25/04/2017 – 05H00 Rennes (Breizh-info.com) – Le camp de Mélenchon a beau maudire la presse, l’attentat des Champs Elysées ou la droitisation de la campagne, le principal responsable de l’échec de Mélenchon reste l’ultra-gauche elle-même. Qui, sonnée, a aussi raté ses émeutes pourtant préparées à l’avance.
Tant à Nantes, Rennes que Paris, les rassemblements ont finalement été fort modestes – 300 personnes à Nantes au plus fort, 200 à Rennes, 500 à Paris. L’ultra-gauche n’a su choisir s’il fallait faire l’émeute ou ne pas la faire, car les violences, la casse et les tags font monter Marine le Pen. Elle avait prévu de s’attaquer à la permanence FN (vers 16 heures à Nantes, puis en soirée), et ne l’a pas fait. Pas plus que les activistes n’ont finalement attaqué de bureaux de vote : les faits divers survenus dans la journée (fusillade à Rouen, objets suspects à Besançon et Haguenau…) et la veille (malien armé d’un couteau qui a provoqué une panique à la gare du Nord) ont fait clairement comprendre que tout incident serait abondamment couvert par les médias et ramènerait des milliers de voix au FN.
A Nantes, plusieurs fichés S pour activités d’ultra-gauche avaient été repérés sur la place Bouffay au début de la manifestation, pendant que les militants se chauffaient à coups de discours. Ils se sont en majorité éclipsés, et ceux qui assurent la coordination avec les bandes ethniques des quartiers sensibles ne sont pas venus du tout, pas plus que les bandes desdits quartiers. Faute d’hologramme peut-être : car ceux qui se plaignent (à raison) de l’éloignement croissant des responsables politiques par rapport aux électeurs n’hésitent pas à faire la queue pour voir un hologramme tenir meeting sur un écran.
A Nantes toujours, la grève des éboueurs a démarré à pic : « rien d’étonnant », persifle un employé d’une société privée qui débarrasse les montagnes d’ordure en ville, « il y a plein de liens entre les syndicats des éboueurs et les petits cons qui cassent tout en ville de manif en manif… ce sont les mêmes gauchistes. Les uns fournissent des munitions aux autres ». Pour le coup, c’était au sens littéral du terme : les barricades potentielles jonchaient les rues et jamais la mairie, qui s’est bien rendue compte du péril, n’a pu nettoyer le centre-ville à temps pour éviter que la manifestation n’embrase les poubelles faute d’avoir pu gagner embraser la France.
Et pourtant, l’ultra-gauche a tout raté, grenouillant lamentablement dans Bouffay où elle n’a fait que quelques tags, alors que trois jours avant l’ultra-gauche promettait l’apocalypse pour tout ce qui a le culot de refuser sa vision du monde. Le soufflé est retombé avec perte et fracas. Le seul succès de l’ultra-gauche nantaise, ce soir, est d’avoir dégagé plusieurs journalistes de la presse écrite locale qui entendaient suivre au plus près la manifestation : considérés comme témoins gênants, ils ne sont acceptés qu’à distance, et que s’ils glorifient l’extrême-gauche. Même la victimisation ne pourra jouer cette fois : il n’y a qu’un seul individu en garde à vue pour avoir jeté des projectiles. On est loin des manifestations contre la loi Travail ou même du 25 février dernier !
Au plan politique, la sauce ne prend pas. Le discours abstentionniste des anarchistes a fait chou blanc, tout en réussissant à plomber Mélenchon. La mobilisation dans les lycées, même de quartiers sensibles, n’arrive pas à prendre. « J’ai voté Mélenchon », nous explique Marc, agent de Nantes Métropole qui efface les tags laissés par les manifestants au centre-ville. « J’en ai ras-le-bol de ces petits cons qui croient faire la Révolution quand ils salopent la ville. S’ils savaient ce que ça coûte et si on leur faisait payer, ils se calmeraient vite fait », assène-t-il, très remonté. « L’échec de Mélenchon, c’est eux. Eux, qui se sont abstenus et ceux qui ont voté pour les deux inutiles qui ont fait 2% à eux deux, Poutou et Arthaud. Tout ça mis bout à bout, ça fait les 2,5% qui ont manqué à Mélenchon pour dépasser Le Pen et être au second tour face à Macron ».
L’ultra-gauche a donc fait sciemment le succès de Le Pen et l’échec de Mélenchon, entre crise d’égo, idées « novatrices » rancies et absence totale de pensée stratégique. On comprend mieux que Mélenchon et ses sbires préfèrent garder le silence.
Mieux, hier soir à Nantes, Rennes et Paris elle a montré ses faiblesses. Sans les lycéens endoctrinés, sans les activistes des black blocks, sans les bandes ethniques des cités, elle n’est qu’un ramassis sans programme ni stratégie, sans avenir ni passé, sans succès. Il existe un point commun entre l’ultra-gauche et Macron qu’elle voue aux gémonies : ce sont tous deux des baudruches.
Louis Moulin
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