14/05/2017 –05H45 Concarneau (Breizh-info.com) – Le jeudi 18 mai, dans le cadre du cycle des conférences proposé par le Musée de la pêche de Concarneau et l’Association des amis du musée, une conférence sur les émeutes de 1909 sera donnée par Jean-Christophe Fichou, enseignant et chercheur.
Le musée de la pêche revient déjà, sur son site Internet, sur cette histoire : « Au XIXème siècle, Concarneau comme Douarnenez ne rateront pas la révolution industrielle que représente la conserve en fer-blanc. Mais, de 1880 à 1887, la sardine déserte le littoral breton ce qui provoque une première crise et plusieurs fermetures d’usines dans tous les ports. Ce répit profite aux conserveries portugaises où les industriels bretons ont déjà investi.
Le poisson est une nouvelle fois absent en 1902 et 1903, mais la crise la plus profonde se situe de 1904 à 1907, semant la misère. A Concarneau, on signale des émeutes en 1906 et plusieurs marins s’en vont chercher du travail ailleurs. Cette crise suscitera à Concarneau la création de la Fête des Filets bleus qui visait à aider les pêcheurs en difficulté. Comlme à Groix, la crise encouragera un report sur la pêche au thon.
Après la reprise, l’industrie se modernise. En 1909, les usiniers de Concarneau s’équipent en sertisseuses, ce qui met en péril l’emploi de 400 ouvriers « boitiers ». A partir du 29 juin, c’est la révolte soutenue par les pêcheurs. Une usine est dévastée et toutes les machines « tueuses d’emploi » sont détruites. Un répit qui ne changera rien à l’évoution générale.»
Sur Wikipedia on peut aussi lire que : « entre 1880 et 1911, Concarneau connaît de nombreux conflits sociaux, exaspérés par la raréfaction de la sardine. En 1896-1897, la grève des ouvriers soudeurs, qui s’opposent à la mise en place de machines à sertir dans les usines, est soutenue par les marins-pêcheurs (3 600 marins sont en grève en juin 1897), qui protestent contre la baisse du prix d’achat de leurs sardines pêchées par les usiniers en raison de son abondance (en 1903, 35 usines fonctionnent employant près de 3 000 hommes, femmes et enfants99). Une nouvelle grève provoquée par le refus de la modernisation éclate en 1909, les ouvriers soudeurs brisant 28 machines ; les usiniers décident alors le lock-out, qui vint à bout de ce mouvement social.
La raréfaction des sardines entre 1902 et 1907, puis entre 1910 et 1912, porte un coup fatal à la pêche à la sardine et provoque une forte émigration (entre 1906 et 1911, 744 habitants abandonnent les métiers de la mer, beaucoup partant vers les usines du nord de la France, les carrières de Trélazé ou vers les ateliers d’autres ports»
Conférence de J.-C. Fichou, le jeudi 18 mai, à 18 h, au Musée de la pêche. Trente places maximum. Réservations au tél. 02.98.97.10.20. Entrée libre
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Une réponse à “Concarneau. Retour sur les émeutes de 1909, avec Jean-Christophe Fichou”
J’ai toujours eu l’impression que ces mouvements sociaux furent le résultat de bourgeois parisiens en rébellion socialo-communiste de façade avec leur milieu et qui étaient venus en Bretagne pour sévir face à une population incrédule (en souffrance économique et déjà en souffrance culturelle sur leur identité) et travestir la solidarité ancestrale typique des Bretons et des pays celtes en un pitoyable combat de classes.
Puis les bourgeois rebelles sont repartis dans leurs appartements de standing, laissant la population de nos sardineries la tête embrouillé avec des idées qui 60 ans plus tard finiront par achever l’économie de ces villes (Concarneau et surtout Douarnenez).
Je tiens ce sentiment d’un reportage que j’ai vu jadis où l’on évoquait ces « parisiens » militants syndicaux préoccupé par l’infamie de la vie de ces populations d’une terre très reculée.
De cette période, il existe une forme de « romantisme », mais quand on voit le port de Douarnenez vide (plus un seul bateau) et cela depuis des années, il existe aussi une forme de colère face à ceux qui sont venus apporter la « bonne parole » mais aussi vis à vis de ceux qui n’avaient plus la force de résister aux champs des sirènes des futurs lendemain qui chante..
Est-ce que l’action de ces syndicalistes parisiens (de bonnes lignées…) pourrait être confirmé et éventuellement expliquée/développée?