18H15 Nantes (Breizh-Info.com) – Des scellés ornent les portes du salon de coiffure et de massage afro « Calypso de l’Ile Beaulieu », 9 allée de l’ile Gloriette à Nantes. Ce « salon cosmopolite au cœur de Nantes, un concept unique. Coiffure Afro et Européenne », comme il se présentait sur Facebook, proposait des massages osés, à 80 ou 100 €, dans des petits cabinets aménagés derrière le salon, ouvert en juin 2014.
En deux ans depuis début 2015, une dizaine de connaissances de la patronne – une ancienne hôtesse de bar âgée de 49 ans, Pulcherie (Marie) Piraud, ont défilé comme masseuses. Recrutées via Pole Emploi ou des écoles de massage, elles recevaient une commission sur les massages osés qu’elles pratiquaient ; certaines d’entre elles n’étaient pas déclarées, a établi l’enquête de la brigade des mœurs. Un ancien client, mécontent, leur avait mis la puce à l’oreille voilà un an.
La gérante et son compagnon âgé de 46 ans – qui gère aussi une autre SARL – ont été interpellés à leur domicile de Haute-Goulaine le 30 mai ; le salon a été perquisitionné mercredi et des scellés posés. Trois masseuses ont été placées en garde à vue puis relâchées. Une information judiciaire devrait être ouverte pour proxénétisme agravé, fraude fiscale et travail dissimulé ; le couple encourt aussi des poursuites pour n’avoir déclaré qu’une faible part des revenus de sa curieuse entreprise. En 2014 et 2015, les résultats nets déclarés étaient en effet négatifs, avec des dettes et des pertes de capitaux qui croissaient.
Il n’y a pas que les gérants de ce « salon de coiffure » qui risquent gros. Depuis la loi du 13 avril 2016, les clients de pareils établissements – qui ont bénéficié de prestations de prostituées – sont passibles de 1500 € d’amende, et 3750 en situation de récidive.
Au-dessus, les voisins n’étaient pas dupes, même si les gérants étaient prudents et s’étaient installés loin de l’alignement de salons de coiffure afro et antillais du quai Baco. « Ce n’était ouvert qu’aux heures de bureau, si bien que je les voyais rarement puisque je travaille », se rappelle l’un d’eux. Deux autres se « doutaient bien que c’était un bordel. Il y avait toujours très peu de clients à se faire coiffer – pour être rentable, un salon de coiffure ne doit pas désemplir. Et puis en voyant les allées et venues, ça ne nous étonne pas », commentent deux riverains.
Ce n’est pas le premier « salon de massage » qui est fermé à Nantes par la police pour proxénétisme : d’anciennes hôtesses se sont reconverties dans ce créneau et des affaires émergent régulièrement. En 2015, ce sont ainsi deux masseuses – qui faisaient travailler deux autres femmes – qui sont jugées à Nantes pour des massages tantriques datant de fin 2011. Au printemps 2016, c’est une petite famille qui est dans le collimateur de la justice : dans le salon qu’elle gérait à la Chapelle-sur-Erdre, les masseuses travaillaient nues et se livraient à des massages naturistes. Une grande partie des revenus était captée par le couple gestionnaire qui profitait de leur travail.
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