c’est de travailler à Paris pour les salaires puis de fuir l’ambiance et les nouveaux européens (qui sont notre chance) en venant s’aérer en Bretagne…
Mais pour les Bretons qui font le choix de développer leur pays, il n’y a que des bâtons dans les roues : peu de développement des infrastructures routières et ferroviaires domestiques, aucun projet économique ambitieux…
(Se souvenir qu’Ubisoft, groupe international breton et privée, n’a jamais réussi à obtenir le soutien des politiques pour développer les écoles d’ingénieur en numérique alors que la Californie et le Québec lui font des ponts en or… Au nom de la France, pas de ça en Bretagne…)
L’avenir est aux déculturés, sans lieu d’attache, sans identité…. mais si possible fortuné….
L’avenir de la Bretagne, c’est d’être uniquement un paysage pour ressourcer ces déculturés….
Pour l’instant les Français qui nous visitent sont globalement de type européen, dans quelques années ils correspondront au nouveau visage du Français (sachant qu’entre métis, on fuit toujours le plus bronzé que soit… voir le Brésil, Antilles et Guyane pour comprendre…) donc le mouvement à un bel avenir devant lui…
Enfin, les Bretons sont d’accord de disparaître, ils votent PS et FN…. et maintenant le parti unique du grand timonier Macron…
Le Français n’existe déjà pratiquement plus… le Breton ne peut pas rester plouc….!