19/05/2017 – 05H45 Nantes (Breizh-info.com) – La première édition du Naoned Market s’est déroulée le weekend dernier à Nantes. Ce nouveau concept, notamment soutenu par Nantes Métropole, a vu défilé un peu plus de 8000 personnes sur trois jours au sein du Parc des Expositions de la Beaujoire.
Une belle idée mais trop peu de Bretagne
Bien que les organisateurs eussent annoncé un salon aux accents novateurs, les craintes évoquées dans notre article précédant l’événement (lire ICI) se sont confirmées.
Certes, les stands de créateurs étaient sympathiques, la grande friperie a ravi les chineurs et les foodtrucks ont rassasié les visiteurs affamés. Certes aussi, les concerts, le cirque ou encore les battles de hip-hop ont attiré de nombreux jeunes de l’agglomération nantaise.
Mais, excusez du peu, le tout n’avait rien de novateur. Ni de local. Bien que l’initiative de remettre au goût du jour le nom breton de la ville, Naoned, est fort louable, pourquoi donc fourvoyer ensuite le projet sur les chemins du mondialisme ? Hormis les quelques stands de produits de la région et deux ou trois créateurs valorisant la Bretagne, ce Naoned Market aurait pu se tenir à Paris, Montréal ou Berlin sans dépareiller. L’uniformisation à l’œuvre.
Quelques créateurs intéressants
Une fois la critique ci-dessus émise, notons tout de même que des stands avaient leur intérêt. C’était notamment le cas de Naoned Enseignes, une petite entreprise qui fabrique des enseignes en bois peintes à la main pour les professionnels et les particuliers.
Le Stock Armoricain propose quant à lui du textile floqué de sa marque « SavBreizh Naoned ». Les amateurs du genre apprécieront.
De son côté, le Cercle Celtique de Nantes mettait en valeur les différentes coiffes et broderies du Pays Nantais. Des coiffes que l’on retrouvait également à la Grande Tablée Bretonne qui se tenait dans le même temps en centre-ville et dont nous avons fait le compte-rendu ICI.
Un salon à l’image des néo-nantais
À salon branché, public branché. Et le Naoned Market n’a pas échappé à l’équation. C’était même l’un des buts avoués des organisateurs, notamment via l’imagerie. Pari réussi puisque c’est principalement un public urbain à l’image du « Nantes d’aujourd’hui » qui a défilé durant ces trois jours à la Beaujoire. Un public bien plus au fait des coutumes du 11ème arrondissement parisien et des derniers « Boiler Room » en vogue que de l’histoire et des traditions du Pays Nantais. Un public que l’on pourrait, lui aussi, transposer à Paris, Montréal ou Berlin sans trop de problèmes d’adaptation.
Cependant, au-delà du persiflage, il faut reconnaître que l’organisation a vu juste puisque l’affluence a été au rendez-vous. Une prise de risque qui n’en était peut-être pas une tant les nouvelles populations des métropoles bretonnes et plus généralement de l’Ouest de la France semblent friandes de foodtrucks à burgers, de DJ Sets électro et de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à une culture vintage standardisée. À croire que même la gentrification ne parvient pas à endiguer ce besoin de marqueurs du passé. D’aucuns diront un besoin de repères ?
Une seconde édition est déjà prévue pour 2018. Reste à en voir la teneur.
VL
Crédit photos : Breizh-info.com
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