09/06/2017 – 05h50 Rennes (Breizh-Info.com) – La MAAF et l’ISM (Institut Supérieur des Métiers) viennent de publier une nouvelle édition du baromètre de l’artisanat. Une édition qui analyse le poids des entreprises artisanales dans l’économie des territoires. Les données communiquées sont issues de l’exploitation, par l’ISM , de fichiers de données de l’INSEE (Dénombrement des entreprises), de la Banque de France (Défaillances) et de l’ACOSS-URSSAF.
Voici ci-dessous les différentes catégories prises en compte dans le domaine de l’artisanat.
Au niveau national, les défaillances d’entreprises (artisanales de moins de 20 salariés, y compris les micro-entreprises) baissent de 11 % et l’emploi salarié se stabilise. Par défaillance d’entreprise sont entendues les entreprises en dépôt de bilan ou en procédure de redressement judiciaire (et cessation de paiement).
En 2016, 1,6 million de salariés étaient employés dans des entreprises artisanales, un nombre stable par rapport à 2015 (+ 0,15 %), dont 80 214 en Bretagne administrative (pour 59 760 entreprises artisanales en 2015, soit 1,34 salarié par entreprise en moyenne). A noter que sur ce chiffre de 59 760 entreprises artisanales en Bretagne administrative, il faut compter 31,3% de micro-entreprises.
22 167 défaillances d’entreprises artisanales ont été enregistrées l’année dernière, soit une baisse de 11 % par rapport à 2015. La tendance se confirme dans toutes les régions à l’exception de la Corse (+33 %) et des DOM (+4 %). Le Centre Val-de-Loire (-24 %), la Bretagne (-17 %), les Pays de la Loire (-17 %) et la Normandie (-17 %) sont les régions où les défaillances reculent le plus.
En Bretagne historique, 1196 cessations d’activité ont été enregistrées en 2016. Dans les départements, le nombre des défaillances est proportionnel au tissu d’entreprises. Le département du Finistère a comptabilisé 230 entités défaillantes (pour un tissu de 16 785 entreprises artisanales), l’Ille et-Vilaine 214 (pour un nombre d’entreprises total de 16 530), le Morbihan 212 (pour 15 395 entreprises), les Côtes-d’Armor 160 (pour 11 050 entreprises).
Le département de la Loire-Atlantique enregistre 380 entités défaillantes (pour un tissu de 22430 entreprises artisanales),
La baisse des défaillances est conjuguée à une hausse du nombre d’entreprises artisanales sur le territoire national. Ces dernières ont augmenté de près de 30% depuis 2010, passant de 1 000 000 entités à 1 326 000 en 2015. Cette accélération est observée dans toutes les régions mais plus particulièrement en Ile-de-France, en Guyane et en Corse.
Le ressort de cette dynamique s’explique pour grande partie par le régime du micro-entrepreneur. Les régions de métropole ayant connu la progression la plus importante de leur nombre d’entreprises sont celles où la part des micro-entrepreneurs parmi les indépendants est la plus élevée.
Bruno Lacoste, directeur marketing et communication de MAAF : « La crise économique amorcée en 2008 a eu un impact important sur l’activité économique des entreprises artisanales et leur rentabilité. SI 2010 et 2011 ont été des années de « rétablissement », un ralentissement a de nouveau été observé sur la période 2012-2015, notamment sur le segment des entreprises de 1 à 9 salariés. L’année 2016 est une année de stabilisation avec l’emploi salarié et le nombre de défaillances qui semblent soutenir un retournement de situation qui devra être confirmé en 2017 pour réellement parler de sortie de crise ».
En Bretagne, le nombre d’entreprises est passé de 50 305 en 2010 à 59 755 en 2015. La progression enregistrée est donc de 19 % entre 2010 et 2015, ce qui est inférieur à la moyenne nationale (28 %). Les deux départements qui ont enregistré la hausse la plus importante du nombre d’entreprises dans la région sont l’Ille-et-Vilaine (+25 %) et le Morbihan (+18 %).
Dans les Côtes-d’Armor et le Finistère, le nombre d’entreprises artisanales a progressé de 16%.
La Loire-Atlantique, incluse avec les Pays de la Loire dans l’étude, est le département qui a enregistré la plus forte progression du nombre de création d’entreprises dans la région (+30%), ce qui semble logique étant le territoire le plus urbanisé.
Quelles spécialisations ?
En Bretagne, la région compte de nombreux pôles sectoriels de spécialisation :
– L’artisanat de fabrication possède un tissu relativement dense dans la région, notamment pour ce qui concerne les activités liées à l’économie maritime. Le Finistère est N°1 au plan national en fabrication de voile, construction de navires et en fabrication de cordes et de filet. Le Morbihan, quant à lui, est le département champion pour le nombre d’entreprises de construction de bateaux de plaisance.
Le département de l’Ille-et-Vilaine comptabilise quant à lui le plus grand nombre d’entreprises de meubles de cuisine. L’artisanat régional se distingue également par de fortes densités d’entreprises artisanales de fabrication textile et par le développement de son tissu d‘entreprises de métiers d’art, notamment en facture instrumentale.
– Dans le BTP, les activités de couverture et de menuiserie bois présentent une forte densité sur toute la région. Les Côtes-d’Armor et l’Ille-et-Vilaine affichent une densité importante dans les travaux d’aménagement paysager. Les activités de travaux de finition et d’isolation sont également bien installées dans les départements du Morbihan et des Côtes-d’Armor. La Loire-Atlantique affiche aussi la plus forte densité d’entités artisanales dans le domaine de la menuiserie (bois).
– En matière de services, la région présente une densité élevée en commerces de fleurs, notamment dans les Côtes-d’Armor, le Morbihan ainsi que le Finistère. L’artisanat du Morbihan affiche également une densité élevée avec les activités de blanchisserie de détail et de nettoyage courant des bâtiments. La densité d’entreprises de réparation de chaussures est quant à elle, plus importante au sein du Finistère et des Côtes-d’Armor.
– Dans les métiers de l’alimentation, la poissonnerie se distingue par une importante densité, notamment au sein des départements du Finistère, des Côtes-d’Armor ainsi que du Morbihan. Les charcuteries artisanales affichent également une densité supérieure à la moyenne dans ces trois départements. Le commerce alimentaire sur marchés est également bien répandu dans les départements du Finistère, de l’Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Dans ce dernier département, il faut également compter sur la fabrication de plats à emporter. A noter enfin : dans la région, c’est dans le Finistère que les pâtisseries sont plus répandues.
L’artisanat de l’alimentation a enfin une place importante en Loire-Atlantique (44). Le département s’impose comme le territoire français avec le plus grand nombre d’entreprises spécialisées dans l’extraction de sel.
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