14/06/2017 – 06h30 Rennes (Breizh-Info.com) – Jeudi 15 juin 2017, cela fera trente ans que le programme d’échange européen Erasmus a été adopté par le conseil des ministres de l’Education. Il s’agit sans doute là d’un des programmes les plus pertinents mis en place en matière de construction de l’Europe des peuples.
Lancé initialement dans onze Etats membres, le système a rencontré un succès grandissant au fur et à mesure des années et s’est étendu à 33 pays. Le champ d’application géographique du programme est ainsi passé de 11 pays (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grèce, Irlande, Italie, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni) en 1987 à 33 aujourd’hui (les 28 de l’UE ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Turquie – bien que celle-ci ne soit pas européenne – et la Macédoine).
En 30 ans, le « European Region Action Scheme for the Mobility of University Students » a permis à 9 millions de personnes au total, dont 4,4 millions de jeunes de l’enseignement supérieur, de voyager, d’acquérir de nouvelles expériences, de s’enrichir professionnellement et culturellement , de découvrir leurs frères et cousins issus de toute l’Europe, avec d’ailleurs, de nombreux mariages à la clé (la fameuse « génération Ryanair »).
Créé le 15 juin 1987, le programme Erasmus permettait à l’origine aux seuls étudiants de partir suivre une année de cursus à l’étranger. Désormais nommé Erasmus+, il a aussi gagné élèves du primaire et du secondaire, des lycées professionnels, demandeurs d’emplois, etc.
La France, l’Allemagne et l’Espagne restent les trois principaux pays d’origine des participants, tandis que l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni sont ceux qui en reçoivent le plus.
L’agence Stampaprint a réalisé une infographie à ce sujet afin de résumer 30 années de construction et d’échanges au sein de la jeunesse européenne.
En marge de ces commémorations du trentième anniversaire, la Commission Européenne a annoncé qu’Erasmus (désormais baptisé Erasmus +) aurait désormais une application spécifique sur smartphone, destinée notamment à faciliter les démarches administratives des candidats au départ. Cette application permettra aux étudiants de « suivre l’état d’avancement des différentes démarches administratives avant, pendant et après leur séjour à l’étranger », mais également de « partager et voter pour leurs conseils favoris pour aider les autres à s’intégrer à la population locale », a expliqué l’exécutif européen dans un communiqué.
A noter toutefois qu’alors que le projet initial avait été lancé dans l’optique d’une construction européenne tout à fait légitime, ce dernier s’est désormais « ouvert sur le monde », en intégrant des nouveaux pays « partenaires » composés de pays européens mais non membres de l’UE (ce qui se comprend tout à fait) mais aussi des pays du monde entier – qui peuvent donc bénéficier de certains programmes :
Les pays partenaires
- les pays du voisinage européen à l’Est (Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Géorgie, Moldavie, Ukraine) et au Sud (Algérie, Maroc, Tunisie, Lybie, Egypte, Palestine, Jordanie, Israël, Liban, Syrie), les Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie Herzégovine, Kosovo, Monténégro, Serbie), la fédération de Russie
- les pays du monde entier : Amérique, Asie, zone Afrique – Caraïbes – Pacifique
« Erasmus est une bonne réponse à la bêtise des égoïsmes nationaux et du repli sur soi » explique le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, sans toutefois expliquer en quoi l’ouverture au monde entier permettrait de consolider le socle européen .
« C’est parfait qu’on permette aux jeunes de se déplacer et de se former, y compris dans le monde entier. Mais qu’on différencie clairement cela d’Erasmus puisqu’à la base, ses créateurs avaient en tête l’idée européenne et non pas la globalisation …» nous confie Franck, qui affirme « avoir énormément appris et grandi » lors de son séjour Erasmus il y a quelques années.
Concernant le Brexit, et ses conséquences, le Royaume-Uni pourrait envisager de négocier la poursuite de sa participation à l’aventure Erasmus+ en obtenant un statut spécial mais avec pour conditions de « respecter les principes et les valeurs de l’UE » et de « verser une contribution spécifique », selon le ministère de l’Education nationale, comme c’est le cas pour la Norvège et la Turquie, le premier étant membre de l’Association européenne de libre-échange (AELE), le second ayant établi un accord de libre-échange avec l’AELE.
Si la Commission Européenne représente de façon croissante, pour une large partie des Européens, l’Europe qu’ils détestent et abhorrent, Erasmus représente au contraire l’espoir et la volonté d’unité…encore faudrait-t-il y fixer cadres et frontières !
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3 réponses à “Erasmus fête ses 30 ans”
oui avec des bourses misérables si vous voulez étudiez, venant de l’Est dans les grandes université européennes…. impossible d’y survivre même…
Tiens, voilà le Schtroumpf grognon. Vous n’êtes pas fatigué ? J’espère que vous leur dites à ces jeunes que vous connaissez qu’ils sont de parfaits bobos et que vous les méprisez à ce point.
Schtroumpf grognon, ce n’est pas très gentil ! Si j’étais aussi mal élevé que vous je vous enverrai une bordée d’injures . On dirait que je vous agace. Il est vrai que vous ne semblez pas être du genre à accepter la contradiction. Quant à moi, je ne me fatiguerai jamais de pointer les contre-vérités, d’où qu’elles viennent. La fable concernant Erasmus, qui est colportée par certains rêveurs en mal d’Europe, en est une. Quant à mes neveux et nièces qui sont passés par ce canal, je n’ai pas l’occasion de les voir très souvent compte tenu du fait qu’ils sont installés aux quatre coins de la planète, mais ils savent ce que je pense.