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Restriction d’eau et bouches à incendie ouvertes : hypocrisie et impuissance de l’État

28/06/2017 – 6h45 Rennes (Breizh-Info.com) –  Avec la canicule qui a sévi sur une bonne partie de la France la semaine dernière, l’état des réserves en eau s’est dégradé et les restrictions d’eau se multiplient. Au 26 juin 2017, 38 départements ont pris des arrêtés d’interdiction partielle ou totale, soit 9 de plus en une semaine. En Bretagne, les Côtes d’Armor, le Morbihan et l’Ille et Vilaine sont en alerte jaune, la Loire-Atlantique en alerte rouge.

Des alertes qui entrainent des restrictions obligatoires pour les particuliers mais aussi pour les agriculteurs ou les professionnels. Pendant ce temps, les autorités ferment les yeux sur l’ouverture sauvage de bouches à incendie dans certains quartiers qui se transforment – comme à Rennes – en piscine géante.

Dans le concret, l’alerte jaune décrétée par la préfecture oblige à la réduction des prélèvements à des fins agricoles inférieure à 50 % (ou interdiction jusqu’à 3 jours par semaine), couplée avec des mesures d’interdiction de manœuvre de vanne, d’activité nautique, interdiction à certaines heures d’arroser les jardins, espaces verts, golfs, de laver sa voiture…

L’alerte rouge (crise) qui touche la Loire-Atlantique notamment entraîne l’arrêt des prélèvements non prioritaires y compris à des fins agricoles. Seuls ceux permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité).

L’Ille et vilaine connait sa 2e année la plus sèche depuis 60 ans. 2018 pourrait connaître des ruptures d’eau potable si les pluies ne tombent pas. Pour l’éviter, les habitants sont appelés à restreindre leur consommation. Les habitants, dont la consommation est d’environ 130 litres par jour et par personne, sont appelés « au civisme et à adapter leurs usages à la pénurie » par Yannick Nadesan, président du syndicat de l’eau du bassin rennais.

Un arrêté préfectoral de restriction de la consommation est d’ailleurs en vigueur jusqu’en octobre prochain,

Ce qui n’a pas empêché il y a quelques jours, dans le quartier de Maurepas à Rennes, des jeunes d’ouvrir les bouches à incendie – avec toutes les conséquences en terme de surconsommation  d’eau et de mise en danger de la vie d’autrui en rendant inaccessible ces outils pour les pompiers – avec quasiment la bénédiction de la ville de Rennes comme en témoigne la réaction d’Emmanuelle Rousset, adjointe à la maire, également élue du quartier de Maurepas qui déclarait à propos du quartier transformé en piscine géante   « Je suis passée dans le quartier, ça se passe plutôt bien même si ce n’est pas réglementaire . Les jeunes ont eu l’idée de remplir une piscine gonflable, car il fait chaud et tout le monde ne peut pas aller à la piscine municipale. Le tout se déroule dans une ambiance conviviale. Petits et grands, garçons et filles, ils se surveillent ensemble. Les jeunes puisent de l’eau à partir de la borne à incendie, mais ils ferment ensuite. Il n’y a pas un gaspillage démesuré. Et le soir, ils ne s’éternisent pas, ils vident leur piscine. ».

Les agriculteurs et les citoyens confrontés aux arrêtés préfectoraux – et donc à des sanctions en cas de non respects de ces derniers – apprécieront le deux poids deux mesures.

Bertrand Plouvier, élu (LR) de l’opposition, avait fustigé l’attitude de l’élue : « Au moment où la ville affiche officiellement sa volonté d’économiser les ressources , elle ne condamne pas le gaspillage et ces comportements anticiviques. On ne sait si l’attitude de la ville relève du laxisme ou de l’incompétence ! Mais en tout cas, sa responsabilité resterait néanmoins entière en cas de problèmes. Maurepas est l’un des rares quartiers de la ville à bénéficier d’une piscine et que la municipalité a mis en place une tarification solidaire via le dispositif sortir.».

Martin, étudiant à Rennes et habitant de Maurepas, ironise quant à lui sur « ces élus qui vont évoquer la faim et la soif dans le monde, nous demander de mettre la main au portefeuille, et ensuite accepter sans sourciller, pour acheter la paix sociale, ce type de comportements intolérables.»

Selon le groupe Veolia, qui distribue l’eau de 150 communes autour de Paris, les ouvertures sauvages, pour la journée du mercredi 21 juin, ont été «d’une ampleur non connue à ce jour». Pour cette seule journée, où les températures ont atteint localement 37 degrés, «environ 500 appareils» ont été ouverts. «Le volume d’eau distribué a augmenté de près de 50%», entraînant la perte de 150.000 m3, indique le syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF). L’équivalent de 60 piscines olympiques. En moins de quatre semaines, «600.000 m3 d’eau ont été gaspillés en Île-de-France», précise Veolia. Cela représente 240 piscines olympiques.

A ce jour, les seules poursuites pénales engagées l’ont été contre des individus qui avaient tabassé un homme qui avait cherché à empêcher ces « jeunes » d’ouvrir les bouches à incendie.

Le « Vivre ensemble », ce n’est manifestement toujours pas pour aujourd’hui …

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Restriction d’eau et bouches à incendie ouvertes : hypocrisie et impuissance de l’État”

  1. Gillic dit :

    Certains ont tous les droits !!!! Devinez les quels …………….

  2. alaintassin dit :

    Vous avez dèjà vu des lois appliquées en France?Si vous êtes Français de souche la vous ni coupez pas;mais les autres!!!…Seul un gouvernement vraiment Français pourrait remédier à ce problème.,mais cela n’est hélas pas pour demain!…………………………

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