Les affaires liées à la vente et à la consommation de drogue se multiplient, en Bretagne comme un peu partout en Europe. Dans son rapport européen sur les drogues publié au début de ce mois de juin, L’EMCDDA (European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction,) qui n’est autre que l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, met en évidence une augmentation des risques dus aux nouvelles substances et aux substances classiques. Plus généralement, quels enseignements tirer de cette étude ?
Augmentation des décès par overdose
L’un des premiers constats est la hausse du nombre de décès par overdose pour la troisième année de suite en Europe. Dans les 28 états membres, auxquels sont ajoutées la Norvège et la Turquie, 8 441 personnes auraient trouvé la mort au cours de l’année 2015 à cause d’une surconsommation, principalement d’héroïne. Un nombre qui marque une hausse de 6% par rapport à 2014 et ses 7950 décès. Toutes les catégories d’âge sont concernées par cette aggravation. Le nombre de consommateurs d’opiacés sur le territoire européen est évalué à 1,3 million.
Par ailleurs, sur la carte ci-dessous, la Turquie apparaît comme le pays où les saisies d’héroïne ont été les plus nombreuses en 2015 (plus de 12 000) :
Autre fait inquiétant, il apparaît que la méthadone et la buprénorphine, des opiacés qui sont, quant à eux, utilisés comme traitements de substitution aux drogues, causeraient davantage de décès que l’héroïne, notamment en France, au Danemark, en Irlande et en Croatie. Une donnée qui s’expliquerait par les fréquents détournements d’usage dont ces deux traitements font l’objet.
L’apparition de nouveaux produits
Le marché de la drogue fait régulièrement apparaître de nouveaux produits. Au cours de l’année 2016, pas moins de 66 nouvelles substances psychoactives ont été recensées pour la première fois. Même si nous pouvons notons une progression plus faible qu’en 2015, année au cours de laquelle 98 nouvelles drogues avaient été dénombrées, le nombre de produits disponibles (620) reste très élevé sur le Vieux Continent. « Seulement » 350 furent recensés en 2013. En 2015, pas moins de 80 000 saisies de nouvelles substances psychoactives ont été réalisées.
La cocaïne de plus en plus disponible
Parmi les stimulants illicites les plus fréquemment utilisés en Europe, la cocaïne est le plus populaire. Le nombre de saisies ainsi que les quantités liées à ces saisies sont passées de 76 000 (pour 51,5 tonnes) en 2014 à 87 000 (pour 69,4 tonnes) en 2015. Une augmentation de 34% en termes de volumes.
Le rapport souligne aussi le fait qu’environ 17,5 millions d’adultes européens, dont l’âge varie entre 15 et 64 ans, ont déjà consommé de la cocaïne dans leur vie. Dans ce panel, 2,3 millions de jeunes âgés de 15 à 34 ans auraient consommé ce produit au cours de l’année dernière.
Après la cocaïne, les autres produits massivement consommés sont la MDMA, appelée aussi « ecstasy » sous sa forme comprimée et les amphétamines (qui comprennent par la même occasion les méthamphétamines).
L’étude, disponible ICI, propose également une approche détaillée pour l’ensemble des pays européens. Un problème de société qui, bien qu’analysé sous toutes ses formes, semble loin d’être réglé.
VL
Crédit photo : EMCDDA/Pixabay (cc)
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2 réponses à “Santé. Le Rapport européen sur les drogues 2017 est alarmant”
[…] http://www.breizh-info.com/2017/06/18/72065/rapport-europeen-sur-les-drogues-2017 […]
pas de soucis « macron » va légaliser et tout ira bien