Samedi 17 juin à Paris. « Une autre Europe est impérative », par Gabriele Adinolfi [Interview]

15/06/2017 – 05h50 Paris (Breizh-Info.com) –  Samedi 17 juin à Paris ( 1 rue Maryse Bastié, Paris 13) se déroulera une session intitulée « une autre Europe est impérative ». Une journée organisée et présentée par Gabriele Adinolfi, le plus Français des Italiens, militant nationaliste révolutionnaire historique qui reviendra notamment sur « l’avant garde en Europe ».

Interviendront également durant cette session qui se tiendra de 14h à 18h des personnalités comme Gérard Dussouy (« L’Européisme comme volonté de puissance »), Arnaud Naudin ( « Agir comme un vrai pirate au sein de l’Union Européenne), Georges Feltin-Tracol ( « Pour une vraie Union Européenne »).

Mais aussi des politiques, de Martin Borghezio (Lega Nord) à Kostantinos Boviatsos (Aube Dorée) en passant par Hilde de Lobel (ancienne député flamande). Seront également en téléconférence, Philip Stein et Enric Ravello Barber deux écrivains et journalistes.

Gabriele Adinolfi a accepté de répondre à nos questions sur cette journée.

Breizh-info.com : Vous organisez un colloque ce samedi 17 juin, pouvez-vous nous en présenter les grandes lignes ?

Gabriele Adinolfi  : Samedi plutôt qu’un colloque j’organise la communication au public de l’état de travaux  que moi et d’autres personnes avons entrepris depuis un an et demi dans divers pays d’Europe.

Nous agissons dans les domaines culturel, économique, politique et social, en structurant ce qu’on peut bien appeler un Conseil d’action et de la pensée (un Soviet si on veut sourire un peu).

Pour l’instant nous avons structuré un réseau de centre d’études et de maisons d’édition dans des pays divers (Italie, France, Espagne, Portugal, Belgique etc) qui a donné naissance à un Centre Etudes basé à Bruxelles, “EurHope”, qui actuellement a une rédaction en 19 langues.

L’action a été reprise aussi à l’est et surtout en Amerique Latine, où d’autres centres d’études, revues, publications et médias se sont mis en relation active avec nous. Un objectif commun sera la création des Etats Généraux pour l’actualisation de l’action, de la pensée et du langage.

Autour de ce réseau nous avons créé une école de formation politique (matières: communication, technologie, sociologie du pouvoir) qui existe en plusieurs langues. Cela nous a permis aussi de nouer des relations politiques assez importantes, de réaliser des connexions entre des partis de peuples divers qui trouvent souvent une certaine difficulté à nouer des relations entre eux. Il suffit de considérer que les partis d’une même famille de pensée à Bruxelles sont divisés en trois regroupements distincts et que nous avons réussi à les faire travailler ensemble en plusieurs occasions et on leur a parfois fourni des contacts importants à divers niveau (institutionnel, journalistique etc).

Dans le même temps, nous avons tissé des relations internationales dans une logique à la fois économique et géopolitique au plus haut niveau dans les autres continents.

Nous avons aussi commencé à agir dans une perspective corporatiste dans ce qu’on appelle le stakeholders à Frankfurt, et seule la mentalité trop individualiste des paysans nous a empêchés de mettre Bruxelles sous la pression conjointe de la France, de l’Italie et de la Grèce.

Il s’agit dans ces cas specifiques (stakeholders et agriculteurs) d’actions purement politiques auxquelles il faut en ajouter d’autres, ponctuelles, telle celle que nous menons aujourd’hui contre l’introduction en Italie du Droit du Sol.

Tout ceci est en place et en évolution permanente. Cela s’accompagne aussi de moments d’unité et de formation par ce que j’ai nommé les Lansquenets (randonnées à pied ou à cheval etc).

Il s’agit donc non pas d’un colloque mais du récit d’un projet qui veut équiper une famille de pensée d’un centre névralgique.

J’ai du limiter les invités et donc les choisir surtout en fonction de la langue. En regardant la liste des intervenants de la Grèce, de l’Italie, de la Belgique il est très aisé de comprendre que ceux qui viendront sont des personnages politiques, pas des intellectuels en quête d’images.

Ce colloque aura lieu dans une salle de l’hôtel Lodge In, 1 rue Maryse Bastié, métro Porte d’Ivry, de 14h à 18h le samedi 17 juin.

Breizh-info.com : Quelles analyses faites vous des élections législatives au R-U et en France ?

Gabriele Adinolfi  : Les anglais sont prisonniers de leur ambiguïté historique vis-à-vis du continent. Il veulent en faire partie tout en restant dehors et vice-versa. Ils vont chercher une issue sur mesure mais dans l’attente ils ne peuvent pas trancher.

En France le système de pouvoir est en pleine offensive, ce qui pour l’instant lui a réussi: Macron s’est imposé et a fasciné.

De l’autre côté la moitié des français, qui se sentent révoltés, est déçue et en grande partie s’abstient de voter.

Breizh-info.com : Une autre Europe est donc selon vous possible, vraiment ? Comment unir les Européens , méfiants à l’égard des institutions européennes ?

Gabriele Adinolfi  : Je crois qu’il faut être clair. Nous avons l’habitude de regarder le pouvoir et la politique du dehors (c’est un vieux réflexe de ghetto). Pourtant pouvoir, politique, société, économie et technologie s’ entrelacent et se conditionnent mutuellement.

Notre regard est celui que nous lançons depuis le trottoir du pub où nous refaisons tous les soirs le monde autour d’une bière.

Or c’est un regard biaisé et schizophrène selon lequel il existerait un système institutionnel qui serait étranger, indépendant du reste, et purement et simplement remplaçable par quelque chose d’autre, par le biais d’une élection qui mettrait hors jeu celui que nous décrivons par ailleurs comme le banquier franc-maçon tout-puissant.

Mise à part que si cela était le cas je ne vois pas comment on pourrait rêver qu’il quitte sa place sans avoir d’abord perdu son pouvoir ; nous commettons une erreur grossière.

C’est justement en agissant sur les rapports de force, sur les dynamiques, avec une stratégie et un méthodologie, qu’on se bat. On le fait dans le sens de l’histoire, en lui changeant le signe et les symboles. Le consensus électoral est fondamental mais il va avec, il ne peut pas prendre la place.

Il ne reste que les gens de la droite nationale à croire encore dans l’imaginaire démocratique sans comprendre que cette enveloppe couvre un pouvoir réel qu’on ne peut attaquer que par des pouvoirs réels.

Il s’agit donc d’attaquer ce pouvoir réel, à la périphérie comme au coeur, par la création d’autres pouvoirs réels qui sont l’expression de l’organisation des forces productrices et de fortes individualités.

C’est cela qu’il faut faire plutôt que de critiquer en permanence Bruxelles, qui n’est pas la cause mais la conséquence des pouvoirs et des cultures dominantes.

La question n’est enfin pas de savoir  comment unifier les européens qui, que l’on veuille ou non ne sont pas si eurosceptiques qu’on le dit, mais comment les protéger de leur extinction et comment les rendre forts et puissants plutôt que soumis à une invasion horizontale et verticale.

La question n’est donc pas quel imaginaire abstrait opposer aux institutions européennes et nationales (parce que l’Union Européenne est bien le fruit de l’actuel compromis entre nos classes dirigeantes locales) mais comment livrer bataille et changer les rapports de force.

Breizh-info.com : Les Pays de l’Est de l’Europe semblent se heurter au mur de l’Europe de l’Ouest. Est-ce que le vent peut tourner ?

Gabriele Adinolfi  : C’est bien que certains pays de l’Est s’engagent sur les fronts de l’immigration et des moeurs. Cela peut contribuer à produire un équilibre à venir. Mais n’oubliez pas, que l’Ouest c’est aussi vous, moi, Dominique Venner et l’Aube Dorée, et que l’Est ce sont aussi Soros et Abramovich. Ces deux mondes sont complexes et en devenir, il ne faut pas trop exagérer avec les schémas.

Ceci dit, si Visegrad est l’Antithèse de Bruxelles, c’est très bien, surtout dans l’optique d’obtenir une synthèse, cette grande découverte politique de Mussolini.

Il ne faut pas jouer les supporters de foot entre deux équipes mais regarder toujours avant en capitalisant tout ce qu’il faut capitaliser pour tout changer dans le sens que nous voulons. C’est la mentalité révolutionnaire qui le demande.

Breizh-info.com : Comment analysez vous l’échec du Front national en France ?

Gabriele Adinolfi  : Aux législatives? Par la déception de l’électorat face à la grande affirmation du pouvoir renouvelé et par la découverte, consciente ou inconsciente, du fait que renverser un système par une élection et sans y avoir travaillé dans tous les domaines, jour après jour, pendant des années, est impossible.

Si par contre vous me demandez pour la présidentielle, il y a eu effectivement certaines erreurs de fond, dont la principale à mon avis a été l’abandon de toute radicalité troquée pour un extrémisme amateur qui s’est perdu dans le débat sur l’Euro. Mais tout cela n’a pas été si déterminant que l’on croit, même le débat qui a vu succomber Marine face à Macron n’a compté que pour quelques points en pourcentage.

A mon avis le Front, comme presque tous les partis politiques de la famille “nationale”, subit l’absence d’une stratégie et des structures nécessaires à la fournir. Ce qui est exactement ce à quoi je travaille. Les partis de la droite nationale sont trop tactiques ou voués à l’improvisation, ce qui les rend très vulnérables aux victoires manquées.

Ceci dit et retenu, on ne peut pas vraiment parler d’échec quand il s’agit de presque onze milions de personnes qui ont « mal voté » si l’on se place du côté du nouveau pensionnaire de l’Elysée. Même en pleine déception, la “débâcle” a réuni trois millions d’électeurs. J’estime qu’il faut être humble et constructif dans la critique, autrement on tombe dans le grotesque et dans l’ingrat.

Breizh-info.com : Et quelle est la situation actuellement en Italie, en première ligne de l’immigration qui ne tarit pas ? Comment réagissent les pouvoirs publics ? Et le peuple ?

Gabriele Adinolfi  : En Italie le “populisme” de droite a échoué en gouvernant très mal et il a cédé la place à la gauche modérée qui s’enrichit par les associations et, en particulier, par les fonds pour les immigrés. Nous assistons aujourd’hui à un paradoxe qui mérite réflexion. L’Italie impose son “souverainisme” pour submerger l’Europe d’immigrés et c’est Bruxelles qui essaye de la contenir.

Comment réagit le peuple? En s’amusant sur facebook, instagram et tweeter.

Le peuple réagit seulement s’il existe une avant-garde et là nous revenons à la case départ qui était celle de mon meeting de samedi à Paris. Non parce que je prétend d’être cette avant-garde mais parce que ce que je présente constitue un chantier en action vers ce but.

Propos recueillis par Yann Vallerie

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Samedi 17 juin à Paris. « Une autre Europe est impérative », par Gabriele Adinolfi [Interview]”

  1. canville dit :

    l’europe c’est l’europe – l’union européenne c’est autre chose et là stop –

    http://www.lefigaro.fr/international/2017/06/13/01003-20170613ARTFIG00375-le-batiment-du-parlement-europeen-a-bruxelles-menace-de-destruction

    ça commence par le bâtiment – la tour de babel …….. Et tout va s’écrouler

  2. […] Propos recueillis par Yann Vallerie de Breizh-info.com | Source […]

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