Loire-Atlantique. 10e circonscription : René Brevet veut défendre les idées fillonnistes contre les apparatchiks des Républicains

28/05/2017 – 06h00 Nantes (Breizh-Info.com) –  Dans la 10e circonscription, qui regroupe les communes du Vignoble, il y a deux candidats qui se réclament de la droite républicaine. L’officiel, Jérome Guiho, adjoint aux Finances à Vertou, ex-directeur du cabinet de l’ancien député Laurent Dejoie (battu en 2012), ex-directeur de cabinet de Christophe Béchu, juppéiste en terre filloniste, né dans le pays de Guérande.

Et René Brevet, cheville ouvrière de Fillon dans la circonscription pendant les campagnes des primaires et des présidentielles, enfant du Vignoble qui a travaillé à Saint-Nazaire et vit maintenant en Vendée, tout près de Clisson, qui se présente en dissident.

L’un souhaite être élu député pour constituer, comme le souhaitent les Républicains, une opposition déterminée à Macron… alors que plusieurs juppéistes, à commencer par le Premier Ministre, ont rejoint le gouvernement et les cabinets ministériels. L’autre a une étiquette centriste, alors que l’essentiel du centre soutient lui aussi Macron, et a fait ce choix dès les primaires pour certains ou au premier tour de la présidentielle. Nous avons interviewé le second, René Brevet.

Quinze candidats se présentent dans cette 10e circonscription, à savoir Gaëlle Chaillot (la France Insoumise), Emilie Leguen (UPR), Jérome Guiho (LR), Yann Béliard (LO), Jean-Marc Beauvais (FN), Jérome Debuire (AEI), Brigitte Héridel (EELV), Daniel Tarlevé (Rebâtir la France), Christophe Audren (DLF), François Fautrad (Alliance Royale), Maxime Chéneau donc (Oui la Bretagne, régionaliste), Christine Trimoreau (PCD), Marie-Claude Robin (PCF-FG), Sophie Errante (LREM), René Brevet (les centristes).

Breizh Info : René Brevet, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

René Brevet : Je suis issu du monde associatif et de la société civile, je suis retraité, marié et père de deux enfants. Je suis né à la Chapelle-Heulin, je suis originaire du Vignoble, j’ai été ingénieur dans le génie mécanique et thermique, j’ai travaillé à Saint-Nazaire, je vis actuellement à la Guyonnière, à cinq minutes de Clisson [c’est à 15 km plus au sud, et à 4,5 km à l’est de Montaigu, NDLR]. Je suis adhérent UMP/LR depuis 2005, je me suis impliqué pour la campagne de Fillon, aux primaires puis aux présidentielles, sur la 10e circonscription. Nous étions deux, l’autre était à Vertou. Je suis parfaitement légitime sur cette circonscription.

Breizh Info : Suite à votre candidature, LR44 a annoncé votre exclusion. Qu’en est-il ?

René Brevet : Je me suis mis en réserve car les instances départementales m’ont préféré un candidat qui a été investi par Sarkozy, qui a fait campagne pour Juppé à la primaire et ce bien que les militants ici ont voté aux deux tiers pour Fillon. Il a été désavoué sur le terrain. Jérome Guiho est peut-être quelqu’un de sérieux, mais il ne correspond pas aux idées que je défends.

Breizh Info : Justement, quelles sont-elles ?

René Brevet : Tout d’abord, je suis social libéral, je suis du centre. Je suis pour la liberté d’entreprendre.

Breizh Info : Mais le centre, dans sa grande majorité, a rallié Macron ?

René Brevet : Il fallait bien que je trouve une étiquette pour me présenter, que je me rattache à un mouvement ! J’y suis, au centre, depuis plus de vingt ans. Donc, je suis pour la liberté de l’entreprise, le développement économique, la formation des chômeurs afin qu’ils retrouvent de l’emploi.

Breizh Info : Vous êtes donc pour l’aéroport de Notre-Dame des Landes ?

René Brevet : Oui, tout à fait. C’est un projet créateur d’emploi, bien-fondé d’après la CCI et légitimé par les gens qui ont voté en majorité pour. C’est un projet raisonnable et consciencieux, c’est anormal que 80 à 100 personnes installées sur la ZAD le bloquent.

Breizh Info : Cette année, le Vignoble a été à nouveau touché de plein fouet par des gelées tardives…

René Brevet : Comme l’an dernier, le Vignoble a subi de gros aléas climatiques, il faut pallier aux difficultés de trésorerie des viticulteurs dont beaucoup risquent le dépôt de bilan. Il faut étudier ce qui peut être fait pour les aider, eux qui ne demandent qu’à vivre de leur métier.

Breizh Info : En 2007 déjà, en pleine vague bleue, l’UMP locale avait réussi à perdre deux circonscriptions, la 1e et la 5e, puis n’a pas réussi à mettre en péril la gauche aux municipales, notamment à Nantes, Saint-Herblain ou Saint-Nazaire où la guerre des égos, la déconnexion du terrain et la division ont fait des ravages, tant avant qu’après l’élection – il y a ainsi trois groupes d’opposition à droite à Saint-Nazaire. Que pouvez-vous dire du fonctionnement de l’UMP 44 et doit-il être remis en cause ?

René Brevet : Clairement, il faut remettre les choses à plat. Il est anormal que les sympathisants et militants de terrain ne puissent s’exprimer sur des orientations qui sont décidées en comité restreint. Il y a des problèmes. Je prends mon cas personnel : le choix des candidatures a été fait en juillet, j’ai transmis ma candidature en mai, je n’ai même pas eu d’accusé de réception de la part des instances. Tout était décidé d’avance.

Breizh Info : Au profit d’un homme d’appareil plutôt que d’un militant de terrain ?

René Brevet : Je suis légitime dans la 10e, bien plus qu’une personne [Jérome Guiho] qui porte un courant, le juppéisme, qui a été désavoué aux primaires ; il n’a jamais accepté la décision des militants. C’est un opportuniste, passé des sarkozystes aux juppéistes et maintenant au fillonisme. Il n’est même pas maire, il travaille à Angers, c’est le chef de cabinet de Béchu. Il était attaché territorial à la mairie de Vertou, en 2012 il a planté l’élection de Dejoie qui même à Vertou était minoritaire. Il n’est là que pour prendre sa revanche après cette raclée électorale.

Breizh Info : Que pensez-vous de Macron ?

René Brevet : Je suis attentiste. Il y a beaucoup d’idées, mais peu de réalisations. En revanche c’est une bonne chose de vouloir changer les choses, de sortir du système de cooptation entre les élus, qui nous a notamment donné les emprunts toxiques qui vont coûter 30 milliards d’euros au niveau national. Ou encore l’affaire des Chantiers : l’Etat avait largement les moyens de porter sa participation d’un tiers à la moitié du capital, d’être le seul maître à bord, de sécuriser les 8000 emplois et les filières industrielles. Pourquoi cela n’a pas été fait ?

Breizh Info : Que lisez-vous en ce moment ?

René Brevet : Rien du tout. Je m’occupe de ma campagne, ce n’est déjà pas mal.

Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe

Crédit photo :  DR
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