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Législatives à Vannes. Bertrand Deléon jette l’éponge

10/05/2017 – 05h15 Vannes (Breizh-Info.com) –Nous avions interviewé il y a quelques mois Bertrand Deléon, militant breton de longue date et candidat à Vannes sur la première circonscription du Morbihan. Ce dernier, accompagné de sa co-listière, Sabrina Marc, vient d’annoncer qu’il renonçait à sa candidature et conseille (sans appeler toutefois officiellement) à ses soutiens de voter « Oui la Bretagne », l’initiative de gauche du maire de Carhaix, Christian Troadec.

Voici le communiqué adressé à la presse par Bertrand Deléon :

« Au lendemain de l’élection de la présidence de la France, le courant indépendantiste breton passera à côté d’une opportunité historique pour les Législatives : celle de tirer parti de la fin du bipartisme politique tant attendu. Dans la première circonscription du Morbihan, nous nous trouvons face à un PS dévasté, une droite dont les barons indévissables jusqu’alors sont renversés. C’est la fin de l’ère Marcellin-Goulard.

Toutefois, on ne se débarrasse pas comme cela de ceux qui confisquent la démocratie : les formations au pouvoir ont assuré leur filiation par la création de l’avatar Macron, nourri par un faisceau d’intérêts politiques et économiques dont l’enjeu des protagonistes est leur survie politique. Les forces déployées pour imposer cette nouvelle structure polymorphe sont colossales : financement aussi pharamineux que mystérieux, une savante orchestration des peurs et de l’inconnu, des médias tenant à leurs subventions… Pour la Bretagne, cette élection marque le renforcement des ultras du centralisme français tel Richard Ferrand, Jean-Marc Ayrault…

Malgré cet état de fait, après deux années de communications relatives à notre candidature aux Législatives dans la première circonscription du Morbihan, ma suppléante et moi avons décidé de nous retirer de la course des Législatives. Non sans grand regret car aucun candidat ne répond aux enjeux de la société bretonne et à sa nécessaire souveraineté comme aboutissement. Cette décision est motivée par deux cruels constats : face à la multiplication de candidats « aux couleurs bretonnes » dans notre circonscription d’une part, puis en étant confronté à un budget de campagne insuffisant, d’autre part, pour faire aboutir des candidatures dépassant l’habituelle figuration inhérente aux candidats bretons. Il nous a semblé préférable de ne pas faire une demi-campagne dans ce système injuste où seuls les gros appareils politiques déjà bien installés peuvent assurer leur lignage.

Je me suis présenté à diverses élections depuis presque 20 ans et dois me rendre une nouvelle fois à l’évidence que la dynamique ancienne est régulièrement brisée par le manque d’unité et la dispersion de militants bretons dans l’illusion du politiquement correct, la peur de s’affirmer et le choix d’alliances peu glorieuses. Dans ce contexte, notre ambitieux projet pour les Régionales en 2015 marquera une étape historique dans l’affirmation de la Bretagne en tant que nation mais hélas… le manque de moyens financiers fera que les bulletins n’étaient parfois ni dans les boîtes aux lettres ni dans les bureaux de vote. Après des Législatives, Cantonales, Municipales, Départementales, j’avais eu l’honneur de conduire cette liste présentant dignement à nos compatriotes la voix de l’indépendance, en toute sincérité et sans ambigüité. Le jeu politique détestable et au-dessus duquel je resterai toujours a fait barrage à cette possibilité cette fois.

La Bretagne a besoin d’un programme ambitieux, privilégiant l’ensemble de ses habitants dans l’accès à l’emploi, à la propriété et pensant une société bretonne dotée d’un solide service public, de sa propre couverture sociale à l’image de la responsabilité et de la générosité des Bretons. Notre Bretagne lèvera ses impôts et les investira comme elle le souhaite ; sa société sera tournée vers la terre et sa remarquable façade maritime ; sa gouvernance défendra ses agriculteurs, ses artisans, ses professionnels de la mer et son formidable réseau de PMI-PME. La Bretagne a besoin d’élus pratiquant une résistance active en ce sens et effective sur le terrain au quotidien. Comme le font actuellement les Catalans, les Basques de la communauté autonome, nos cousins gallois, les Ecossais… Ils sont sur le chemin de la Liberté et celui d’une autre Europe ! Il s’agit d’une urgence de protéger les Bretons, de défendre les enjeux de la péninsule sur l’arc atlantique, en se détournant d’un Etat aux intérêts opposés aux nôtres. Le chômage ne cesse de grimper, les jeunes s’exilent plus que jamais, il faut impérativement construire le pays indépendant et vivant auquel la Bretagne aspire depuis trop longtemps.

Faute de pouvoir apporter notre voix à un tel programme, nous appelons à voter pour des candidats aux aspirations régionalistes à autonomistes afin de montrer que le peuple breton a toujours un cœur qui bat. Les candidats de Oui la Bretagne avaient joué la carte de la désunion au moment des Régionales mais avaient pourtant su localement travailler en bonne intelligence pour les élections départementales en Morbihan. Je les avais d’ailleurs soutenus dans les circonscriptions limitrophes de Vannes alors que je me présentais en Vannes-Centre. Le Parti Breton qui a brisé cette ascension locale unitaire présentera quant à lui un candidat opportuniste. Ce dernier a en effet été tour à tour élu sur une liste du Parti Socialiste, puis candidat sur la liste des dissidents historiques du PS local avant de soutenir aux Régionales « Les Républicains » de Marc Le Fur puis récemment La France en Marche d’Emmanuel Macron pour les Présidentielles. Régulièrement candidat en face du PB, cette girouette sera cette fois porteur d’un programme citoyen confus, aussi vide que fransquillon. Or vous savez que sortir de l’affairisme et de la corruption a toujours été une de mes priorités électorales.

Ainsi, l’entente AES eo ! (Ambition, Emploi, Solidarité) que nous représentons appelle ses électeurs à reporter leurs voix sur les candidats d’ Oui la Bretagne dans la 1ère circonscription du Morbihan. Nous devons poursuivre en parallèle la construction d’un large mouvement indépendantiste breton capable de trouver sa place dans la nécessaire union bretonne aux prochaines échéances électorales.

Bertrand Deléon.
Sabrina Marc.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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11 réponses à “Législatives à Vannes. Bertrand Deléon jette l’éponge”

  1. Richard Coeur dit :

    Au risque d’encourir l’ire des lecteurs de Breizh Info, je vais demander la même question que je pose aux partisans de l’indépendance ♪0cossaise: concrètement, que feriez-vous que vous ne pouvez pas faire maintenant?

    La Bretagne vote Socialiste. Elle aurait des dirigeants Socialistes. En quoi cela serait-il différent de ce qu’elle va avoir demain?

    • Ludo22 dit :

      Construire une flotte de cargos pour que nos exportations et importations en direction ou d’ origine européenne puissent contourner la France et les droits de douane et taxes routières exorbitants que cette dernière ne manquera pas de nous imposer.

    • Gwendal Pennanech dit :

      La Bretagne n’a pas toujours donné des majorités socialistes c’est en fait assez récent. Mais quand bien même voterait-elle « à droite » comme l’Alsace que le résultat serait le même. Puisque nous subissons la France. Je vous pose la question à l’envers : que pouvons-nous faire maintenant ? Presque rien. Une région croupion sans pouvoir réel , des départements sous influence des préfets… Il est évident que l’indépendance a toujours changé les choses et en mieux des Pays-Baltes à la Slovaquie en passant par la Slovenie, pour prendre des exemples récents. Les votes évoluent les options aussi. Il y aurait de nouvelles lignes de démarcation plus en phase avec les opinions issues de débats bretons et non Français. Il y a peu de doute que l’indépendance serait assortie d’une redistribution des cartes, que les débats seraient posés autrement ce qui par exemple permettrait l’émergence d’une vraie droite bretonne.

      • Abrux dit :

        Il y a 50 ans les impots était moins lourds. 25% du PIB. En outre l’économie en cash et en troc dans les campagnes était de fait une décentralisation. Maintenant tout est collecté et distribué de Bercy, voire de Bruxelles.

        L’Alsace a encore une sécurité sociale indépendante. Pour combien de temps ?

    • Abrux dit :

      C’est une très bonne question.

      Je constate dans le monde que plus un pays est petit, plus les gens responsabilisés et moins ils sont pour le socialisme. Dans le critère « petit » s’ajoute le critère centralisation.

      Ainsi aux USA, je suis convaincu que c’est le découpage en 50 états de 5 millions d’habitants qui évite de dériver dans le socialisme.

      La France comme dans tout les états centralisés finit toujours par faire une politique socialiste et ceci même quand c’est la droite qui gouverne. 57% du PIB de prélèvement toujours et encore.

      Ainsi si la Bretagne gérait 90% de son budget dans un état fédéral, ceci même si les socialistes gagnaient, de fait ils disparaitraient,

      Autre prévision. Jamais les gens administrés à 57% du PIB ainsi ne voteront le changement. Le changement ne peut venir que de l’extérieur.

    • Luten dit :

      Demat deoc’h Richard
      Mon pauvre ta méconnaissance de l’histoire bretonne moderne me peine
      Nous avons un exemple concret et il ne faut pas remonter à loin.
      En 1950, de nombreux bretons avaient une influence sur la vie politique française et avaient surtout la volonté de faire quelques choses pour leur pays et de s’opposer au centralisme parisien.
      Un groupe de visionnaires ont créé le CELIB avec René Pleven, Josepf Martray…
      Ce groupe avait pour but de moderniser la Bretagne, y créer des emplois pour éviter l’exode rural.
      Bretons de droite, de gauche, du centre et indépendantisme étaient regroupés et défendaient ensemble les intérêts bretons, au delà de toutes idées partisanes.
      Les réalisations sont encore d’actualité: Le plan Routier Breton et les 4 voies gratuites, le radôme de Ploemeur-Bodou et l’autoroute électronique jusqu’à Paris, l’Usine marée-motrice… et bien d’autres actions encore. Ce n’est que par la « trahison » de certain élus qui se sont tournés résolument vers la France que cette assemblée a périclité.
      Des régionalistes et des indépendantistes pourraient faire beaucoup encore avec l’argent des impôts que nous prélève l’état français. Garder l’argent des impôts bretons pour les bretons permettrait de développer l’emploi, l’éducation, la culture …Une parties de nos impôts finances la France et l’Union Européenne. C’est cet argent que la France nous prend, qu’elle donne elle-même à l’Europe et que cette dernière redistribue au pays de l’est européen pour favoriser la circulation de biens et des personnes. Le résultat est que des travailleurs détachés polonais viennent chez GAD pour travailler sur les lignes d’abattages en mettant au chômage des bretons !!! Je suis désolé mais c’est une réalité économique constatée.

      Demat deoc’h

  2. Jakez Gwillou dit :

    Pas de candidat indépendantiste aux prochaines législatives?…dommage ! Car « l’indépendantisme » en tant que position clairement affirmée, demeure la seule voie bretonne qui puisse résoudre nos problèmes majeurs en nous sortant de l’assujettissement.
    Voter TROADEC ou pour les partis hexagonaux de droite ou de gauche, c’est voter pour le maintien du statut quo. Et, pire, c’est encourager la politique immigrationniste du gouvernement français sur notre péninsule.
    Soutenons ces régionalistes, amis des jacobins de gauche et demain, la Bretagne deviendra un terrain vague , où le peuple breton aura cessé d’exister au profit d’une masse sans âme et sans visage, préoccupée à produire.
    Mieux vaut être absent de compétitions électorales qui se sont toujours révélées une voie sans issue pour nos aspirations, comme les soixante-dix dernières années l’ont démontrée, que de soutenir cet agent du pouvoir central dont le seul titre de gloire, a consisté à ceindre une écharpe Gwenn-ha-du, lors des manifestations des Bonnets rouges. Un mouvement qu’il a dirigé vers une voie de garage, en refusant d’y associer une doctrine nationaliste. Avec un tel ami, les Bretons n’ont pas besoin d’ennemis.

  3. ça alors... dit :

    Je suis écoeuré par mon peuple qui n’est plus qu’un ramassis de gauchistes…avec ce Troadec…

    • Mikael dit :

      Etre écoeuré par son peuple signifie être un traitre. Changez donc de peuple, et même de sexe si ça vous chante ! Décidément, les travelos ont de beaux jours devant eux…

  4. Alain dit :

    Bien sûr qu’il y aura des candidats indépendantistes, il y en aura beaucoup même….
    Mais quand on ne veut pas voir, on ne voit pas!

    Ce qui manque ce sont des bras pour les soutenir…. C’est tellement mieux de rêver l’herbe plus verte ailleurs en votant pour le FN!

    Franchement, au lieu de pleurer, il faut s’engager…

    Bertand a besoin de soutien, le Parti Breton a besoin de soutien, ADSAV a besoin de soutien, Troadec également même l’UDB (socialiste frustré) à besoin de soutien ainsi nos révolutionnaires chégevaristes de Breizhistance.

    Et de même, trop facile de dire qu’il n’y a que des « gauchistes »…

    Quand les partis politiques bretons auront des militants en nombre, ils pourront enfin s’organiser.
    Mais pour l’instant, le Breton est heureux avec le PS français chez lui, le FN français, maintenant Macron…

    Pour répondre à Richard Coeur…: Si vous ne connaissez pas la réponse à votre question, c’est que vous n’avez rien compris au système dans lequel vous vivez… et j’ose espérer que vous ne vous prétendez pas nationalistes comme nombre de personnes qui interviennent… Franchement, quel peuple au monde dispose d’un comportement sain quand il ne dispose de pratiquement aucune liberté ni responsabilité de lui-même.

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