Un singulier bateau est sorti des bassins de Saint-Malo lundi 26 juin au matin puisque l’Energy Oberver, le premier navire autonome en énergie et propulsé à l’hydrogène, a pris la mer vers Paris pour son escale d’inauguration.
Le navire de demain ?
L’ancien catamaran de Peter Blake, vainqueur du Trophée Jules-Verne en 1994 sous le nom d’Enza New Zealand, ne pensait certainement pas connaître une nouvelle vie. Construit en 1983, le bateau est désormais la vitrine de l’innovation énergétique en mer.
Depuis près de deux ans, ce n’est pas moins d’une soixantaine de personnes qui se sont affairées pour mener à bien la transformation de cette ancienne gloire de la course au large. Baptisé à présent Energy Observer, le catamaran est le premier navire totalement autonome en matière d’énergie et ce, sans émission de gaz à effet de serre ni rejet de particules fines.
Cette autonomie est obtenue à partir de l’hydrogène extrait de l’eau de mer, accessoirement l’élément chimique le plus présent sur la planète. Pour réaliser cette extraction, deux moteurs électriques feront offices d’hydrogénérateurs. Ces moteurs seront alimentés en électricité produite par divers moyens : 130 m² de panneaux photovoltaïques et deux éoliennes. Pour la navigation de nuit, en l’absence du soleil, des piles à hydrogène prendront le relai.
Autre moyen de propulsion, une aile de kite de 50 m² élaborée par le navigateur Yves Parlier viendra mettre le vent à profit. Lorsque le vent sera au portant, l’aile, gérée par un pilote automatique, décrira des huit dans les airs afin d’améliorer sa force de traction.
Des escales françaises pour débuter
Le catamaran de 30 m de long pour 12,80 m de large navigue actuellement vers sa première escale à Paris, à une vitesse de croisière de 8 nœuds. Avec le navigateur Victorien Erussard à sa barre, l’Energy Observer doit toucher les quais de Seine le 5 juillet où il sera accueilli et baptisé par le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, ainsi que par la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Par la suite, le bateau est censé enchaîner les escales et mettra le cap au Nord vers Boulogne-sur-Mer avant de redescendre sur Saint-Malo. Il s’amarrera à la fin du mois d’août à Cherbourg puis il sera visible à Nantes et Bordeaux avant de conclure l’année dans le port de Monaco.
La ballade européenne en 2018/2019 puis mondiale est prévue pour durer six ans avec pas moins d’une cinquantaine de pays visités. Le temps de parfaire la solution énergétique et d’analyser les pannes.
VL
Crédit photos : Wikimedia (cc)
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