14/06/2017 – 05h50 Roubaix (Breizh-Info.com) – Il ne sortira en salle que le 1er septembre mais une avant-première dans une autre région a permis à un de nos journalistes de découvrir « Le maître est l’enfant » ce documentaire étonnant sur la méthode Montessori.
Tantôt décriée, tantôt portée un piédestal, elle ne laisse pas indifférent. Normal, elle touche à un sujet hautement sensible : la gestion des enfants à l’école. L’éducation nationale est dans une pente descendante. Aussi, toute autre forme d’école est regardée de près par les parents. De plus en plus ils essaient d’échapper au système classique, source d’échec et de frustration pour beaucoup de têtes blondes. Par conséquent, sont énoncées de nombreuses opinions sur Montessori, souvent à tort et sans savoir réellement de quoi il ressort.
Ce film documentaire, d’une durée d’une heure et demie, nous dévoile à la fois des éléments de son histoire et surtout de sa méthodologie. A travers les yeux de son réalisateur, jeune papa, on découvre des scènes de vie à l’école de petits enfants âgés de 3 à 6 ans dans une école Montessori située à Roubaix. Cette école n’a pas été choisie au hasard, elle est la plus ancienne école appliquant cette pédagogie. Alexandre Mourot connaît le sujet par cœur. Après la simple lecture d’un article de presse sur cette philosophie, il se passionne pour le sujet et va jusqu’à suivre une formation Montessori Internationale pour les 3-6 ans au cours de l’été de l’année de tournage de son documentaire.
Un peu d’histoire : Maria Montessori, italienne issue d’une famille bourgeoise, à travers ses observations scientifiques sur les enfants, a compris qu’il fallait respecter la personnalité de l’enfant dans un environnement qui répondait à ses besoins de développement. Elle crée la première école du genre à Rome en 1907 dans un quartier populaire.
On ne peut qu’être interpellé par le déroulement d’une journée type vécue par ces enfants. La classe est appelée « maison des enfants » et les élèves y font des petits travaux. Le maître est un éducateur qui agit tel un référent détectant le besoin des enfants se retrouvant en difficulté. L’objectif majeur à atteindre est celui que l’enfant lui-même s’est donné tout en le laissant s’enthousiasmer par ce qu’il découvre à son rythme. Personne ne doit lui indiquer quoi faire et surtout comment faire. Chaque enfant, en revanche, peut évidemment aider les autres à grandir et à parvenir à effectuer un travail.
On peut être surpris par quelques discours stéréotypés émis à la fin du film sur les bénéfices de la méthode Montessori. Elle conduirait les enfants à plus de tolérance envers les personnes d’autres religions ou d’autres origines. En effet, cette école est située dans le quartier chic de Roubaix. Les enfants sont presqu’exclusivement d’origine européenne. Les nouveaux arrivants, le jour de la rentrée scolaire, sont même comparés à des migrants ne comprenant pas la langue parlée et devant être aidés par les autres. Cela est très mal approprié et tombe comme un cheveu sur la soupe.
Mais retenons l’essentiel… Le documentaire est de très bonne qualité. Il a été réalisé sur une durée conséquente de plus d’un an aux côtés d’un éducateur référence sur le sujet en la personne de Christian Maréchal titulaire d’un nombre impressionnant de formations Montessori. Outre les images magnifiques d’enfants épanouis en pleine découverte du repassage, de la coupe des légumes, des chiffres, de la lecture apprise selon la méthode syllabique, du jardinage, les voix off permettent de mieux appréhender la philosophie Montessori dans un cadre concret et quotidien.
On s’attache immédiatement à ces petites bouilles drôles à observer. De plus, il faut savoir que ce film a fait l’objet d’un appel aux dons pour être réalisé. Plus de 2200 coproducteurs ont répondu à l’appel. Si les dons récoltés sont excédentaires, le film sera traduit en anglais et en espagnol. A découvrir.
Crédit photo : DR
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