Décidément, l’arrivée de la Ligne à Grande Vitesse en Bretagne n’en finit pas de susciter des initiatives. Et des dépenses. Cette ligne a pour but de mettre les villes de Rennes et de Paris à 1h25 en train, contre 2h10 à l’heure actuelle. L’ouverture aux voyageurs est prévue pour le dimanche 2 juillet.
Une inauguration qui attire du monde
Son inauguration le 1er juillet prochain semble mobiliser toutes les énergies en Bretagne. Emmanuel Macron sera même présent pour le lancement de la ligne. Au total, plus d’un millier de convives devraient être présents, dont notamment Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères mais surtout président officieux de la région administrative de Bretagne. De nombreux élus du département d’Ille-et-Vilaine et de la région seront également de la partie. Enfin, le président de la SNCF Guillaume Pépy fera aussi le voyage.
« Vous rêvez de quitter Paris ? »
Tandis que jusqu’alors le tapage médiatique autour de cette accélération du TGV entre Paris et la Bretagne n’était le fait que des institutionnels, région Bretagne en tête, voilà qu’à présent les entrepreneurs bretons se mettent, eux-aussi, à faire les yeux doux à la métropole d’Île-de-France.
Ainsi, après la campagne lancée par le Conseil Régional qui avait pour thème « Passez à l’Ouest » et qui s’est notamment concrétisée par un affichage massif dans les stations de métro parisiennes, c’est la campagne « Bossez à l’Ouest » qui fait parler d’elle. Le projet est cette fois lancé par le club TGV Bretagne, composé des 4 clubs de la région administrative. Il existe un club par département, la Loire-Atlantique, département pourtant le plus dynamique de la Bretagne historique, étant une nouvelle fois mise à l’écart par le Conseil Régional.
L’objet des clubs TGV est de « rassembler les bonnes volontés ». L’initiative est financée par la SNCF et le Conseil Régional et se matérialise par de la communication sur les réseaux sociaux et des supports papier. Certaines sociétés bretonnes, à l’instar d’Armor Lux, ont pris part à cet affichage.
Plus généralement, les clubs TGV sont ouverts aux décideurs publics et privés : élus et représentants des collectivités, acteurs du monde économique, enseignants, chercheurs, universitaires, acteurs du monde touristiques, représentants des associations culturelles et sportives.
Quels intérêts réels ?
Avec de tels moyens médiatiques déployés et un investissement d’1,1 milliards d’euros de la part du Conseil Régional de Bretagne pour la réalisation de la LGV (sans compter les dépenses de communications et de publicité, bien entendu), les contribuables bretons qui, dans leur grande majorité, ne se déplacent pas quotidiennement à Paris, pourraient bien se poser des questions quant à l’efficience réelle de cette ligne.
Un gain de temps de 45 minutes qui prend des airs de révolution économique quand, dans le même temps, les trajets intra-Bretagne via les trains régionaux sont d’une durée affolante, à tel point qu’un voyage Brest-Nantes ou Carhaix-Rennes est plus rapide par la route.
Par ailleurs, il est assez paradoxal d’entendre à longueur de temps les élus et les principaux acteurs économiques bretons évoquer cette fameuse « ouverture » bretonne sur le monde alors que ces derniers concentrent tous leurs efforts à rendre la Bretagne davantage dépendante d’une seule ville : Paris.
Quid de notre façade maritime et de nos ports de commerce dont, à l’exception de Nantes Saint-Nazaire, aucun ne figure dans les dix premiers ports français ? Quid d’un schéma aérien concerté et cohérent entre les aéroports bretons vers les centres européens majeurs ?
Enfin, l’appel aux habitants de la région parisienne, à travers cette campagne de communication, à venir vivre et travailler en Bretagne résonne comme une mauvaise plaisanterie alors que le chômage a de nouveau augmenté dans la région administrative au mois de mai (+0,8%). Un appel qui aura aussi des conséquences sur l’immobilier breton, comme nous l’évoquions ICI.
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2 réponses à “LGV. « Bossez à l’Ouest », quand Paris fascine les décideurs bretons”
C’est super-pratique. Avec la ligne à grande vitesse, le préfet n’a même plus besoin d’habiter sur son lieu de travail, il peut rentrer à Paris tous les soirs.
Ou encore, si la LICRA vous fait un procès au tribunal de Rennes suite à des commentaires sur internet, elle peut vous envoyer son avocat en début d’après-midi, et dès 19H, il sera de retour à Paris pour dîner chez lui. Épatant ! Ça vaut largement un ou deux milliards d’euros payés par les Bretons.
Les convives invités, Le Driant et consorts sont ceux qui ne paient pas le TGV de leur poche cela est une vaste supercherie et un grand gaspillage, mais en Bretagne tout est possible !!!!