22/04/2017 –10H30 Nantes (Breizh-info.com) – L’Intermarché de Malakoff ferme avec un mois d’avance. Ce samedi soir, il baissera ses portes, mais les rayons sont déjà aux trois quarts vides. Cette fermeture sonne le glas des ambitions plus politiques qu’économiques d’arracher Malakoff à son destin de quartier enclavé et mal famé, en en faisant le nouveau QG des bobos. Nantes n’est pas Paris et Malakoff n’est pas Barbès – où du reste la greffe forcée de la gentrification prend très mal malgré l’effondrement des symboles du quartier.
Nous avions raison : l’Intermarché de Malakoff n’a pas été plombé par l’insécurité, mais par le manque de clients, et un certain gigantisme dû aux motivations essentiellement politiques, et non économiques, de son ouverture. Il en va comme d’autres aspects de la politique de la ville – par exemple la construction quasi-exclusive de logements HLM de standing dans les métropoles, alors que c’est là justement qu’est concentrée la demande de loyers les plus bas possibles, ce qui entraîne l’éloignement des pauvres et la hausse des expulsions.
Les bobos qui disposent et du pouvoir financier, et du pouvoir médiatique (pour combien de temps encore?), et du pouvoir de nuisance, se claquemurent dans leurs métropoles « ouvertes », refusant toute place à la raison. Selon nos informations, la mairie de Nantes réfléchit à installer un supermarché associatif à la place – le concept existe et fonctionne depuis des années à New York. Au risque de plomber une association et de découvrir, un peu tard, que si Nantes n’est pas Paris, il y a loin des tours de Malakoff à Brooklyn.
L.B.G
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