Après les élections : la Bretagne dans l’ornière [Tribune libre]

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Suite au second tour des législatives, la phase électorale touche à sa fin. Après de longs mois marqués par un temps politique accéléré, l’heure est désormais au constat. La Bretagne n’a rien eu a gagner dans cette élection présidentielle. Elle a simplement perdu du temps, une fois encore.

L’esquisse d’un début de fédéralisme ou les problématiques dites « régionales » furent totalement absentes des débats et programmes. Des candidats de la gauche radicale jusqu’aux fous furieux de l’unité française façon Asselineau- Le Pen, l’offre politique fût d’une médiocrité crasse, mais non surprenante. Le débat de l’entre-deux-tours voyait le Front national se présenter comme le camp des patriotes face au camp des mondialistes.

Mais de quels patriotes était-il question ? De ceux de L’Europe aux Cents Drapeaux tant rêvée par Fouéré et Mabire et qui exhausserait en partie les aspirations du nationalisme breton ? Évidemment non ! Il s’agissait plus que jamais des patriotes français. L’axe Paris-Alger-Pointe-à-Pitre dans sa version Frexit. L’alliance du béret/baguette et des couscous/mafés pour sauver la francophonie et l’assimilation.

Maintenant la farce terminée, où en est donc l’idée bretonne ?

Un complexe d’infériorité qui mène à l’abîme

Ce qu’il reste de peuple breton, si tant est qu’il n’est pas déjà disparu, ne déroge pas à sa réputation de loyaliste : les Bretons se plient aux injonctions de leur maître. Et le maître, c’est Paris. L’échine courbée par des décennies d’humiliations à répétition, le Breton tente, bien en vain, de répondre aux exigences du patron. Tel un esclave abruti de fatigue courant derrière le carrosse.

Paris veut davantage de multiculturalisme pour éviter ce si menaçant repli identitaire ? La Bretagne actionne ses associations, festivals subventionnés, journaux papiers et télévisés pour rattraper son retard.

Paris explique qu’il faut se mettre en marche pour écrire une vraie-fausse nouvelle page de l’ère politique française ? Les Bretons se démarquent en votant plus qu’ailleurs pour Emmanuel Macron et en faisant réélire largement un Richard Ferrand enlisé dans les affaires. Une réélection dans une circonscription où, pour reprendre le verbiage du nouveau président, il y a plus d’illettrés que de créateurs de start-up. Il avait raison, semble-t-il.

Paris veut accroître son emprise sur cette France périphérique dont l’éloignement géographique était le dernier espoir de survie ? Les élus bretons, par l’intermédiaire de ce Conseil régional qui fait plus office de préfecture que d’un lieu de décision, se précipitent joyeusement pour mettre notre vieux promontoire atlantique à 1h30 de la fournaise françafricaine et des chances en tout genre qu’héberge l’Île-de-France. Un Conseil régional qui s’offre même le luxe d’une campagne de publicité ridicule à destination du métro parisien sur le thème du « Ici aussi ». À croire que les 1,1 milliards d’euros déjà déboursés par cette région Bretagne fantoche pour cette mascarade ferroviaire ne suffisaient pas. Quand l’élève veut à tout prix dépasser le maître.

Mais que les élus bretons se rassurent : « Ici aussi on a des dealers, des viols et des salafistes ». Nous sommes en bonne voie pour rattraper notre retard.

C’est ainsi que la Bretagne, souvent peureuse et toujours honteuse, n’en finit pas de se contorsionner pour ne plus du tout être elle-même. Telle une grand-mère culpabilisant de ne pas comprendre un mot d’un morceau de rap devant ses petits-enfants de la ville, le Pays breton applique au mieux les conseils/consignes de la République française : abandonner son identité charnelle et ses traits de caractères ethniques et linguistiques afin d’épouser cette nouvelle citoyenneté, contrat social abstrait où l’enracinement dans un terroir et dans une lignée de sang est désormais considéré comme le pire des crimes.

Cette attitude de soumission est une fatalité ? Absolument pas ! Tandis que nous allons nous noyer sans aucun doute dans cette posture du docile heureux, certains prennent le contre-pied ailleurs en Europe.

Corses, Hongrois, Flamands pour inspiration

Les Corses s’organisent en créant des forces politiques crédibles et pragmatiques tandis que la jeunesse nationaliste pénètre dans les différents corps de la société. Des bancs de l’université à la culture en passant par les stades de football, toute tribune est bonne à prendre ! Ces avancées notables sont bien entendu favorisées par le maintien d’une société traditionnelle et clanique, assurant une transmission des valeurs et le poids de la responsabilité sur les épaules des plus jeunes sous le regard des anciens. L’épisode des pompiers attaqués à Ajaccio est là pour le démontrer. Et en Bretagne ? Que sont devenues nos traditions et nos clans celtes tant vantés dans les parcs à touristes ?

Les Hongrois, pour leur part, ne se préoccupent pas davantage du qu’en-dira-t-on. Malgré une bonne partie de la classe politique européenne résolument hostile aux mesures prises par Victor Orbán, le gouvernement hongrois tient bon et a encore récemment affirmé sa volonté de poursuivre une politique très ferme sur l’immigration, soutenu par une population pour le moins conservatrice. Des dirigeants déterminés et un peuple conscient de son identité et des dangers qui pèsent sur celle-ci peuvent tenir un rapport de force. Dans le même temps, nous autres, ne sommes même pas capables d’exiger du gouvernement d’un état en voie de tiers-mondisation l’enseignement, même facultatif, du breton dans nos écoles ou l’intégrité du Pays dans ses frontières historiques.

Quant aux Flamands, ils sont à bien des égards un bon exemple de repli identitaire assumé. Malgré une situation géographique compliquée dans un espace soumis à de puissants flux migratoires, ils résistent. Et se communautarisent. Très souvent critiqués dans les médias français et wallons, la Wallonie n’étant ni plus ni moins qu’une excroissance de la France métissée et socialiste, la Flandre n’en a que faire ! Racistes ou arriérés ? « Peu importe », répond-elle. Les flamands ont, contrairement aux bretons, tirés les leçons de la situation chez leurs voisins wallons, similaire à celles des métropoles françaises. Avec le flamand, langue très proche du néerlandais, comme meilleure barrière pour l’obtention d’un logement ou d’un emploi. Une majorité de flamands n’hésitent d’ailleurs plus à renier Bruxelles, ville cosmopolite et déracinée ayant tourné le dos à son identité flamande pour devenir une métropole ouverte sur le monde. Une ouverture récompensée à Molembeek.

Communautarisme et réseau

Revenons à nos intérêts bretons. Le pragmatisme et la lucidité dans la tempête doivent l’emporter. Que faire ?

La solution politique est pour l’heure impossible. Aucune élite formée n’est constituée et, quand bien même, elle ne s’adresserait d’ailleurs pour l’instant qu’à une masse amorphe et atomisée, assoupie malgré une actualité inquiétante.

Mais loin d’un défaitisme et d’un abandon qui ne signifieraient pas moins que la disparition pure et simple de la Bretagne et de l’idée que nous en avons, les enfants du Pays qui ont la volonté de se sortir de l’impasse qui nous est réservée doivent utiliser leurs énergie et moyens à des fins très concrètes et relativement simples : recréer de la communauté et du réseau.

Ainsi, l’initiative et la créativité entrepreneuriale doivent être remis au goût du jour. Créer des entreprises et sociétés, faire des bénéfices, employer les siens plutôt que de les voir quitter leur terre faute de revenus. Ne surtout rien attendre de l’État. Faire travailler les membres de son réseau de camarades, se servir en premier lieu du dit réseau pour chercher un emploi ou une aide quelconque. Voilà par l’exemple des objectifs réalistes et utiles pour ceux qui se désolent du sort de la Bretagne et du risque de déclassement qui pèse sur toute une partie de la jeunesse enracinée. L’Institut de Locarn aurait pu avoir ce rôle, s’il n’était pas aussi timoré sur la question essentielle des années à venir, l’identité.

Bien entendu, la logique communautaire ne doit pas s’appliquer qu’au plan économique. Se créer une bibliothèque partagée entre amis de même sensibilité politique, créer un cercle de sport sélectif ou tout simplement organiser des veillées ou conférences dans l’entre-soi sont autant de pistes à explorer pour résister, et cette fois selon les valeurs bretonnes et européennes, au camp des mondialistes.

 MD

Crédit photo : Flickr/Wikipédia
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7 réponses à “Après les élections : la Bretagne dans l’ornière [Tribune libre]”

  1. Alain dit :

    Article intéressant et dont je partage les grandes lignes.

    En effet, il est temps que les Bretons relèvent la tête…

    Mais nous en sommes loin si l’on en juge par certains écrits et commentaires, à l’image de l’article écrit par Pierre Terrail où il nous faisait part de son regret pour une Bretagne de carte postale afin de mieux nous vendre une intégration à une France Républicaine faisant table rase des nations au titre d’une gloire qui reste à définir…

    Des prétendus nationalistes pro-FN comme un mauvais négatif des militants culturels pro-PS… les 2 faces d’une même pièce française…

    En Corse une personne motivée par son pays vote Nationaliste (charnel), ici en Bretagne SDB, PB et ADSAV vivotent en attendant les bras qui leur permettrons de se développer…

    Mais la Bretagne cela n’a pas toujours été cela… Je dirai même que la Bretagne n’a JAMAIS été cela…

    Il est grand temps que les Bretons redeviennent cette nation qui a eu la force de traverser 2 millénaires… en assumant pleinement le fait d’exister…!

  2. Ar Vran dit :

    Merci pour cet article qui je l’espère va pouvoir faire sortir de la torpeur quelques uns.
    J’irai même plus loin quand vous évoquez la notion de « recréer de la communauté et du réseau ».
    Bien sûr que c’est cela mais c’est aussi faire comprendre aux Bretons qu’ils arrêtent de se considérer comme Français s’ils veulent que leur sort s’améliore.
    Il ne faut par conséquent ne pas avoir honte de se dire Breton et de tout faire pour favoriser la Bretagne.
    Soyons nous-même et n’hésitons pas à décridibiliser la France car ce pays n’a rien apporté à la Bretagne, ainsi que ses valets (type presse quotidienne régionale, Télé, administration….
    Bref il faut « recréer de la communauté et du réseau chez les Bretons »..
    Il y a du boulot !

  3. Nomizoé dit :

    Je cite la dernière phrase: « pour résister, et cette fois selon les valeurs bretonnes et européennes, au camp des mondialistes »

    En effet, il s’agit de résister aux mondialistes qui veulent liquider les Européens (et soutenir Israel, rempart de l’Occident !). On continue comme avant à combattre la machine administrative française, mais ce n’est plus la même machine qu’avant. Elle est passée sous contrôle mondialiste. Son objectif n’est plus seulement de faire disparaître la Bretagne dans la France, mais aussi la France dans l’Afrique.

    Et donc, au lieu de critiquer Paris, je préfère critiquer plus spécifiquement la LICRA (qui a son siège à Paris), les dirigeants de Ouest-France et Le Télégramme (totalement alignés sur la LICRA), le CSA de Mr Schrameck (totalement aligné sur la LICRA), Delphine Ernotte, les soutiens politiques de Macron, la direction de l’UMP-LR, les dirigeants du Parti Socialiste et ses relais en Bretagne, les responsables culturels bretons qui se sont acoquinés avec la gauche remplaciste, la propagande métisseuse made-in-Hollywood, les réseaux remplacistes financés par Soros, l’ONU, l’OTAN, la Commission Européenne, etc.

    À propos de la Commission Européenne: On sait qu’elle impose des amendes aux pays (Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie) qui ne prennent pas leur lot de réfugiés-bidons! Et donc, c’est facile de deviner pourquoi ils veulent que la Crimée reste en Ukraine: c’est pour pouvoir la repeupler avec des Zaïrois ! Ce n’est pas exactement la même philosophie que Yann Fouéré et son Europe aux cent drapeaux.

    Avant de péricliter, le mouvement breton défendait l’identité culturelle et les intérêts économiques de la Bretagne contre la France, mais le plus urgent actuellement est de défendre notre existence biologique en tant que Blancs, et d’expliquer aux gens que leur propre gouvernement veut les liquider.

    « Corses, Hongrois, Flamands pour inspiration »

    D’accord pour les Corses. Moins pour la Hongrie. Orban continue à livrer à Merkel les dissidents politiques qui se réfugient dans son pays. Pour la Wallonie, il faudrait éviter d’en parler comme d’une « excroissance de la France métissée et socialiste ». En France comme en Wallonie et ailleurs, le Grand Remplacement est imposé d’en haut par un gouvernement co-opté par le lobby anti-blanc. La population n’est pas responsable. C’est pareil en Flandre. Les Flamands sont majoritaires en Belgique. Donc, s’ils n’avaient pas de traîtres parmi leurs propres dirigeants, et de naïfs manipulés parmi leur propre population, ils auraient obtenu l’indépendance depuis longtemps.

  4. jankel dit :

    J’ai tout de même une vieille blague qui ne va pas faire rire nos frères Bretons:
    un cpouple amène son enfant « complexé » chez le psychologue qui le teste et déclare: votre gamin ne souffre pas d’un complexe d’infériorité! Il est Vraiment inférieur ! ses tests sont très bas…
    Le personnage de Bécassine n’aurait peut-être pas été inventé pour rien?

    • Daphné Choupinette dit :

      Encore raté. Les Bretons ont un QI plus élevé que celui de l’ensemble des Français, et ils sont aussi plus diplômés. Leur femmes sont incomparablement plus belles. Quand les Français auront ressucité la langue de leurs ancêtres, le gaulois, ils pourront venir faire la leçon aux Bretons. Les Français ne sont qu’un tas de perdants, c’est scientifiquement prouvé. Envahis par les Rome, ils se disent Romains ; envahis par les Francs, ils se disent Français, puis envahis par l’Afrique, ils se disent Africains. Les Bretons, eux, malgré l’adversté, se disent toujours Bretons. Car les Français sont des travelos qui ont toujours vendu leur trou de balle au premier migrant venu, pas les Bretons.

  5. Pierre-Yves Le Goff dit :

    En votant pour ce fameux Macron, qu’on pourrait qualifier de socialo-libéral, les bretons n’ont toujours pas pris conscience de ce qu’ils sont exactement : une nation européenne qui a besoin de construire son propre état. Ils n’ont, hélas, toujours pas compris non plus que la Bretagne est encore un des pays en Europe qui aurait l’un des plus gros potentiel économique, dû en grande partie à sa situation géographique et au caractère de sa population. il suffit de bien observer les PME bretonnes : les Bretons ont au moins l’avantage de ne pas être paresseux. Mais ils ne savent pas ce que sont exactement la Bretagne la population dont ils font partie.

    • Daphné Choupinette dit :

      Encore raté. Une majorité de Bretons se sont abstenus. Seule une minorité a voté Macron ou autre.

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